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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
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prennent trop de temps, sire. Il nous faut l’argent rapidement.
    — Dieu
du Ciel ! Vous voulez peut-être que je vende les vêtements que je porte ?
L’argent ne pousse pas sur les arbres !
    Owein
regarda Humbert, qui lui fit signe de continuer.
    — Il
existe un autre moyen de résoudre ce problème, sire.
    — Et
lequel, selon vous ?
    — Mettez
en gage chez nous les joyaux de la Couronne, sire. Nous les garderons jusqu’à
ce que les dettes soient remboursées.
    — Quoi
? enragea le roi.
    Édouard
se rassit. Le chancelier fixait Owein avec étonnement. Will luttait pour ne
rien laisser paraître de sa propre surprise.
    — C’est
le seul moyen, sire, dit Humbert.
    Le
roi se leva, et dans sa précipitation, sa chaise partit en arrière. La soie
écarlate glissa et tomba dans l’herbe. Il frappa du poing sur la table,
renversant plusieurs coupes.
    -—
Les joyaux de la Couronne sont les symboles de ma lignée et la distinction de
la royauté, ils n’appartiennent pas à des soldats présomptueux qui se croient
au-dessus de Dieu !
    Il
s’empara du parchemin, le déchira et jeta les morceaux dans l’herbe.
    Humbert
se leva.
    —:
Je vous rappelle que la loyauté du Temple a toujours été bénéfique et même,
pourrait-on dire, essentielle au souverain de cette nation, plaida-t-il d’une
voix calme. Il serait dommage, sire, de remettre en cause cette loyauté.
    — J’aurai
votre tête ! dit Henri d’une voix fulminante.
    Les
gardes royaux, à l’autre bout du gazon, s’agitaient quelque peu. Deux des
chevaliers s’étaient levés, prêts à dégainer.
    Édouard
posa la main sur le bras de Henri.
    — Venez,
père, je crois que la discussion est terminée.
    Henri
jeta un dernier regard furieux à Humbert puis, écartant d’un brusque mouvement
son fils, il traversa la cour. Avant de suivre le roi, Édouard se tourna et
salua Humbert et Owein.
    Le
seul à rester fut le chancelier.
    — Nous
vous notifierons la décision du roi d’ici un mois, maître des Templiers.
    Humbert
regarda les bouts de parchemin que le vent dispersait au sol.
    — J’ai
un double de ces comptes dans ma cellule. Sa Majesté souhaite-t-elle qu’on les
lui envoie au palais ?
    Le
chancelier secoua la tête en signe de dénégation.
    — Je
vais les récupérer maintenant.
    Humbert
jeta un regard autour de la table.
    — Lyons,
dit-il en se dirigeant vers Garin, escortez monsieur le chancelier à ma
cellule. Mon valet vous donnera le parchemin en question.
    Garin
s’inclina lentement et traversa la cour avec le chancelier à sa suite. Will se
retourna en entendant la voix d’Owein derrière lui.
    — Ça
ne s’est pas passé aussi bien que je l’imaginais. J’espère que le roi ne
décidera pas de se venger.
    — Chien
qui aboie ne mord pas, frère Owein, répondit Humbert. La dernière fois que
Henri a tenté de nous intimider, il a reculé quand nous l’avons menacé de le
renverser.

 
    Chapitre 6
    Plaine de Sharon,
royaume de Jérusalem
     
    9 octobre 1260 après
J.-C.
     
    — Nous
touchons au but, émir.
    Baybars
entendait à peine ce que lui disait le sultan. L’air autour de lui était rempli
par les battements des tambours. Quand les Mamelouks rentreraient au Caire, ils
résonneraient durant sept jours pour fêter la victoire.
    — Notre
retour sera triomphal, continua Qutuz, qui devait élever la voix pour couvrir
le raffut.
    — La
ville chantera vos louanges, sultan, répondit Baybars d’une voix aussi calme
que son esprit était agité.
    Qutuz
sourit.
    — Les
Mongols y réfléchiront à deux fois avant de me provoquer, maintenant que j’ai
resserré mon emprise sur la Syrie.
    — Oui,
fit Baybars en jetant un coup d’œil par-dessus son épaule.
    Derrière
eux, l’armée mamelouke barrait la route sur des kilomètres. Les drapeaux et les
bannières étaient hissés au-dessus des chariots où s’entassaient butin et
esclaves. Les conseillers du sultan et les officiers de la garde royale lui
bouchaient la vue, mais il put quand même apercevoir Omar à quelque distance, à
l’avant du régiment bahrite.
    Baybars
se remit dans le sens de la marche. Le soleil déclinant était un œil rougeâtre
sur l’horizon. Au loin, une bande de verdure traversait la plaine de Sharon, le
long de la rivière qui se jetait dans la mer à une trentaine de kilomètres plus
à l’ouest. Ils la traverseraient à son passage le plus étroit et continueraient
vers le sud. L’armée approchait de Gaza. Là-bas, ils

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