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Le marchand de mort

Le marchand de mort

Titel: Le marchand de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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riposta Tobias.
    — Que saviez-vous de lui ?
    Ce fut Blanche Smithler qui répondit.
    — Il était collecteur d’impôts, et n’était pas très aimé, mais il avait une bourse bien garnie. Nous n’avions pas vraiment affaire à lui. Ce sont les agents de la ville qui lèvent nos taxes.
    — S’est-il entretenu avec quelqu’un en particulier, à part Vavasour et Standon ? demanda Colum.
    — Il a longuement parlé avec le père Ealdred.
    — Quand ?
    — Hier après-midi.
    — Savez-vous à quel sujet ? interrogea Kathryn.
    — Ils étaient à l’écart et personne ne pouvait les entendre.
    — Et vous, vous ne lui parliez jamais ? s’enquit Colum.
    — Très peu, reconnut Smithler. C’est son argent qui nous intéressait.
    — Et quand il a eu son cauchemar ?
    — Nous en avons été inquiets, fit valoir Blanche, mais Sir Gervase semblait maîtriser la situation, et nous lui avons fait confiance.
    — Parlez-nous du souper avant sa mort.
    — En bons hôtes, nous nous sommes joints à nos clients, répliqua l’aubergiste. Ma femme allait et venait à la cuisine ; c’est qu’il faut surveiller de près les cuisiniers et les marmitons si l’on veut que les sauces soient réussies et la viande bien cuite.
    L’homme se racla la gorge et reprit :
    — Et avant que vous ne me posiez la question, Sir Reginald demandait toujours cette chambre. Dieu sait pourquoi ! Maintenant je vais vous dire une chose, Maître Murtagh : ma femme et moi ignorons tout sur cette mort. Ce quinous intéresse, c’est de gagner de l’argent.
    Ils se dressèrent. Tobias s’éloigna à grands pas, suivi mollement par sa femme qui eut un sourire d’excuse par-dessus son épaule à l’adresse de Kathryn.
    — Si je me rappelle bien Chaucer, murmura Colum, Maître Tobias Smithler ferait un bon médecin.
    Kathryn lui donna un léger coup de pied dans la cheville.
    — Irlandais, vous n’êtes toujours pas dans mes bonnes grâces.
    Elle sourit pour ajouter :
    — Vous semblez fatigué.
    Colum s’étira.
    — C’est bon, nous n’avons plus que le prêtre, et nous pourrons partir. À chaque jour suffit sa peine, ou comme le dit le chevalier de Chaucer, « Un bon sommeil assure une bonne digestion ».
    — Hélas, Colum, nous devrons nous rendre encore chez Blunt.
    — Cela ne peut donc pas attendre ?
    — Je crains que non. Maître Luberon a beaucoup insisté.
    Colum n’eut pas le temps de protester : le père Ealdred approchait et s’assit. Kathryn le regarda avec attention : visage rasé de près, tonsure bien nette, regard amical mais circonspect.
    — « Les derniers seront les premiers et les premiers seront les derniers », commença-t-il, citant l’Évangile.
    — Je suis désolée de vous avoir fait attendre, répliqua Kathryn qui avait saisi le reproche, mais dans ces affaires, il est préférable d’interroger chacun individuellement.
    Le prêtre eut un mouvement à peine ébauché de la main comme pour absoudre Kathryn.
    — Pourquoi vous trouvez-vous à Cantorbéry et pourquoi êtes-vous descendu à la Taverne du Vannier  ? demanda Colum sans préambule.
    — Je suis prêtre de Saint-Swithin, à Meopham, commença Ealdred. C’est une paroisse prospère et active. Je venais ici me recueillir devant le saint tombeau et acheter ce qu’il me faut pour ma chancellerie : de l’encre, du vélin, des plumes neuves ainsi que des provisions pour Noël.
    — Venez-vous souvent à Cantorbéry ?
    — Tous les quatre mois : je ne reviendrai pas avant la Semaine sainte, puis au milieu de l’été.
    — Quand êtes-vous venu pour la dernière fois ?
    — Juste avant la Saint-Michel.
    — Et vous descendez toujours à la Taverne du Vannier ? demanda Colum. Pourtant vous avez certainement des amis prêtres, à Cantorbéry, qui pourraient vous recevoir confortablement ? Ealdred se mit à rire nerveusement.
    — Je préfère loger ici.
    — Vous semblez préoccupé, mon père, fit observer Kathryn. Connaissiez-vous Sir Reginald ?
    — C’est lui qui levait les impôts dans ma paroisse.
    — Mais le connaissiez-vous personnellement ? Certains ont dit que vous aviez eu une longue conversation avec lui.
    Ealdred jeta un regard irrité par-dessus son épaule. Kathryn le prit doucement par la manche.
    — Mon père, dit-elle, nous ne pouvons pas rester ici à bavarder jusqu’au retour du Christ : la mort d’Erpingham est une affaire urgente.
    Le prêtre toussa pour

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