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Le marchand de mort

Le marchand de mort

Titel: Le marchand de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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comme Wynken protestait, comment voulez-vous que je soigne quelque chose que je n’ai pas vu ?
    Le veilleur obéit. Kathryn écarta le col de la chemise douteuse, et fit une grimace à l’adresse de Thomasina lorsqu’elle vit la vilaine grosseur rouge qui dépassait de près de trois centimètres sur la nuque de l’homme.
    — Ce n’est pas un point, mon brave Wynken, mais ce qu’on appelle un furoncle.
    Kathryn effleura l’abcès et le veilleur grimaça de douleur.
    — Eh bien, enduisez-le de crème !
    — Oui, autant le bénir avec de l’eau de fée, rétorqua Kathryn. Vous voulez que je vous soigne sérieusement ou pas ?
    — Oh, soignez-moi ! s’il vous plaît ! gémit Wynken. Soulagez-moi pour l’amour de Dieu ! Kathryn s’immobilisa comme on frappait encore à la porte, puis elle sourit en entendant la voix de Luberon depuis l’entrée, et reporta son attention sur son patient.
    — À présent, Wynken, dit-elle, ce que je vais vous faire me fera davantage mal qu’à vous. Thomasina, apporte-moi une chandelle, deux aiguilles et mon petit stylet.
    Affolé, Wynken voulut se lever.
    — Non, restez assis sans bouger, lui ordonna Kathryn en le forçant à se rasseoir.
    Thomasina apporta les aiguilles et le stylet, ainsi qu’une cuvette d’eau chaude et un petit rouleau de bandage. Kathryn s’assura que le couteau et les aiguilles étaient propres, avant de les passer doucement sur la flamme de la bougie. Wynken regardait par-dessus son épaule, grimaçant quand son col effleurait le furoncle.
    — Doux Jésus, que faites-vous, Maîtresse ?
    Kathryn sourit.
    — J’ignore pourquoi, mais mon père, Dieu ait son âme, disait toujours que le feu est le meilleur moyen de purifier. À présent, Wynken, baissez la tête et récitez vos prières.
    Kathryn commença à parler doucement du temps, puis demanda pourquoi Wynken, un veuf encore bien droit, n’avait toujours pas trouvé une autre bonne épouse. En posant la question, la jeune femme jeta un regard malicieux à Thomasina et elle grimaça un sourire. Dès que Wynken se détendit, elle cessa de tapoter la chair autour de l’abcès, incisa celui-ci d’un geste précis et pressa la plaie pour en faire sortir le pus. Après quoi elle la nettoya avant de la recouvrir avec une petite compresse de mousse séchée. Wynken hurlait. Thomasina lui dit de se taire, mais sitôt que Kathryn eut achevé le pansement, l’homme sourit, soulagé. Il paya son dû et sortit en chantant haut et fort les louanges de Kathryn. Celle-ci se lava les mains avec soin, rangea ses fioles et ses bandages et retourna dans la cuisine où Luberon était assis avec Colum. L’Irlandais rendit un petit sac de toile à Luberon avec un air préoccupé.
    — Que se passe-t-il ? s’enquit Kathryn.
    — C’est Frenland. Vous savez, le gars qui m’a accompagné pour acheter du fourrage, expliqua Colum.
    Il saisit le sac que tenait Luberon et le poussa en travers de la table.
    Kathryn l’ouvrit et l’odeur nauséabonde lui fit plisser le nez. Elle sortit un manteau d’homme en lambeaux et taché de sang qu’elle renfonça aussitôt dans le sac.
    — C’est celui de Frenland ?
    Colum hocha la tête.
    — Holbech a envoyé des cavaliers récupérer le fourrage que j’avais laissé dans une ferme. Celle-ci n’était pas bien loin de la croisée des chemins où Frenland m’a quitté. Plus avant, sur un sentier, les hommes ont trouvé ceci. D’après Maître Luberon, il semblerait que Frenland a été attaqué par des chiens auvages qui l’ont grièvement blessé.
    Il haussa les épaules.
    — Et peut-être tué.
    — Qui vous a apporté ceci, Simon ? demanda Kathryn.
    Le petit clerc baissa la tête, penaud.
    — L’épouse de Frenland est venue au Guildhall avec ce sac.
    Il jeta un regard de biais à Colum.
    — Elle alléguait toutes sortes d’accusations contre vous.
    Colum se prit le menton entre les mains en maugréant :
    — C’est une pisse-vinaigre avec une langue de serpent. Que disait-elle, Simon ?
    — Que vous aviez abandonné Frenland, que vous aviez pris peur ou qu’autre chose était arrivé…
    La voix de Luberon n’était pas très assurée.
    — Quoi par exemple ? demanda vivement Kathryn.
    Luberon se tortilla sur son siège.
    — Elle disait que Colum avait peut-être tué son mari, marmotta-t-il.
    — Quelle absurdité ! s’exclama Kathryn. Luberon regarda Colum.
    — Vous devriez retourner là-bas, vous confronter à

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