Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
Vom Netzwerk:
Amanus, dont
les plus hauts sommets étaient enneigés. Le Temple possédait deux forteresses
sur ces hauteurs rocheuses, dont l’une protégeait les Portes Syriennes - le col
menant au royaume de Cilicie. Au sud, par-delà les plaines, s’étendaient les
montagnes de Jabal Ansariyya. C’est dans ces reliefs qu’étaient cachées les
places fortes de l’Ordre des Assassins.
    — Tu
vois quelque chose ?
    Will
se retourna. Robert l’avait rejoint en haut des remparts.
    — Des
moutons, des rochers, de l’herbe, et encore des moutons.
    Robert
leva les sourcils et passa à Will une gourde d’eau.
    — Tu
sais de quoi je parle.
    — Merci,
dit Will en prenant la gourde.
    La
matinée était déjà chaude, mais, bien sûr, ce n’était rien en comparaison de ce
qui les attendrait au cœur de l’été, la fournaise suffocante dont Will, Robert
et tous les hommes arrivés en Outremer depuis le début de l’année n’avaient pas
encore fait l’expérience.
    — Non,
aucun signe des éclaireurs pour le moment.
    Il
but avec avidité, puis rendit la gourde à Robert.
    — Il
pourrait bien leur falloir plus d’une semaine pour récolter des informations
utiles.
    Will
s’accouda sur le parapet. Sur le mont Silpios, qui lui bouchait la vue, des
bergers redescendaient leur troupeau des pâturages. Deux jours plus tôt, Will,
    Robert
et quelques chevaliers avaient grimpé à cheval ces pentes, avec pour ordre de
s’assurer que les tunnels destinés à une éventuelle fuite étaient toujours
praticables. Ils avaient découvert que la montagne était percée de passages et
de cavités dont certains, d’après ce que leur avait dit le guide arménien,
avaient été utilisés par les premiers chrétiens. Aujourd’hui, il semblait que
les seuls à y venir étaient les enfants qui s’en servaient de cachettes pour
jouer.
    — Un
chevalier que je connaissais à Londres parlait souvent d’Antioche, dit Will
avec un sourire. Nous nous moquions de lui dans son dos parce qu’il disait que
la citadelle touchait les nuages. Nous pensions qu’il était fou.
    Robert
leva sa main pour se protéger de l’éclat du soleil.
    — Tout
semble trop grand, ici, n’est-ce pas ? Enfin, tant que les Mamelouks ne sont
pas des géants...
    — Et
encore, ça dépend des histoires qu’on nous raconte.
    Will
se pencha pour ajuster sa cotte de mailles dont les anneaux se prenaient dans
le fourreau de son épée. On lui avait donné sa cotte en Acre, en même temps
qu’un manteau neuf qui lui allait mieux.
    — À
moins que tu les croies capables de cracher le feu ou de figer le sang d’un
homme rien qu’en le regardant dans les yeux, je pense qu’ils sont d’une taille
normale.
    — Tant
mieux. J’avais des visions, je m’imaginais debout sur une caisse pour les
combattre.
    — Combattre
qui ?
    Simon
venait d’apparaître derrière eux et ce qu’il avait entendu l’inquiétait.
    — Personne,
répondit Will.
    Simon
s’approcha prudemment du parapet en évitant de regarder la cour tout en bas, à
une distance vertigineuse.
    — Les
éclaireurs ne sont toujours pas revenus ?
    — Non,
répliquèrent Will et Robert en chœur, ce qui les fit rire.
    Simon
parut se froisser.
    — Nous
ne savons rien pour le moment, ajouta Will pour le rassurer. Il n’y a que des
rumeurs. C’est pour ça que nous avons envoyé des éclaireurs.
    — Et
si c’était vrai ? Si l’armée de Baybars se dirigeait vers nous ?
    Will
soupira. Qu’était-il censé répondre ? Il en savait autant que les autres,
c’est-à-dire presque rien. Ces derniers jours, Antioche avait reçu plusieurs
rapports évoquant des combats plus au sud, mais les récits différaient
grandement de l’un à l’autre. Un marchand de Damas disait avoir entendu que
l’armée de Baybars marchait sur Acre; un fermier, que les Mamelouks
s’approchaient d’Antioche; trois prêtres coptes, qu’ils avaient été repoussés
par les Francs. Après avoir écouté ces rumeurs, le connétable de la cité, Simon
Mansel, avait organisé un conseil réunissant les chefs militaires. Bohémond,
prince d’Antioche, étant en visite à Tripoli, Simon Mansel remplissait ses
fonctions. Il avait ordonné qu’on envoie une patrouille pour vérifier ces
assertions et le commandeur de la province d’Antioche avait mis cinq chevaliers
à disposition pour cette mission. Cela faisait quatre jours qu’ils étaient
partis.
    — Si
l’armée de Baybars vient, nous nous en occuperons le moment

Weitere Kostenlose Bücher