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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
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ont des désirs.
    Il
jeta un coup d’œil aux cochers près des voitures.
    — Quand
un homme voit une jolie fille comme vous, il n’a plus qu’une chose en tête.
C’est le diable en lui.
    Il
se tourna vers Simon qui les avait rejoints en courant.
    — N’êtes-vous
pas d’accord, jeune homme ?
    Sans
laisser à Simon l’opportunité de répondre, Elwen dégagea son bras.
    — Dans
ce cas, vous feriez mieux de m’accompagner.
    Simon
parut impressionné par la détermination d’Elwen, mais Baudoin ne trouvait pas
du tout la situation à son goût. Néanmoins, ne souhaitant pas l’arrêter de
force, il n’eut d’autre choix que de la suivre. Simon se posta derrière eux,
abandonnant la voiture royale au beau milieu de la rue. En approchant, la
musique et les chants se firent entendre plus fortement. À la porte, Elwen
marqua un temps d’arrêt, légèrement intimidée à l’idée qu’il y eût tant de gens
à l’intérieur. Puis elle tourna la poignée mais la porte ne bougea pas. Alors
elle frappa de petits coups.
    — Je
serais étonné qu’ils t’entendent, dit Simon en passant devant elle pour donner
de grands coups de poing.
    Pourtant,
il n’y eut pas plus de réponse, bien qu’Elwen fût persuadée d’avoir vu le
rideau bouger à une des fenêtres. Simon tapa de nouveau du poing et Baudoin
maugréa pour montrer son mécontentement. Elwen se mordait les lèvres : la porte
ne s’ouvrait toujours pas.
     
    — Tu
as empoisonné le chevalier ? demanda Rook en arrivant près d’Adela.
    — Oui,
dit-elle en essayant de parler d’une voix ferme. J’ai aidé Garin à le faire.
    Elle
regarda la porte au fond du couloir, qui était fermée.
    — Il
est dehors ? Je voulais lui dire au revoir.
    — Tu
pourras lui dire au revoir quand j’aurai constaté de mes propres yeux que le
chevalier est mort, répondit Rook. En attendant, dégage de mon chemin.
    Adela
hésita, puis elle s’arma de courage.
    — Je
dois faire disparaître son corps avant que quelqu’un ne le découvre. Il est temps
que vous partiez.
    — Je
ne te le répéterai pas.
    Tandis
qu’elle observait Rook - son visage à la peau grêlée qui respirait la cruauté,
la sournoiserie et le mépris -, la colère et le dégoût s’emparèrent d’elle et
lui firent dépasser toutes ses craintes.
    — Allez-vous-en,
lui souffla-t-elle d’une voix rauque.
    Ou
je fais venir les gardes royaux pour leur montrer ce que vous avez fait.
    — Est-ce
que tu me menaces ? lui rétorqua-t-il d’une voix grondante.
    — C’est
fini. Vous avez ce que vous vouliez. Maintenant, partez d’ici et je ne dirai
rien à personne.
    Le
visage de Rook, en cet instant, était inexpressif. Il se tut pendant un laps de
temps qui parut interminable à Adela, mais qui ne dura probablement que
quelques secondes. Dans le couloir étroit, on n’entendait que la musique et les
rires provenant de la salle, ainsi que le bruit des respirations. Finalement,
Rook recula d’un pas.
    — Tu
ferais mieux de t’en occuper, dans ce cas. Ce ne serait bon pour aucun de nous
deux si quelqu’un le retrouvait.
    — Je
sais, répondit-elle au bout d’un moment.
    Surprise
par sa réaction, elle dut réprimer le sourire qui lui venait. Pour finir, Rook
se retourna et rebroussa chemin.
    Tremblante
d’émotion, Adela le regarda traverser le couloir avant de repartir en sens
inverse pour regagner la salle, chaque pas la rapprochant davantage de la
clameur festive. Soudain, une main l’attrapa par l’épaule et elle fut plaquée
contre le mur près de la porte des cuisines.
    — Tu
crois pouvoir me menacer ? lui souffla Rook à l’oreille. Tu crois pouvoir me
dire ce que je dois faire ?
    Adela
se tordit comme une anguille mais rien n’y fit, il n’avait aucune difficulté à
la retenir.
    — Tu
veux me dénoncer, n’est-ce pas ? Tu veux dire aux gardes ce que j’ai fait,
espèce de petite pute ?
    De
sa main droite, restée libre, il tira la dague de son fourreau.
    — Tu
ne leur diras rien !
    Il
lui couvrit la bouche avec sa main gauche et lui releva la tête pour dégager
son long cou blanc. Puis, d’un mouvement sec du poignet, il lui trancha la
gorge. Du sang gicla sur le mur et le corps d’Adela se convulsa contre lui. Des
larmes roulèrent le long de ses joues tandis qu’elle s’affaissait lentement, le
sang souillant sans fin sa robe rouge.
    Poussant
du pied la porte des cuisines et voyant que celles-ci étaient vides, Rook traîna
son corps inerte à l’intérieur.

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