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Le marchand de mort

Le marchand de mort

Titel: Le marchand de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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se redressant.
    — J’en doute, dit Vavasour.
    — Pourquoi, Maître clerc ? interrogea Kathryn. Le petit homme plissa le nez et en gratta le bout, l’air pensif.
    — Eh bien, l’aubergiste nous a donné une coupe à chacun. Comme je n’aime pas beaucoup le bordeaux, Sir Reginald me l’a fait goûter dans son verre.
    — Etait-il donc si gentil ? s’étonna Kathryn. Vavasour secoua la tête.
    — Oh, non ! Il buvait aussi bien dans mon verre. Ce que je veux dire, c’est que nous avons interverti nos coupes, Erpingham, Maître Standon et moi.
    Il se frappa la poitrine, les yeux écarquillés.
    — Que Dieu me soit témoin, je n’ai pas empoisonné le vin de Sir Reginald, et autant que je puisse savoir, personne ne l’a fait. En vérité, ajouta-t-il, et sa voix se fit plus haut perchée encore, les coupes circulaient en tous sens, les gens s’étiraient, bâillaient après le bon repas, et il eût été impossible qu’un meurtrier sût dans quelle coupe verser son poison.
    Kathryn s’éloigna du feu pour aller vers l’escalier, tenant toujours la coupe d’Erpingham.
    — Sir Reginald vous a donc dit bonsoir ? demanda-t-elle. Vavasour en convint.
    — Et il est monté ?
    De nouveau le clerc hocha la tête. Kathryn sourit au vieux chevalier.
    — Peut-être accepteriez-vous de nous accompagner, Maître Luberon et moi, Sir Gervase ?
    C’estainsi que, précédés du vieil homme, Kathryn et Luberon remontèrent dans la galerie. Ils s’immobilisèrent devant la chambre de Sir Gervase. Kathryn demanda avec un sourire :
    — Puis-je voir comment grincent et craquent ces portes ?
    Sir Gervase y consentit avec empressement. Il sortit la clé de sa bourse, et après l’avoir tournée dans la serrure, entrouvrit la porte.
    — Ce n’est pas si bruyant, murmura Kathryn. Sir Gervase sourit malicieusement.
    — Certes, mais écoutez maintenant.
    Il poussa davantage le battant et Kathryn sursauta au crissement perçant du fer dans les gonds de cuir. Le vieux chevalier referma ensuite, provoquant  le même vacarme. Les épaules de Kathryn s’affaissèrent.
    — Par le Dieu du ciel, je vous l’accorde, Sir Gervase, un bruit pareil réveillerait un mort ! soupira-t-elle.
    Ils descendirent rejoindre l’Irlandais qui attendait la jeune femme.
    — Vous avez entendu, Colum ?
    Celui-ci se gratta la tête avec un sourire grinçant.
    — On dirait un glapissement de fantôme. Kathryn s’en fut retrouver les clients toujours sur leurs gardes.
    — Reprenons, dit-elle, replaçant le gobelet sur le manteau de la cheminée. Des gens séjournent à la Taverne du Vannier . Voilà deux nuits, le collecteur d’impôts, Sir Reginald Erpingham, est victime d’un cauchemar tellement affreux qu’il réveille Sir Gervase dans la chambre voisine. La nuit dernière, tous les clients festoient autour d’un délicieux repas préparé par Maîtresse Blanche. À la fin du souper, le tenancier perce un tonnelet de vin de Bordeaux.
    Kathryn marqua une pause avant de poursuivre :
    — D’après ce que vous nous dites tous, Sir Reginald a pris sa coupe et s’est retiré dans sa chambre pour la nuit…
    Elle passa un doigt sur ses lèvres.
    — En tant que médecin, je suis prête à jurer qu’Erpingham a été empoisonné par une décoction de belladone, et que ce fut un acte criminel et délibéré. Nous savons aussi, à moins que deux ou trois ici soient de fieffés menteurs, que l’on n’a pas empoisonné la nourriture de Sir Reginald, ni le vin qu’il a monté dans sa chambre. Ergo …
    Kathryn sourit à Luberon.
    — … comme diraient les lettrés, quelqu’un est allé voir Sir Reginald, plus tard cette nuit-là et l’a empoisonné. Le ou la coupable a ensuite fait disparaître toute trace du poison, ainsi que l’argent que contenaient les fontes de selle, le remplaçant par des cailloux.
    Kathryn abaissa les mains et poursuivit :
    — Nous savons cependant que l’on n’est pas entré ou sorti par la fenêtre, et qu’il n’existe pas de passage secret. Quant à la porte d’Erpingham, elle était fermée à clé et verrouillée de l’intérieur.
    — Je m’en porte garant, déclara Standon. Quand j’ai enfoncé la porte, la clé se trouvait dans la serrure, et les loquets étaient tirés. Il n’y avait pas trace de violence dans la chambre.
    Il regarda fixement Vavasour pour que celui-ci confirme.
    Sir Gervase prit la parole. La perplexité de Kathryn l’amusait, c’était

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