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Le marchand de mort

Le marchand de mort

Titel: Le marchand de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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c’était un livre d’heures, tant il était illustré de couleurs vives. Mais en y regardant de plus près, elle sourit et passa l’ouvrage à Colum.
    — Non, ce n’est pas un livre de prières, murmura-t-elle. Chaque page montre une ravissante jeune femme dans certaines postures, et nue comme au jour de sa naissance.
    Colum lui arracha presque l’objet des mains, tandis qu’elle commençait à déchiffrer les parchemins. Elle replongea ensuite la main dans le coffre.
    — Ce n’est pas tout !
    Elle en sortit des petits sacs, puis un crâne de chien jaunâtre, une croix avec une chauve-souris desséchée, crucifiée la tête en bas, une racine de mandragore et des boulettes de cire. Ecoeurée, Kathryn regarda tout cet attirail de magie noire avant de le jeter dans le coffre.
    — Partons, dit-elle après avoir encore étudié les parchemins qu’elle glissa dans son sac.
    Colum et Luberon en convinrent. Ils fouillèrent une dernière fois la maison sans rien trouver d’intéressant. Luberon reviendrait le lendemain matin, pour chercher encore, promit-il. Kathryn hocha distraitement la tête. Elle avait examiné avec attention les parchemins, surtout celui portant le dessin d’un très grand Vannier en tout point semblable à celui peint sur l’enseigne de la taverne où était mort Erpingham. Un géant fait de branches et de rameaux, avec à l’intérieur des initiales que Kathryn avait immédiatement reconnues.

CHAPITRE VII
    Kathryn dormit tard, le lendemain matin. Quand elle se leva pour écarter les volets de sa fenêtre, elle se mit à rire.
    — Faites confiance à un Irlandais !
    Le soleil était au rendez-vous et le dégel avait commencé. De l’autre côté d’Ottemelle Lane, la neige glissait déjà des avant-toits, et Kathryn percevait le bruit de l’eau qui gouttait du pignon de sa maison. Elle ouvrit la fenêtre, respira l’air glacé et écouta le cliquetis des charrettes et les cris qui montaient de  la rue. En ville, on rattrapait le temps perdu. La brume du petit matin se dissipait, et dans l’atmosphère claire, par-dessus le vacarme des voitures, des fouets qui claquaient et des glapissements des marchands, retentissaient les grosses cloches de la cathédrale sonnant la  messe du matin. Kathryn ferma la fenêtre en frissonnant, se lava et s’habilla en hâte. Elle alluma ensuite la bougie des heures, l’ajustant avec soin au moyen d’un couteau pour que la flamme commence au dixième cercle rouge. Puisque les cloches de la cathédrale sonnaient, il devait être à peu près deux heures avant midi. La jeune femme se tapota le cou et la paume des mains avec un peu de son  onguent précieux, puis retira la courtepointe pour enlever les draps et les taies d’oreiller de son lit : profitant du changement de temps, Thomasina les laverait.
    — Kathryn ! Kathryn ! cria Wuf qui sautait sur la galerie.
    Elle ouvrit la porte et le petit garçon brandit un disque en bois, s’exclamant :
    — C’est moi qui l’ai façonné, je peux m’en amuser sur la neige.
    Kathryn lui caressa distraitement la tête et souhaita le bonjour à Agnes ; la servante descendait déjà un ballot de draps au petit lavoir dans le fond du jardin.
    En bas à la cuisine, Thomasina préparait de la bouillie d’avoine sur le feu. La vieille nourrice se redressa et regarda sévèrement Kathryn.
    — Vous êtes rentrée bien tard, hier soir !
    Kathryn sourit.
    — Travail de coroner, Thomasina !
    Elle leva les yeux sur le pain tout frais que celle-ci avait hissé sous les poutres pour le mettre à l’abri de quelque souris en quête de provisions.
    — Cela sent bon, dit-elle.
    — Ne détournez pas la conversation, rétorqua sèchement Thomasina. Que faisiez-vous, avec ce maudit Irlandais ?
    Kathryn avança dans la pièce.
    — Il s’est emparé de moi, Thomasina, chuchota-t-elle. Il m’a entraînée dans une ruelle pour me violer sauvagement.
    La servante lui tira la langue.
    — C’est mal de mentir, déclara-t-elle avant de se détourner pour remuer la bouillie d’avoine. Mais même quand vous n’étiez qu’une enfant, vous étiez fantasque.
    Kathryn s’assit à table en grimaçant. Avec Colum, ils étaient rentrés de la maison d’Erpingham sans s’entretenir de ce qu’ils y avaient découvert. Colum passait par un de ses brusques changements d’humeur. En lui montrant les étoiles, il avait commencé à racon-ter ses exploits de jeunesse, lorsqu’il était gamin en

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