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Le marchand de mort

Le marchand de mort

Titel: Le marchand de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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forme de croix.
    — Je le jure par tout ce qui est sacré, j’ai souhaité la mort d’Erpingham, mais je n’ai pas son sang sur les mains.
    Entendant du mouvement dans la salle, Kathryn aperçut du coin de l’oeil Vavasour qui se glissait vers l’escalier. Et brusquement elle comprit ce qu’il manquait.
    — Maître Vavasour, cria-t-elle, ne remontez pas, s’il vous plaît !
    Le petit clerc redescendit en traînant les pieds, l’air déconfit, les épaules basses. Colum avait remarqué le ton sec de Kathryn. Il se leva et s’approcha des clients.
    — Vous devez rester ici, ordonna-t-il.
    Il jeta un regard à Luberon par-dessus son épaule.
    — Maître Luberon, ayez la bonté d’aller surveiller la chambre.
    Il retourna prendre place sur la banquette sous la fenêtre.
    — Puis-jedisposer ? demandale vieux chevalier, avec un sourire d’excuse à l’adresse de Kathryn. Ne m’en veuillezpas, Maîtresse Swinbrooke, j’ai de mauvaises manières, je suis sans coeur et je manque de charité, mais la vue de ce collecteur d’impôts m’était insupportable.
    — Aviez-vous affaire à lui ?
    Sir Gervase redressa la tête.
    — Grâce à Dieu, non, Maîtresse ! Mes régisseurs et intendants traitaient avec les individus comme Erpingham, mais ils me tenaient informé de ce qui se disait dans les villages.
    — Et la nuit où Erpingham est mort ?
    — Maîtresse, je vous ai dit tout ce que je savais. Personne n’a approché de sa chambre.
    Kathryn le remercia et fit signe à Vavasour et à Standon de venir, tandis que le vieil homme, visiblement soulagé, rejoignait les autres.
    Le clerc prit place sur le tabouret que Luberon avait libéré, et Standon s’assit à côté de lui.
    — Où alliez-vous, Maître Vavasour ? demanda aimablement Kathryn.
    Le petit homme s’efforça de gratter une tache de nourriture sur son haut-de-chausses élimé.
    — Maîtresse Swinbrooke vous a posé une question, souligna Colum.
    Kathryn regarda Vavasour se tortiller, au supplice.
    — Je vous ai questionné parce que quelque chose manque, n’est-ce pas ?
    Elle se pencha en avant et Vavasour leva rapidement les yeux, passant la langue sur ses lèvres minces en un effort pour maîtriser sa panique. Tout d’abord, c’était l’Irlandais qui l’avait terrifié avec sa mine sombre, ses yeux profondément enfoncés, son teint basané et ses cheveux en broussaille. Vavasour avait côtoyé assez de soldats pour reconnaître un tueur de métier. Mais cette femme médecin l’épouvantait davantage. Avec le regard clair de ses yeux gris, son visage lisse et avenant, elle était fine comme le tranchant d’une lame de rasoir.
    — Je sais pourquoi vous montiez, déclara Kathryn, et je vais vous le dire, Maître Vavasour. Sir Reginald Erpingham était chevalier du comté, juriste et collecteur d’impôts. C’était un homme fortuné. Néanmoins, hormis ses vêtements et ses fontes de selle qui contenaient l’argent du roi, où sont ses effets ? Nul doute, il voyageait avec plus de faste et de confort. Où est la pomme d’ambre qu’il tenait contre son nez lorsqu’il s’entretenait avec quelque régisseur transpirant ou un intendant crotté ? Où sont ses vêtements de rechange, ses bottes, ses titres et son argent personnel ? Nous n’avons vu que les habits que portait Erpingham le soir de sa mort.
    Kathryn prit le poignet de Colum.
    — Maître Murtagh, ayez la bonté de monter chercher les vêtements du défunt, en particulier sa ceinture et sa bourse.
    Colum obéit et Kathryn regarda par la fenêtre en chantonnant. Pour la première fois depuis son arrivée dans cette auberge sinistre, elle éprouvait un éclair d’enthousiasme : comme lorsqu’elle soignait un patient et découvrait la cause de quelque trouble mystérieux.
    Colum redescendit l’escalier en cavalcade, les fontes de selle en travers d’une épaule et les vêtements sur l’autre.
    — Vous avez les compliments de Maître Luberon, lança-t-il à Kathryn avec un sourire narquois. Il vous demande de ne pas le faire trop attendre. Je lui ai demandé de chercher une porte cachée ou un passage secret.
    Colum déposa les vêtements devant Kathryn. Elle souleva la chemise en fine toile, le justaucorps en cuir doublée laine, les gants de cheval matelassés et le haut-de-chausses en laine épaisse. Elle découvrit ensuite, enfoncées dans une haute botte cavalière, la ceinture de Sir Reginald et sa bourse, tandis que dans l’autre

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