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Le loup des plaines

Le loup des plaines

Titel: Le loup des plaines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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Olkhunuts
étaient restées allumées nuit et jour pour fournir à un tiers de ses hommes des
armures copiées sur celles de Wen Chao. Leurs chevaux étaient protégés par des
tabliers de cuir recouverts de plaques de fer. Temüdjin savait que les Tatars n’avaient
jamais rien vu de tel. Il attendit que les femmes reculent, aperçut Arslan
embrasser la jeune Tatare qu’il avait capturée puis prise pour épouse. Le
nouveau khan des Olkhunuts regarda autour de lui mais ne vit pas Börte. Elle aurait
déjà dû enfanter et il savait qu’elle ne pouvait quitter sa yourte. Hoelun lui
avait raconté que Yesugei était au loin la nuit de sa naissance et cette pensée
fit monter à ses lèvres un sourire désabusé. La roue avait tourné mais les
enjeux étaient bien plus élevés. Il avait fait tout ce qui était en son pouvoir
et se disait que Yesugei observait probablement ses fils.
    Temüdjin croisa le regard de Khasar et de Kachium, découvrit
Temüge au deuxième rang, à gauche. Il leur adressa un signe de tête auquel
Khasar répondit par un sourire. Ils avaient parcouru un long chemin depuis qu’ils
avaient quitté la ravine où chaque jour de survie était un exploit.
    Quand ils furent prêts, le chamane des Olkhunuts s’avança
sur une jument à la robe blanche immaculée. Il était frêle et très vieux, les
cheveux de la couleur de sa monture. Tous les regards se posèrent sur lui
tandis qu’il entamait ses incantations, bras levés vers le père ciel. Il tenait
à la main une omoplate de mouton passée au feu qu’il brandissait comme une arme.
Temüdjin sourit. Le chamane des Kereyits n’avait pas en lui une telle faim de
guerre et Temüdjin avait choisi l’homme convenant le mieux au rite.
    Sous le regard des guerriers, le chamane descendit de cheval
et pressa son corps contre la terre, cette mère qui les gouvernait tous. Les
cavaliers attendirent, parfaitement immobiles. Enfin, le vieil homme se
redressa et déchiffra les lignes sombres de l’os.
    — La mère se réjouit ! clama-t-il. Elle a soif du
sang tatar que nous ferons couler en elle !
    Il brisa l’omoplate entre ses mains avec une force
surprenante. Temüdjin cria à pleins poumons aux guerriers alignés :
    — La terre ne connaît qu’un peuple, mes frères ! Elle
se rappelle le poids de nos pas. Combattez aujourd’hui avec courage et les
Tatars s’enfuiront devant nous !
    Ils levèrent leurs arcs en poussant un rugissement et Temüdjin
sentit les battements de son cœur s’accélérer. Le chamane remonta sur sa jument
et retourna dans les rangs des cavaliers. Par crainte superstitieuse, aucun d’eux
ne croisa le regard du vieil homme, mais Temüdjin lui adressa un hochement de
tête.
    Au bout des rangées, des cavaliers portant des petits
tambours se mirent à les battre sur un rythme reprenant celui du cœur de Temüdjin.
Il leva un bras, l’abaissa vers la droite. Khasar partit au trot avec cent des
meilleurs guerriers olkhunuts, tous protégés par une armure. Lors de la charge,
rien ne les arrêterait, espérait Temüdjin. Tandis qu’ils se détachaient du gros
de son armée, il pria pour les revoir.
    Lorsque la ligne redevint silencieuse et que les cavaliers
de Khasar furent à près de deux kilomètres, Temüdjin talonna son cheval et les
Kereyits, les Loups et les Olkhunuts s’ébranlèrent avec ensemble, laissant
derrière eux les femmes et les enfants, et la sécurité du camp.

 
33
    Même s’ils savaient tous à quel ennemi ils avaient affaire, ils
eurent un choc en découvrant l’étendue de l’armée des Tatars. Elle avançait
lentement, comme une tache sur la terre, masse sombre de cavaliers et de
chariots. Temüdjin et ses frères, qui l’avaient pourtant repérée huit cents
kilomètres plus au nord, en étaient encore impressionnés. Leur détermination ne
chancela cependant pas. Les hommes qui accompagnaient les fils de Yesugei
savaient qu’ils étaient prêts pour la bataille. Si la peur s’insinuait dans
leurs rangs, cela ne se voyait pas sur leurs visages. Seules leurs mains, revenant
sans cesse à leur carquois pour en compter les flèches, révélaient leur nervosité
quand les cors d’alarme des Tatars résonnèrent au loin.
    Temüdjin chevauchait une jument que l’herbe du printemps
avait rendue vigoureuse. Plusieurs fois, il dut crier des ordres pour retenir
ses chefs trop impétueux. Eeluk était le plus indiscipliné d’entre eux. Son
aile gauche ne cessait de dépasser

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