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Le marchand de mort

Le marchand de mort

Titel: Le marchand de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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de vin coupé d’eau, mais à midi, il était redevenu lui-même.
    — C’est-à-dire ? insista Kathryn.
    Le vieux chevalier perdit de sa belle assurance.
    — Alors ? demanda Kathryn.
    — Je puis vous répondre, Maîtresse Swinbrooke, proposa le père Ealdred. En vérité, Sir Reginald Erpingham n’était pas un homme dont on recherchait la compagnie. Après tout, il était collecteur d’impôts.
    Des rires étouffés s’entendirent.
    — Comme saint Matthieu, rétorqua Kathryn. Quel genre d’homme était-il ?
    — Un être abject, cruel et sans coeur, déclara Blanche Smithler dont le visage était pâle et tiré. Elle ne minaudait plus autant, et haussa les épaules quand son mari lui tapota le bras pour qu’elle se contienne.
    — Il venait souvent ici, reprit-elle. Il se faisait une gloire de pouvoir soutirer un sou à une vieillarde, ou de savoir terrifier n’importe quel paysan. Il flattait toujours la croupe des servantes ou leur empoignait les seins. Certes, il buvait sobrement, mais il aimait manger, et n’était pas très soigné de sa personne. Il se vantait de sa grande demeure à Maidstone, et attendait impatiemment qu’on lui offre  un manoir près de Douvres.
    Kathryn regarda Vavasour.
    — Bien sûr, monsieur, vous n’êtes pas d’accord avec ce qui vient d’être dit ?
    Le clerc ouvrit la bouche pour répondre, puis détourna les yeux, plissant le nez avec vigueur.
    — La brave épouse dit la vérité, confirma Standon qui regarda Colum. Comme vous, Irlandais, je suis soldat de métier…
    Il eut un sourire amer.
    — … bien que dans les guerres récentes j’aie combattu aux côtés des Lancastre. J’étais avec le Bâtard de Falconbridge quand il a voulu s’emparer de la Tour.
    Colum hocha la tête, compatissant.
    — Vous savez l’histoire, n’est-ce pas ? Falconbridge a été décapité. Comme beaucoup, j’ai changé de camp et me suis engagé aux côtés du shérif du Kent. Depuis sa tournée du comté à la Saint-Michel, mes hommes et moi formions l’escorte d’Erpingham.
    — Quoi d’autre ? demanda Colum.
    — Je me suis battu à la guerre, j’ai incendié des chaumières, tué des gens plus souvent qu’à mon tour, Dieu me le pardonne.
    Standon cligna des yeux et son visage s’adoucit.
    — Je n’ai pas toujours été ainsi. Dans ma jeunesse, je voulais devenir chevalier.
    Il cligna de nouveau violemment des yeux avant d’ajouter :
    — Mais là encore, on devient ce que l’on est, pas ce que l’on veut être.
    Le silence se fit dans la salle, après les aveux de ce soldat endurci. Il s’était tu et se frottait le visage.
    — Erpingham était un être malfaisant, dit-il encore. Il avait un coeur de pierre.
    — Avait-il de la famille ? voulut savoir Kathryn.
    — Il avait eu une femme, répondit Vavasour de sa petite voix aiguë, mais la malheureuse était morte en couches. Il aimait les chiens, ajouta-t-il, comme si c’était la seule chose qu’il pût dire au crédit de son maître défunt.
    — Était-il honnête ? s’enquit Colum.
    À voir l’air affolé de Vavasour, Colum crut qu’il allait bondir et prendre ses jambes à son cou.
    — Eh bien ? insista l’Irlandais.
    — Vous connaissez la vie, avança timidement le clerc.
    — Certes, répliqua Colum. Montrez-moi un collecteur d’impôts honnête et je vous montrera i
    un Irlandais volant.
    — De son point de vue, il était honnête, expliqua Standon. Tout le monde a le droit de faire appel au shérif ou au roi.
    Colum eut un sourire grinçant.
    — Vraiment ?
    Kathryn tira une chaise.
    — Écoutez-moi, dit-elle. Maître Smithler, cette chambre hantée par un fantôme, Erpingham la choisissait-il toujours ?
    — Oui, je vous l’ai dit.
    — Et cette peinture à demi effacée sur le mur ?
    Elle représente un diable, un homme jeune et une femme.
    — Oh, il court bien des rumeurs à ce sujet, intervint Blanche Smithler. Toutes sont confuses, mais il semblerait qu’une jeune femme ait été assassinée dans cette chambre ou qu’elle en ait disparu.
    — La pièce est-elle vraiment hantée ? demanda Kathryn.
    Ce fut Smithler qui répondit :
    — Ceux qui l’ont occupée parlent d’une impression de malaise. Ils disent que des bruits s’entendent la nuit. Mais nous faisons tous des rêves bizarres.
    Luberon prit la parole :
    — Si cette auberge est aussi ancienne que vous le dites, et qu’un meurtre y a été commis, on devrait en retrouver

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