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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
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achevèrent de laver les pieds
de Baybars et de les sécher avec des serviettes en lin fraîches. Quand ce fut
terminé, celui-ci se leva et descendit de l’estrade érigée à l’intérieur du
pavillon royal. Il avait fait ouvrir les battants du pavillon afin de voir ce
qui se passait à l’extérieur. Ses généraux attendaient, pieds nus, sur un coin
d’herbe printanière où avaient été disposés des tapis de prière.
    Baybars
se tourna vers La Mecque. Les Monts Silpios remplissaient tout son champ de
vision, mais quand il s’installa avec ses hommes et commença à réciter la
première sourate du Coran, ils semblèrent s’évanouir. Ce n’était plus qu’un tas
de rochers et de sable.
    Au
nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. Louange à Allah,
Seigneur de l’univers !
    Une
fois les prières terminées, les Mamelouks se relevèrent et reprirent leurs
tâches : décharger les chameaux ; monter les tentes ; installer les engins ;
allumer des feux; préparer le banquet du soir. Demain serait le premier jour du
mois sacré du Ramadan, et durant les quatre prochaines semaines ils devraient
jeûner jusqu’aux derniers rayons du soleil.
    — Seigneur.
    Omar
venait d’entrer dans le pavillon. Il se faufila entre les domestiques qui
roulaient les tapis de prière.
    — As-tu
transmis mes ordres aux généraux ?
    — Oui,
seigneur, chacun connaît ses positions... sauf moi, ajouta-t-il après quelques
instants d’hésitation.
    — Je
veux que tu ailles à l’arrière diriger les engins de siège.
    — A
l’arrière ?
    — Tu
m’as entendu, dit Baybars en ignorant son regard scandalisé.
    Au
fur et à mesure des campagnes, il n’avait cessé de faire reculer Omar loin des
lignes de front. Alors qu’il craignait peu pour sa propre sécurité, il se
préoccupait de plus en plus de celle de ses amis. Peut-être parce qu’il n’en
avait pas beaucoup.
    — Puis-je
te parler en ami ? demanda Omar. Si tu persistes à vouloir diriger cette
bataille, je veux être à tes côtés. N’as-tu pas écouté les prédictions de
Khadir ?
    Baybars
leva les sourcils.
    — Moi
qui pensais que tu ne te souciais jamais de ce qu’il disait.
    — Je
l’écoute quand il dit que ta vie peut être en danger. Il prétend que quelque
chose ou quelqu’un te menace à l’intérieur de la ville.
    — Khadir
n’a pas vraiment été précis sur la nature de cette menace, je suis donc enclin
à croire qu’il faisait allusion à l’envie assez répandue parmi les Francs de se
débarrasser de moi. D’ailleurs, il nous a assurés que les signes à propos de la
bataille elle-même étaient encourageants. Je m’en remets à cette prédiction.
    Le
sultan se tut un instant, l’air pensif.
    — Khadir
est instable depuis notre passage près de chez lui, expliqua-t-il en faisant
référence aux forteresses des Assassins à Masyaf, dans les montagnes de Jabal
Ansariyya - l’endroit dont Khadir avait été expulsé.
    — Faut-il
vraiment que tu diriges la bataille, seigneur ?
    Le
visage de Baybars se durcit.
    — Quand
j’ai laissé à d’autres le soin de conduire nos forces contre cette ville, ils
sont repartis avec quelques chariots insignifiants. Nous n’acceptons pas de
cadeaux des Francs, Omar.
    — Oui,
seigneur.
    Baybars
tourna la tête et vit Kalawun approcher. Un commandant de régiment
l’accompagnait. Kalawun s’inclina devant Baybars.
    — Puis-je
parler avec vous ?
    — Oui,
répondit le sultan. Nous avions terminé. N’est-ce pas, Omar ?
    — Nous
avions terminé, seigneur, dit Omar d’une voix maussade.
    Baybars
attendit qu’il fût parti, puis il se tourna vers les deux hommes.
    — Êtes-vous
prêts ?
    — Oui,
seigneur, répondit Kalawun.
    — Bien.
Vous devrez être en position dès l’aube.
    — Dans
ce cas, avec votre permission, nous allons partir maintenant, dit le
commandant.
    — Vous
l’avez.
    Alors
qu’ils s’éloignaient, Baybars rappela Kalawun.
    — Qu’Allah
vous protège ! dit-il sobrement.
    Le
visage taillé à la serpe de Kalawun se fendit d’un léger sourire.
    — Je
crains que vous n’ayez davantage besoin de Sa protection, seigneur. Je pense
que notre mission sera plus simple à accomplir que la vôtre.
    — Tout
dépendra de la résistance que vous rencontrerez. Et plus vous resterez
longtemps, plus vous aurez de chance d’en rencontrer, qu’elle vienne des
Templiers à Baghras et à La Roche Guillaume, ou en Cilicie.
    — Nous
avons durement frappé

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