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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
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poing.
    — Une
compagnie dirigée par le connétable. Ils sont sortis par la porte nord-ouest.
    Baybars
et ses conseillers suivirent le guerrier à l’extérieur du pavillon. Une petite
troupe progressait au pied des remparts, où brûlaient de grands brasiers.
    — Allez
à leur rencontre, dit Baybars au guerrier. Désarmez-les et amenez-les-moi.
J’imagine qu’ils pensent négocier.
     
    — Je
suis venu parlementer ! répétait Simon Mansel aux deux guerriers mamelouks qui
le poussaient à l’intérieur du pavillon royal.
    Ses
gardes avaient été encerclés et désarmés.
    — Vous
me libérerez dès que vous aurez entendu mes termes ! insista-t-il en arabe.
    — Tes
termes ? l’interrogea Baybars, sa voix profonde interrompant Mansel qui leva
des yeux circonspects vers le trône.
    Baybars
étudia le corpulent connétable au pied de l’estrade. L’homme était vêtu d’une
somptueuse robe en soie et d’un turban. Toute sa personne dégoulinait de
joyaux.
    — Je
ne crois pas que tu sois en position de proposer quoi que ce soit.
    Dans
les yeux de Mansel se lut l’hésitation. Baybars fit un geste à un des hommes de
son équipe.
    — Traduis
mes paroles au connétable.
    Le
traducteur s’avança et dit quelques mots.
    — Pour
commencer, dis-lui de s’agenouiller.
    Mansel
parut offensé par cette requête, mais il n’eut d’autre choix que d’obtempérer :
les deux guerriers mamelouks qui le tenaient par les épaules l’y obligèrent. Du
coin de l’œil, il aperçut un enfant accroupi derrière un paravent grillagé dans
un coin de la tente. L’enfant lui tira la langue et pouffa. Ignorant ses
simagrées, Mansel se tourna vers le traducteur.
    — Dites
à votre sultan que je suis prêt à lui offrir des chariots d’or et de joyaux
s’il consent à retirer son armée de nos murs. Il a jusqu’à demain pour accepter
cette proposition. Ce sera ma seule offre.
    Baybars
ne cilla pas quand le traducteur lui transmit l’information.
    — De
l’or? Tu crois m’apaiser avec une offre aussi indigne ?
    — Indigne
? s’étouffa Mansel, quand les paroles de Baybars lui furent transmises. Je peux
vous assurer que...
    — L’or
ne représente rien pour moi, dit Baybars sans attendre qu’on lui traduise les
récriminations du connétable. Il n’y a qu’une chose qui pourrait détourner mon
armée et sauver ta vie, ainsi que celle des hommes, des femmes et des enfants
d’Antioche. La capitulation. Ordonne aux chevaliers d’ouvrir les portes de la
cité, cette cité que les Francs se sont appropriée il y a cent soixante-dix
ans. Dis-leur de déposer les armes et de nous laisser entrer. Une fois que nous
aurons pris la ville, vous partirez, tous autant que vous êtes, et sans retour.
Vous ne pouvez pas gagner. Antioche est perdue pour les chrétiens.
    — C’est
inacceptable ! s’écria Mansel d’une voix outragée. Il y a des milliers de gens
ici. Où iraient-ils ? Je ne peux pas simplement leur demander de quitter leur
foyer, ou leur bétail ! Et les malades ? Les jeunes et les infirmes ? Prenez ce
que j’ai à offrir et...
    Il
se tut. Baybars s’était levé et avait fait un geste à l’intention d’un des
Bahrites qui se tenait près de l’entrée. Mansel ne comprit pas ce qui se
disait, mais il tressaillit en voyant le sultan tirer l’un de ses sabres et
descendre les marches de l’estrade.
    — Me
faire du mal ne vous avancera à rien ! À rien ! Dites-le-lui ! cria-t-il au
traducteur.
    Il
entendit du bruit derrière lui. Mansel tourna la tête et vit sept guerriers
bahrites guider sans ménagement ses gardes à l’intérieur de la tente.
    — Faites
sortir mon fils d’ici, ordonna Baybars à l’un des eunuques.
    Baraka
hurla et donna des coups de pied au serviteur, mais celui-ci parvint à s’en
saisir et à l’emmener hors de la tente.
    Alignés
face à l’estrade, les six gardes de Mansel paraissaient effrayés. Ils
regardaient le connétable sans comprendre. Les Bahrites les forcèrent à
s’agenouiller.
    — Qu’est-ce
que vous faites ? demanda Mansel à Baybars.
    Le
sultan aux yeux bleus ne répondit pas, il s’approcha du premier garde, un jeune
homme aux grands yeux bruns et au visage couvert de taches de rousseur. Baybars
l’attrapa par une poignée de cheveux, lui tira la tête en arrière, puis il lui
trancha la gorge avec la pointe de sa lame. Une gerbe de sang vint s’écraser
sur les marches de l’estrade.
    — Mon
Dieu ! cria Mansel tandis que le jeune homme

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