Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le marchand de mort

Le marchand de mort

Titel: Le marchand de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
Vom Netzwerk:
du beurre.
    — Ne faut-il pas que vous alliez à Kingsmead ? s’enquit Kathryn.
    Colum avala une cuillerée de porridge, et eut un lent sourire.
    — Holbech est là-bas, répondit-il, nommant son sergent-chef. Il surveille tout. Le roi sera davantage préoccupé par ses impôts et la mort d’Erpingham. Vous avez eu une idée, hier soir, n’est-ce pas, Kathryn ?
    Celle-ci posa sa cuiller et alla dans son cabinet d’écriture d’où elle rapporta les petits morceaux de parchemin trouvés chez Erpingham. Elle les lissa sur la table, entre elle et Colum. Indiquant le dessin grossier représentant un géant fait d’un entrecroisement de branches et de rameaux, elle expliqua :
    — Ceci est le Vannier. Or, si je me souviens bien des histoires que racontait mon père, le Vannier était une énorme cage en forme de géant, confectionnée avec un treillis de branches. Nos ancêtres, qui vivaient ici avant l’arrivée des Romains, plaçaient leurs prisonniers dans cette cage et y mettaient le feu pour les offrir en sacrifice à leurs dieux.
    Colum fit tourner le parchemin.
    — En effet, j’ai entendu des histoires semblables en Irlande.
    Il interrogea du regard Kathryn qui poursuivit :
    — Ce dessin représente la taverne : une peinture semblable lui sert d’enseigne. Elle est plus soignée, mais c’est sans importance. Ce qui compte c’est…
    Kathryn indiqua alors certains des petits vides dans l’entrelacement de branches, qui avaient été remplis par des initiales.
    — Que voyez-vous ? demanda-t-elle. Colum examina le dessin avec attention.
    — Eh bien, dans ce carré, il y a les lettres GR Il jeta un regard interrogateur à Kathryn.
    — Sir Gervase Percy ?
    — Continuez, dit Kathryn.
    — AM.
    — Alan de Murville, répliqua la jeune femme.
    — Bien sûr, souffla Colum, il y a les initiales de tous ceux qui sont à la taverne.
    — Et regardez la date en chiffres romains, inscrite entre les jambes du Vannier.
    Colum émit un petit sifflement.
    — 16 décembre !
    — Preuve, poursuivit Kathryn, que l’arrivée simultanée d’Erpingham et de tous ces clients à la Taverne du Vannier n’était pas fortuite.
    Colum indiqua les autres parchemins.
    — Et ceux-ci ?
    — Ils ne recèlent pas grand-chose d’intéressant.
    Kathryn s’essuya la bouche avec une serviette et poursuivit :
    — Des calculs, des chiffres et encore quelques initiales : GP, AM et même celles du père Ealdred.
    — Aurions-nousperdu notre temps hier ? interrogea Colum. Et si les clients avaient comploté tous ensemble la mort d’Erpingham, et que maintenant chacun protège les autres ?
    — Nous n’en savons rien.
    Kathryn s’interrompit parce qu’on frappait à la porte. Elle ajouta :
    — Nous reprendrons cette conversation plus tard. Voilà mes patients.
    Ils se présentèrent nombreux. Deux vieilles filles, Eleanor et Maude, qui étaient soeurs, se plaignaient de douleurs aux doigts et aux articulations. Kathryn leur donna de la brione noire. Bryan le carillonneur arriva en se tenant le ventre.
    — J’ai la diarrhée, c’est terrible, Maîtresse, gémit-il.
    Kathryn palpa doucement son ventre gonflé, cherchant une grosseur ou quelque chose d’anormalement dur. En vain.
    — Qu’avez-vous mangé ?
    — Du bon pain et de la viande fraîche. Kathryn lui sourit.
    — Et qu’avez-vous bu ?
    Le carillonneur rougit. Kathryn lui expliqua qu’il fallait se méfier de la bière tout juste brassée, puis elle lui donna de l’essence d’acore.
    — Mélangez ceci à de l’eau pure, ordonna-t-elle, et laissez le mélange près du feu pendant au moins une demi-heure, puis buvez-en une grosse cuillerée à soupe deux ou trois fois par jour avant les repas.
    Comme le carillonneur repartait à la hâte, serrant son petit flacon, elle lança encore :
    — Et pas de bière pendant au moins une semaine !
    Wynken, le veilleur, fut le dernier patient. C’était un homme entre deux âges, grand et corpulent, et il entra en chancelant dans la maison, la tête légèrement déjetée sur le côté. Thomasina, qui avait plus qu’un faible pour ce gardien de la loi au visage austère, s’empressa auprès de lui.
    — Que vous arrive-t-il ? demanda Kathryn.
    — J’ai un point douloureux dans le cou, rugit Wynken. Pouvez-vous me donner un onguent, Maîtresse ? Je m’en frotterai la peau.
    — Asseyez-vous, ordonna Kathryn, et ôtez votre manteau. Allons, reprit-elle avec fermeté

Weitere Kostenlose Bücher