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Le marchand de mort

Le marchand de mort

Titel: Le marchand de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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réchauffer et demain matin, ce sera le dégel. Que Dieu vienne en aide à ceux dont le toit fuit.
    — Les clients ne quitteront pas la Taverne du Vannier  ? demanda Kathryn.
    — Non, assura Colum, ils n’en ont pas le droit. Luberon prit la parole :
    — J’essaie d’imaginer ce qu’a fait Erpingham, une fois de retour dans sa chambre. Nous savons qu’il est remonté avec un gobelet de vin. Apparemment, il a fermé et verrouillé sa porte, puis il s’est déshabillé sans doute en sirotant son vin. Qu’a-t-il pu faire d’autre ?
    S’immobilisant, Kathryn saisit Luberon par le poignet.
    — Oh, vous, le plus perspicace des clercs, souffla-t-elle. Bien sûr, seulement cela ne fait qu’approfondir le mystère.
    — Quoi donc ? interrogea Colum.
    — Si vous étiez collecteur d’impôts, Irlandais, et que l’argent que vous avez levé se trouvât dans des sacoches, à l’intérieur de votre chambre fermée à clé, que feriez-vous en retournant vous coucher, après avoir soupé au rez-de-chaussée ?
    — Je vérifierais le contenu des sacoches.
    — Et si elles étaient vides ? poursuivit Kathryn.
    Vous sortiriez immédiatement en courant, pour donner l’alarme. En conséquence, quand Erpingham est monté se coucher, ce soir-là, l’argent devait toujours être dans les sacoches, ou alors Erpingham avait la tête ailleurs. Mais à quoi ?
    Ses compagnons n’avaient pas de réponse. Ils longèrent la haute masse imposante de la cathédrale, traversèrent Sun Street pour descendre St Alphage’s Lane. Il faisait nuit noire, et Luberon eut du mal à se rappeler quelle était la maison d’Erpingham. Ils finirent cependant par la trouver : une bâtisse étroite à deux niveaux, et on aurait dit qu’on l’avait poussée entre les deux maisons qui la jouxtaient. Luberon tendit les clés à Kathryn qui ouvrit la porte d’entrée, et tous trois pénétrèrent dans un vestibule pavé de pierres. Colum frotta une mèche, alluma une torche, et s’aventura dans la maison, à la recherche de chandelles. Il finit par en trouver, et la fouille commença.
    La maison était de taille modeste : au rez-de-chaussée, une cuisine et une petite pièce ; au-dessus, une étroite galerie avec une minuscule soupente vide à côté d’une chambre luxueusement aménagée. Ils allumèrent d’autres bougies, et Kathryn et Colum furent émerveillés par le confort et l’opulence  de la retraite clandestine d’Erpingham. La  chambre était tendue de tissu, des tapis recouvraient le sol, et dans chaque angle se trouvait un brasero en cuivre. Des chandeliers en bronze étaient accrochés au mur. Quant au lit à quatre colonnes, il était de grand prix avec un ciel de lit et une courtepointe en soie frangée de glands d’argent, un long traversin garni de plume, et recouvert d’une taie assortie aux draps rouges de fin samit. Dans la cuisine, en bas, des pots en bronze et des coupes en étain étaient bien alignés sur des étagères. De part et d’autre d’un petit four à pain, des couteaux à découper, des casseroles et des cuillers à pot d’une propreté parfaite pendaient à des crochets fixés dans le mur. La petite pièce était aussi bien aménagée, avec ses murs lambrissés, même au-dessus de la cheminée surmontée  d’une hotte, des sièges rembourrés aux quatre coins et des tapis de laine sur le sol. Au centre, une table ovale, en bois ciré, était entourée de chaises à haut dossier.
    — Un petit nid d’amour, déclara Colum. J’en ai déjà vu de semblables, appartenant à de nobles seigneurs ou à des agents du roi. Erpingham devait disposer de moyens importants pour posséder cette maison où il ne venait que rarement. Je parie que les dames de la ville le connaissaient bien, ou d’ailleurs toute femme qui tombait entre ses griffes perverses.
    — Il y a un coffre sous la table ! s’exclama Luberon qui s’accroupit pour indiquer l’objet. Colum le dégagea. Il mesurait plus d’un mètre cinquante de long, était clouté et renforcé par des ferrures. Trois cadenas le fermaient, mais les clés qu’avait Kathryn ne convenaient pas. Colum retourna à la cuisine et en revint avec un marteau ; il écrasa les cadenas pour les ouvrir et souleva le couvercle du coffre.
    Une odeur douce et pénétrante emplit la pièce. Kathryn sortit un sachet d’herbes, un petit livre recouvert de peau de veau et d’autres morceaux de parchemin. Elle ouvrit le livre et crut d’abord que

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