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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
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faire
moi-même.
    Baybars
acheva de nettoyer son sabre et le remit à sa ceinture.
    — Qu’est-ce
que vous proposez, émir? demanda Kalawun.
    — Nous
frapperons en entrant en Égypte. Quand nous aurons traversé le Sinaï, nous
ferons halte à al-Salihiyya. La ville n’est qu’à un jour du Caire, Qutuz
relâchera sa vigilance.
    Omar
réfléchit un instant.
    — Il
reste une chose : comment t’assurer le trône une fois le sultan mort? Les
autres généraux voudront sûrement...
    — Khadir
s’en occupera, l’interrompit Baybars.
    — Mieux
vaudrait tenir le devin en laisse, émir, s’inquiéta Omar. Je me suis laissé
dire que l’Ordre des Assassins l’a exclu parce qu’il était trop sanguinaire,
même pour eux.
    — C’est
justement ce dont j’ai besoin. Êtes-vous avec moi?
    — Oui,
émir, dit Kalawun.
    Après
un instant, Omar acquiesça.
    — Nous
sommes avec vous.
    — Émir
Baybars !
    Les
trois hommes se retournèrent. Un soldat se tenait à la porte de l’église.
    — Le
village est sous contrôle, dit-il en s’inclinant. Nous chargeons les chariots.
    — Venez,
dit Baybars à Omar et Kalawun tandis que le soldat disparaissait. Ramenons au
sultan son dernier butin.
    Dehors,
les flammes s’élevaient dans le ciel tandis que les Mamelouks obligeaient à la
pointe de l’épée les dernières femmes et les derniers enfants à entrer dans les
cages.
     
    Qutuz
jeta un coup d’œil derrière lui pour observer les collines qui bordaient la
plaine, entourées d’un halo orange évanescent. Il pouvait discerner les langues
de feu indiquant que Baybars s’était rendu maître du village. Il se retourna et
se massa la nuque. Ses épaules étaient nouées, et pas seulement à cause de
cette longue journée de cheval.
    Depuis
plusieurs semaines, l’inquiétude le rongeait. Et elle n’avait fait que grandir
depuis Ayn Djalut. Que Baybars ait demandé Alep montrait l’étendue de ses
ambitions. Après son refus, il s’était attendu à de l’aigreur ou à de
l’amertume. Le calme apparent de l’officier l’avait désarçonné. Il se tourna
vers son chef d’état-major plusieurs rangs derrière lui.
    — Approche,
Aqtai, cria-t-il.
    L’homme
empâté leva les yeux vers lui avec surprise, puis se mit au galop pour le
rejoindre.
    — Sultan?
    — J’ai
besoin de ton conseil, lui dit Qutuz quand il fut remonté à sa hauteur.
    — Comment
puis-je vous servir, maître ? demanda Aqtai sur un ton mielleux.
    — Je
voudrais que tu me retires une épine du pied.
     

 
    Chapitre 7
    Nouveau Temple,
Londres
     
    13 octobre 1260 après
J.-C.
     
    Dans
la cellule, Jacques prit une plume d’oie dans le pot d’argile qui se trouvait
sur la table et la fit pensivement rouler entre son pouce et son index.
    — Ton
père et moi avions gagné deux de ces tournois à ton âge. Tu es ici depuis deux
ans, il est temps que tu en gagnes un.
    Étonné,
Garin leva les yeux à la mention de son père. Jacques parlait rarement de son
frère mort.
    — Ce
sera ma première opportunité, maître, répondit-il avec calme. J’étais malade
l’année dernière, et l’année d’avant je venais de commencer l’entraînement.
    — Ce
sera différent cette année, n’est-ce pas ?
    — Je
vais faire de mon mieux, maître.
    — Tu
as intérêt. J’ai parlé de toi à nos invités ce matin, et les maîtres des autres
domaines attendent de grandes choses de mon neveu sur le champ de bataille.
    Garin
tenta d’avaler sa salive mais sa bouche était sèche. Ce matin, les maîtres des
commanderies écossaises et irlandaises étaient arrivés avec leurs escortes de
chevaliers pour le chapitre général qui se tiendrait dans quatre jours. Le
chapitre se réunissait une fois par an pour discuter des affaires du Temple
dans les îles Britanniques. Le tournoi organisé à cette occasion se déroulerait
le lendemain.
    — La
compétition sera féroce, maître. Will est un bon combattant et...
    — Campbell
est un paysan, répondit sèchement Jacques en serrant la plume dans son poing.
Tu es de la famille Lyons. Quand tu postuleras au grade de commandeur, ton
ascendance parlera pour toi. Campbell ne sera jamais commandeur. Qu’il gagne
n’y changera rien. Pour toi, c’est impératif.
    — Oui,
maître.
    Garin
eut une soudaine envie de se ronger les ongles et il dut lutter pour garder les
mains jointes derrière son dos. Son oncle détestait cette mauvaise habitude.
    Jacques
soupira, se rassit et posa la plume sur la table.
    —

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