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Le marchand de mort

Le marchand de mort

Titel: Le marchand de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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quelques amis aussi, acheva Kathryn.
    — Non, il n’avait pas d’amis, la reprit Standon. Il exigeait l’argent du roi avec un détachement impitoyable.
    — Et la nuit de sa mort ? insista Kathryn. Vous nous avez dit la vérité ?
    — Erpingham a festoyé avec nous, répondit le sergent, puis il s’est retiré pour la nuit. Je n’ai vu personne d’autre monter dans sa chambre. Je ne dois rien à Maître Vavasour ici présent, mais je peux affirmer qu’il a dit la vérité : les coupes de vin ont été interverties, mais je n’ai rien remarqué de suspect.
    — Dites-moi, intervint Colum, votre maître avait-il souvent des cauchemars ?
    — Il dormait comme un enfant, répondit Vavasour.
    — Qu’est-ce qui a pu troubler son sommeil, cette nuit-là ? s’enquit Kathryn.
    — Si je le savais, je vous le dirais, Maîtresse.
    La jeune femme remercia les deux hommes et les congédia. Vinrent ensuite les Murville qui s’assirent en se tenant la main. Lord Alan avait un visage ouvert et avenant. Il regardait Kathryn bien en face, tout en parlant doucement sans se prendre au sérieux. Lady Margaret était plutôt plaisante bien que boudeuse. Son joli visage affichait une moue d’indifférence et d’ennui pour l’interrogatoire auquel on les soumettait.
    — N’avons-nous vraiment pas le droit de partir ? demanda-t-elle avec humeur.
    — Non, vous n’y êtes pas autorisés, répliqua Colum, mimant son ton de voix.
    Pour que Lord Alan n’en prenne pas ombrage, il se pencha et murmura :
    — Croyez-moi, tuer un agent royal est une chose. Assassiner un collecteur d’impôts de la Couronne en est une autre. Mes maîtres à Londres  n’auraient aucun scrupule à emprisonner dans la Tour tous ceux impliqués dans cette affaire, jusqu’à ce que l’on arrive à une conclusion satisfaisante.
    — Quelle est la raison de votre présence ici ? demanda Kathryn à brûle-pourpoint.
    — Nous revenions de Douvres, répondit Lord Alan. Le père de ma femme y est gouverneur du château. Nous nous étions joints à une petite troupe de pèlerins, et comme le temps était menaçant, nous avons obliqué vers Cantorbéry.
    — Vous connaissiez cette auberge ?
    — Nous y sommes descendus lors de nos voyages à Douvres, oui.
    — Et connaissiez-vous Sir Reginald ?
    — C’est lui qui levait les impôts dans ce comté, dit Lord Alan. Hélas, nous tombions sous sa juridiction.
    — Aviez-vous affaire à lui ?
    — Pas quand nous pouvions l’éviter, jeta Lady Margaret d’un ton cassant. Peut-être était-il chevalier, mais par ses manières, il était de basse naissance. Il ignorait comment se comporter avec une dame.
    — Vous en avez fait l’expérience personnellement ? demanda Kathryn.
    Lady Margaret rougit et détourna les yeux.
    — Nous le connaissions à peine, déclara Lord Alan. Quand nous avons découvert qu’il était ici, nous avons gardé nos distances. Pas une fois ma femme ni moi ne lui avons prêté attention.
    Il eut un sourire las.
    — Cela ne changeait rien. Erpingham semblait tirer plaisir du malaise qu’il causait.
    — Que pensez-vous de sa mort ?
    Lord Alan glissa un doigt dans le col de sa tunique.
    — À table, nous nous étions placés loin de lui. La nuit dernière, peu après qu’il s’est retiré, nous en avons fait autant. Nous n’avons rien entendu jusqu’à ce que Standon cogne contre la porte, tôt ce matin.
    Sur quoi les Murville demandèrent l’autorisation de regagner leur chambre et ils s’en furent. Vint alors le tour de Tobias et de son épouse. Maîtresse Smithler arborait un sourire aimable tandis que son mari demeurait aussi revêche qu’à l’accoutumée.
    — Serai-je dédommagé pour tout ceci ? maugréa-t-il.
    — Envoyez les notes au Trésor ou au Guildhall, lui répéta Colum.
    — Aimiez-vous Sir Reginald ? demanda Kathryn.
    — Oui, je l’appréciais, rétorqua Tobias avec défi. Il descendait souvent ici. C’était un bon client : il mangeait bien, commandait de nombreux repas et prenait les meilleures écuries pour ses chevaux. Bien sûr, je l’aimais bien !
    Il écarta vivement la main de sa femme qui cherchait à le mettre en garde.
    — Erpingham payait toujours ses notes, sauf cette fois. Qui paiera pour lui, hein ?
    — Pourquoi avait-il pris une chambre ici ? insista Kathryn.
    — Nous nous occupions de lui.
    — Voyez-vous une autre raison ?
    — S’il y en avait une, il ne nous l’a pas dite,

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