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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
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ce cas.
    Les
yeux d’Édouard se plissèrent.
    — Vous
renoncez si facilement? Soyez plus ferme avec les chevaliers, comme vous l’avez
été au Temple. Les joyaux de la Couronne nous appartiennent, père.
    — Croyez-vous
que cela me plaise? Mais que me vaudrait un refus ? Une bulle papale. Et si je
m’obstine, l’excommunication.
    Henri
se leva.
    — Nous
les rembourserons quand nous le pourrons. En attendant, qu’ils les prennent. Au
moins, je ne les aurai plus sur le dos.
    Il
se dirigea vers la sortie.
    — Chancelier,
informez les chevaliers que j’accepte. Je ne veux plus y penser.
    Édouard
voulut suivre le roi pour protester, mais le chancelier l’attrapa par le bras.
Il regarda la main qui l’avait arrêté en plein élan, puis l’homme à qui elle
appartenait. Ses yeux gris pâle jetaient des éclairs.
    Le
chancelier desserra son étreinte.
    — Pardonnez-moi,
prince. Mais je crois que votre père a raison. Il n’a pas d’autre choix.
    — Mon
père est vieux et faible, répliqua Édouard d’un ton cassant. Qui sera
responsable de ses dettes quand il ne sera plus là ? Tant qu’elles ne seront
pas remboursées, les chevaliers détiendront les joyaux avec lesquels je suis
censé être couronné. Je refuse qu’ils prennent ce qui m’appartient de droit.
    — Je
n’en ai pas plus envie que vous. Mais vous avez peut-être le moyen de tourner
la situation à votre avantage sans impliquer votre père. Bien sûr, il vous
faudrait l’aide de...
    Le
chancelier cherchait un terme adéquat.
    — ...
de votre homme de main.
    — Continuez.
    — J’ai
découvert quelque chose à la commanderie. Quelque chose que vous pourriez
utiliser.

 
    Chapitre 8
    Nouveau Temple,
Londres
     
    15 octobre 1260 après
J.-C.
     
    — Paris
? dit Simon d’un air dubitatif.
    — C’est
ce que m’a dit Owein ce matin, répondit Will en grimaçant.
    Les
deux garçons portaient une grande botte de foin à travers champs.
    — J’escorte
les joyaux de la Couronne.
    — Tout
seul ? fit Simon d’une voix moqueuse.
    — Bien
sûr que non, avec Owein, neuf autres chevaliers et leurs sergents, ainsi que la
reine Éléonore.
    Il
fit un signe en direction des quais, là où le grand mât d’un bateau dépassait
des arbres.
    — Nous
naviguerons à bord de l’Endurance.
    — Cette
épave ? Elle n’a même pas l’air capable de traverser une flaque !
    Will
souleva la balle un peu plus haut, ses pieds glissaient sur la terre humide. Il
n’avait pas cessé de pleuvoir les deux derniers jours et le sol était détrempé.
Il ne restait plus que trois jours avant le tournoi, si bien que Will avait
passé les derniers offices à prier pour qu’il fasse beau. Aujourd’hui, ses
prières étaient enfin exaucées : une matinée ensoleillée avait suivi l’aube
brumeuse et froide.
    Simon
et lui traversèrent l’écurie et posèrent la botte de foin. Will s’assit dessus,
le nez rempli par les odeurs animales, pendant que Simon allait chercher une
selle dans la pièce attenante.
    — Alors,
tu es prêt pour le combat ? l’entendit-il l’interpeller.
    — Autant
qu’on peut l’être.
    — Jacques
attend beaucoup de toi ?
    Will
prit une brindille de foin et l’enroula autour de ses doigts. Depuis deux
jours, il avait du mal à se concentrer.
    «
Au nom du Ciel, sergent! Tu es sourd ou bien stupide? Arrête de me regarder
bêtement et active-toi! Comme si tu n’avais pas besoin de t’entraîner ! »
    Mais
Will ne pouvait s’empêcher de fixer obstinément le chevalier. Son esprit
n’arrêtait pas de revenir à la lettre qu’il avait découverte et qui semblait
appartenir au Cyclope. Même si elle n’avait rien d’anormal, certains mots
l’avaient marqué : nos frères, le maître, notre Cercle, mon contact dans le
camp mamelouk. Il savait que le Temple avait des espions en territoire ennemi,
mais la lettre semblait suggérer autre chose, une sorte de lien entre le Temple
et l’ennemi. Et pourquoi ne portait-elle pas de sceau ? Il regrettait de n’avoir
pas eu le temps d’en terminer la lecture.
    — Tu
vas gagner, affirma Simon comme s’il s’agissait d’un fait accompli.
    Il
revenait avec une selle qu’il jeta sur un banc.
    — Comment
? fit Will. Ah ! Oui, peut-être.
    La
confiance que son ami avait en lui le fit sourire.
    — Et
combien de temps vas-tu rester à Paris ? demanda Simon en prenant un chiffon et
de la cire. Une semaine ? Plus, peut-être ?
    Will
observa Simon tandis que celui-ci prélevait une

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