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Le marchand de mort

Le marchand de mort

Titel: Le marchand de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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trace dans les registres du Guildhall. Je ferai les recherches pour vous, Maître Murtagh.
    — La chambre a-t-elle jamais été exorcisée ? questionna le père Ealdred. L’a-t-on aspergée d’eau bénite et de sel ?
    — Il est trop tard, maintenant, marmotta Sir Gervase.
    L’ignorant, Kathryn s’adressa à l’aubergiste :
    — Il n’y a ni entrée ni passage secret ?
    — J’ai déjà répondu à cette question, aboya l’homme. Cherchez vous-même !
    — C’est probablement ce que nous ferons, rétorqua Colum, et je vous demande, monsieur, de parler poliment.
    Le tenancier détourna les yeux en toussotant par dessus son épaule.
    — Et les jours qui précédèrent la mort d’Erpingham ? poursuivit Colum, s’efforçant de ne pas se laisser distraire par un chat qui venait d’entrer à pas feutrés et fouillait entre les joncs à la recherche d’un débris de gras.
    — La neige nous retenait bloqués, répondit Sir Gervase. Nous mangions et buvions. L’aubergiste a fait de bonnes affaires.
    — Certes, mais je vous ai bien servis.
    — La question n’est pas là, intervint Colum. Vous dormiez tard, vous mangiez, vous buviez… Lady Margaret se redressa, ajustant délicatement son voile sur ses cheveux brillants.
    — Maître Murtagh  ! lui lança-t-elle, le dévisageant hardiment.
    Elle jeta un regard de biais à Kathryn et sourit comme si faire la coquette avec cet Irlandais rustre au visage sombre l’amusait.
    — Je vous écoute, madame, dit Colum.
    — Je voulais seulement dire, minauda-t-elle assez précipitamment, que nous avons fait des jeux comme colin-maillard, nous avons joué aux dés et raconté des histoires. Ceux qui savent lire l’ont fait. Ils ont lu des livres, Maître Murtagh, si vous savez ce que c’est.
    — Ou peut-être ont-ils écrit ? intervint Kathryn. Avec des plumes, si vous savez ce que c’est, madame.
    Lady Margaret se tassa sur son siège, vexée, et jeta un regard irrité à son époux.
    — Nous nous ennuyions, déclara alors celui-ci. Nous priions que la neige s’arrête pour que nous puissions poursuivre nos voyages.
    — Que s’est-il passé le soir de la mort d’Erpingham ? demanda Colum.
    Le vieux chevalier cogna son épée sur le plancher, fusillant le groupe du regard.
    — Je puis répondre à cette question. Nous avons tous soupé dans cette salle : cuissot de venaison dans une sauce épaisse et légumes revenus dans le jus. Ensuite le tenancier a percé un tonnelet de son meilleur vin de Bordeaux.
    Il indiqua les poutres du plafond.
    — Nous sommes restés ici à festoyer.
    — À quelle heure Sir Reginald s’est-il retiré ?
    — À quelle heure Sir Reginald s’est-il retiré ?
    — Entre sept et huit heures, répondit Vavasour. Il était fatigué, a-t-il prétendu. Il a pris sa coupe de vin, il est monté avec dans sa chambre.
    — Où étaient les autres ? interrogea Kathryn.
    — Oh, nous sommes tous restés en bas. Maître Smithler était notre hôte. Sa bonne épouse supervisait les cuisiniers et les servantes dans la cuisine.
    — Personne n’est monté voir Sir Reginald ?
    À cette question de Kathryn, un choeur de « non » fusa.
    Le feu dans la cheminée avait réchauffé la pièce, et Colum avait les yeux lourds. Kathryn se leva et saisit le gobelet qu’elle avait descendu de la chambre d’Erpingham.
    — Sir Reginald prend sa coupe. Celle-là même, d’ailleurs. Il monte dans sa chambre qu’il ferme à clé et dont il tire le verrou. Il boit le vin, et le lendemain on le retrouve mort, empoisonné, et l’argent des impôts qu’il a levés a été volé.
    La jeune femme fit tourner la coupe entre ses mains.
    — On peut en tirer plusieurs conclusions.
    Aussi, je vous en prie, vous tous, aidez-nous. Elle frappa doucement Colum à l’épaule de crainte qu’il ne s’endorme.
    — D’abord, on a peut-être empoisonné Sir Reginald à table.
    — C’est impossible, répliqua Standon. J’étais à côté de lui. Nous avons partagé le même tranchoir.
    Kathryn poussa un soupir.
    — Et le vin ?
    —  A cause du mauvais temps, et parce que mes hôtes payaient bien, j’ai ouvert un tonnelet de mon meilleur vin de Gascogne, déclara Smithler. J’en ai servi au moins une coupe à chacun.
    — Et Erpingham ? demanda Kathryn. Il se disait fatigué et il a monté son gobelet dans sa chambre.
    — Se peut-il qu’on ait empoisonné son vin avant qu’il ne quitte la table ? lança Colum,

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