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Le loup des plaines

Le loup des plaines

Titel: Le loup des plaines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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leur selle. Les
flèches tirées à bout portant s’enfonçaient dans les visages et les cous. La
mort venait vite et les deux armées perdirent des dizaines d’hommes en l’espace
d’un instant. Sentant que son armure le protégeait, Temüdjin lança un cri de
défi pour appeler l’ennemi à lui. Un guerrier tatar passa à sa droite, si
rapidement que Temüdjin ne vit qu’une forme floue mais il eut le temps de le
frapper au passage. Un autre lui décocha une flèche de si près qu’elle perça l’armure
et lui entailla la poitrine. Il sentit la pointe bouger, déchirer sa peau à
chaque mouvement. Abattant son sabre, il trancha la tête de l’archer.
    Du sang coulait entre les plaques de son armure. La charge
avait enfoncé la première ligne des Tatars mais ils étaient si nombreux qu’ils
ne furent pas brisés. Les rangées de guerriers commencèrent à se scinder en
petits groupes d’hommes qui décochaient des flèches à en avoir les doigts
engourdis puis passaient au sabre quand leur arc était devenu inutile. Temüdjin
chercha ses frères du regard, mais ils étaient perdus dans la mêlée. Il tuait, encore
et encore, dirigeant sa jument d’une simple pression des genoux. Un Tatar
hurlant se rua sur lui, la bouche ouverte et déjà pleine de sang. Temüdjin lui
plongea son sabre dans la poitrine, tira pour dégager la lame.
    Un autre l’attaqua de côté avec une hachette qui entama son
armure. Elle ne la traversa pas totalement mais Temüdjin bascula sous la
violence du coup. Un muscle de ses cuisses se déchira quand il les serra pour
demeurer en selle. L’homme était déjà passé.
    Les Loups d’Eeluk se taillaient un chemin sur la gauche. Plusieurs
d’entre eux avaient été désarçonnés et avançaient à pied en restant groupés, criblant
les Tatars de projectiles. Ils portaient des corselets de cuir sous leurs deels hérissés de flèches brisées. Certains avaient la bouche cernée de
gouttes rouges mais ils continuaient à se battre, se rapprochant du centre
tatar. Temüdjin vit qu’Eeluk chevauchait à leurs côtés, le visage couvert de
sang, abattant le sabre qui avait appartenu à Yesugei.
    Des chevaux agonisants ruaient au sol, menaçant de leurs
sabots quiconque passait à proximité. Contournant l’un d’eux avec sa jument, Temüdjin
découvrit un guerrier olkhunut coincé dessous. Il croisa le regard de l’homme
et jura, sauta à terre pour l’aider. Au moment où ses pieds touchaient le sol, une
autre flèche se ficha dans son armure. Elle le fit tomber sur le dos mais il se
releva, tira l’homme par les bras jusqu’à ce qu’il puisse se relever. Un
carquois plein de flèches se trouvait à proximité et Temüdjin le ramassa avant
de remonter en selle. Il prit son arc, talonna sa jument. Les Tatars semblaient
ne pas se rendre compte de leurs pertes et ne cédaient toujours pas. En le
voyant de nouveau sur sa monture, ses guerriers frappèrent et tuèrent de plus
belle. Il vit les Olkhunuts progresser sur sa droite mais ils n’étaient pas
assez nombreux pour encercler l’ennemi. Quand ils n’eurent plus de flèches, ils
lancèrent sur les Tatars des hachettes tourbillonnantes et en abattirent un
grand nombre avant d’empoigner leurs sabres.
    Temüdjin entendit un grondement de sabots avant de voir
Khasar débouler avec les renforts. Ils avaient contourné le lieu de la bataille,
cachés par les collines, et déferlaient au galop. Le flanc tatar tenta de leur
faire face mais ses rangs étaient trop serrés. Par-dessus le bruit des chevaux,
Temüdjin perçut les cris des guerriers pris au piège de leurs propres troupes.
    Les cavaliers et les chevaux protégés par des plaques de fer
enfoncèrent le flanc tatar comme une lance, laissant derrière eux une traînée
de morts. Les hommes et leurs montures furent accueillis par une pluie de
flèches tatares mais ils ralentirent à peine avant d’être parvenus au centre de
l’ennemi.
    Temüdjin vit les Tatars refluer vers lui. Incapable de
parler tant son excitation était grande, il jeta sa jument dans une masse d’hommes.
L’animal frémit de douleur quand des flèches frappèrent le cuir et le fer qui
protégeaient son poitrail haletant. Le carquois à nouveau vide, Temüdjin eut
recours à son sabre pour tailler en pièces tout être vivant à sa portée.
    Il chercha des yeux ses officiers, vit qu’ils avaient
reformé les lignes et avançaient tous ensemble. Kachium et Arslan avaient forcé
les Olkhunuts

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