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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
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les gardes ouvraient les portes à son groupe, Garin, qui ne savait que trop
bien qui arrivait derrière lui, ne put réprimer un sourire à l’idée qu’il
serait peut-être l’homme capable de sauver cette ville divine.
    Will
et Robert restèrent sur les remparts quand les neuf cavaliers entrèrent. Ils
n’apprirent leur identité qu’une fois convoqués à un chapitre extraordinaire,
peu de temps après.
    — Ça
n’augure rien de bon, murmura Robert à Will tandis qu’ils entraient à la file
avec les cinquante autres chevaliers de la garnison dans la salle du chapitre.
    Il
lui montrait discrètement du menton un officier au visage sombre qui parlait
avec un chevalier sous le porche du bâtiment.
    — Non,
concéda Will, mais au moins nous aurons peut-être des nouvelles.
    Us
s’assirent sur un banc au fond de la salle, les premiers rangs étant déjà tous
occupés. Sur l’estrade, le commandeur d’Antioche et deux officiers formaient un
petit cercle avec cinq chevaliers. Quand tout le monde fut installé, ils mirent
fin à leur conciliabule. Le commandeur ordonna d’un geste qu’on ferme les
portes et les chevaliers derrière lui brisèrent le cercle. Will eut la
respiration coupée en voyant Garin se retourner pour faire face à l’assemblée.
Il voulut se lever, mais quelque chose le retint. Tournant la tête, il sentit
que Robert lui avait empoigné l’avant-bras. Le chevalier secouait la tête en
lui jetant un regard dissuasif. Tremblant de tout son corps, Will se rassit sur
le bord du banc tandis que le commandeur prenait la parole.
    — Pardonnez-moi
pour la brusquerie avec laquelle ce conseil a été décidé, mais il est impératif
que nous nous hâtions. Les éclaireurs que nous avons envoyés ont rencontré
quatre de nos frères, qui arrivent avec de graves nouvelles de notre forteresse
de Beaufort. J’invite l’un d’eux, le chevalier Garin de Lyons, à s’exprimer
devant vous.
    Le
commandeur fit quelques pas sur le côté.
    Les
yeux de Will étaient braqués sur Garin, qui s’avança sur l’estrade. Il avait
l’air fatigué, son visage était tanné par le soleil et ses cheveux emmêlés
étaient plus blonds que jamais. Ses habits étaient sales et il y avait des
traces de sang sur son manteau. Mal à l’aise, il serrait et desserrait les
poings comme s’il ne savait pas quoi faire de ses mains.
    — Comme
le commandeur vous l’a dit, nous arrivons de Beaufort, qui a été assiégé par
l’armée de Baybars.
    Quelques
murmures s’élevèrent dans les rangs des chevaliers.
    — La
forteresse subissait de lourds assauts depuis presque huit jours quand nous en
sommes partis. Je suppose qu’elle est tombée depuis. Les Mamelouks sont en
route pour Antioche, et sur leur chemin ils prennent toutes les citadelles qui
pourraient menacer leurs arrières.
    Des
exclamations et des questions fusèrent immédiatement.
    — En
êtes-vous certain ? demanda un chevalier.
    — Quand
seront-ils ici ? s’inquiéta un autre.
    Garin
se tourna vers le commandeur, ne sachant trop comment réagir, et celui-ci
s’approcha en levant les mains pour réclamer le silence.
    — S’il
vous plaît. Laissez frère Lyons finir. Peut-être pourriez-vous reprendre depuis
le début, frère.
    — Bien
sûr, fit Garin.
    Lorsqu’il
se tourna vers l’assemblée, ses yeux croisèrent ceux de Will. Il ouvrit la
bouche mais aucun son n’en sortit. Il lui fallut un long moment pour se
reprendre, après quoi il déglutit et détourna son regard.
    — J’étais
à Jaffa en mars. Les Mamelouks nous ont attaqués et se sont emparés de la ville
en une journée.
    Garin
continua malgré les murmures qui reprenaient. Il évitait le regard de Will et
ses poings étaient si serrés que ses phalanges blanchissaient.
    — Il
est impossible de deviner les plans du sultan pour chaque bataille, pas plus
que l’organisation générale de sa campagne. Il est imprévisible. Certaines
fois, il promet la liberté si la garnison se rend, puis il revient sur sa
parole, comme il l’a fait à Arsouf et à Safed.
    Garin
avait subrepticement regardé Will en prononçant ces derniers mots.
    — D’autres
fois, il laisse partir femmes et enfants et prend les hommes comme esclaves, ou
l’inverse en certaines occasions. À Jaffa, il a tué la plupart des citoyens
mais il a relâché la garnison. En partant, nous avons vu des esclaves démonter
pierre par pierre le château. Une rumeur circule à propos d’une nouvelle
mosquée que le

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