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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
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s’écroulait sur le côté, le sang
continuant à jaillir de son cou en gros flots bouillonnants.
    Le
jeune homme n’avait même pas eu le temps de hurler. Les gardes restants
criaient sur le sultan et sur les Bahrites. Terrorisés, deux d’entre eux
voulurent prendre la fuite, mais les gardes royaux les remirent à leur place
simplement en posant la main sur la garde de leur épée.
    Baybars
se tourna vers Mansel, le sang tombant goutte à goutte de son sabre. Quelques
gouttes avaient éclaboussé sa cape dorée, rendant pratiquement illisibles les
inscriptions du Coran.
    — Acceptes-tu
ma demande ? Ou faudra-t-il que d’autres hommes meurent? C’est à toi de
choisir. La vie de tes hommes contre la ville. Voilà ce que je t’offre.
    Mansel
n’avait pas besoin de traducteur pour comprendre ce qu’on lui disait.
    — Espèce
de bâtard sans cœur, dit-il d’une voix amère.
    Le
traducteur allait rapporter ces propos, mais il jeta un regard à Baybars et se ravisa.
    Baybars
s’approcha d’un autre garde, qui se mit à hurler. Le sultan le tira par les
cheveux pour dégager son cou. Il lutta, essaya de se dégager, mais deux
Bahrites aidèrent Baybars à le maintenir.
    — Ton
homme ou ta ville ? demanda le sultan en regardant Mansel. Qu’est-ce qui est le
plus important pour toi ? Choisis !
    L’interprète
se dépêcha de traduire ses paroles.
    — Je
ne me laisserai pas intimider aussi facilement !
    — Capitaine
! hurla le garde.
    Les
yeux de Baybars se plissèrent quand le traducteur lui donna la réponse du
connétable. Son menton se crispa et le sabre plongea dans le cou du garde. Il
lui fallut davantage de temps qu’au premier pour mourir. Il se tordit sur le
sol au milieu de ses camarades, pressant vainement ses mains contre sa gorge
pour empêcher le sang de s’en échapper.
    Mansel
détourna le regard.
    — Achevez-le,
dit Baybars d’un ton bourru en désignant le garde à l’agonie.
    L’un
des Bahrites s’avança et le poignarda.
    — Tu
rôtiras en enfer pour ce que tu fais ! lança Mansel d’une voix frémissante.
    — Acceptes-tu
ma proposition ?
    — Non,
je ne l’accepte pas !
    Sa
réponse provoqua la mort d’un troisième garde.
    — Ça
suffit ! cria soudain Baybars.
    Il
marcha jusqu’à Mansel en tenant son sabre dégoulinant de sang.
    Celui-ci
tenta de se remettre sur ses pieds mais les Bahrites furent sur lui dans la
seconde.
    — Non
! cria-t-il en arabe tandis que le sultan se penchait sur lui et empoignait ses
cheveux. Ma femme est une cousine de la fille du prince Bohémond ! Ma rançon
vous rapportera plus que ma mort !
    — La
seule chose qui a de la valeur à mes yeux, c’est ta ville. Livre-la-moi, ou je
te décapiterai et ferai jeter ta tête par-dessus les murs d’Antioche pour
montrer à tes citoyens le prix du refus.
    Baybars
appliqua son sabre contre la gorge de Mansel, qui se tortillait en rugissant.
    — Rends-toi!
    — J’accepte
! hurla Mansel quand la lame commença à s’enfoncer.
    Un
filet de sang chaud coula le long de son cou.
    — Je
cède à vos exigences ! Je vous livre la ville !
    — Emmenez-le
aux remparts, grogna Baybars en se détournant du connétable. Faites-lui donner
ses ordres à la garnison et dites aux hommes de se tenir prêts. Nous entrerons
ce soir.
    Ainsi
fut fait. Simon Mansel, connétable d’Antioche, fut traîné jusqu’à la porte
Saint-Georges où, d’une voix tremblante, il ordonna à la garnison de la ville,
et aux garnisons de tous les ordres militaires, de ne pas opposer de
résistance.
    Peu
après, alors que Baybars se lavait les mains dans une bassine, l’un des
guerriers bahrites qu’il avait envoyé escorter Mansel entra dans le pavillon.
Les cadavres des gardes avaient été enlevés et les eunuques, agenouillés au
sol, nettoyaient le sang sur les marches de l’estrade.
    — Seigneur.
    Baybars
s’empara d’une serviette et se sécha les mains.
    — C’est
fait?
    — Mansel
a donné l’ordre, comme convenu.
    — Les
portes sont-elles ouvertes ?
    — Non,
seigneur, répondit le guerrier bahrite. La garnison d’Antioche désobéit aux
ordres. Les chevaliers refusent de se rendre.
     

 
    Chapitre 39
    Les remparts,
Antioche
     
    18 mai 1268 après
J.-C.
     
    Simon
prit une orange brunie dans les vivres qui leur avaient été distribuées.
    — Combien
de temps ça va durer ? demanda-t-il soudain en se tournant vers Will.
    Le
ton brusque qu’il avait employé surprit ce dernier.
    — Si
Mansel réussit à

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