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Le marchand de mort

Le marchand de mort

Titel: Le marchand de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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quelques grains de belladone. Pas suffisamment pour le tuer, mais assez pour provoquer un horrible cauchemar. Vous souvenez-vous de ce qu’a dit Sir Gervase ? Erpingham lui est apparu le visage congestionné, suant et tremblant, en proie à des nausées. Eh bien, ce sont les effets que produisent quelques grains de belladone. Kathryn marqua un temps d’arrêt.
    — Voilà ce qui  est arrivé, à mon avis : Erpingham s’est endormi, et la potion a commencé son oeuvre. Notre collecteur d’impôts a été victime d’un délire léger. Soit il fait un cauchemar, soit il se réveille sans bien distinguer ce qu’il a vu en rêve ou ce que son imagination enfiévrée par la potion lui a fait voir. Quoi qu’il en soit, il se lève, tout agité, nerveux, et va frapper à la porte voisine. Sir Gervase lui fait boire du vin. Erpingham est malade avant d’aller voir Percy, ou après, et purge ainsi son corps des humeurs mauvaises dues au poison.
    Kathryn poussa un soupir.
    — La nuit suivante, Erpingham a moins de chance : cette fois le meurtrier, comprenant son erreur, augmente la dose de poison. Erpingham meurt, et voilà notre mystère.
    — Mais qui a fait cela, et pourquoi ? interrogea Colum.
    — Pour le savoir, je vais avoir besoin de tous les occupants de cette maison, déclara Kathryn. Avant de porter une accusation contre quiconque, Colum, je veux voir si je peux jouer le même tour que le meurtrier.
    Elle se pencha et caressa gentiment la joue de l’Irlandais.
    — S’il vous plaît, allez demander à Thomasina, Agnes et Wuf de se réunir dans la cuisine, et dites à Thomasina de sortir trois de nos gobelets à vin. Ceux en étain dont on se sert tous les jours. Colum ouvrit la bouche pour poser une nouvelle question, mais Kathryn le pressa :
    — Allez-y, et si je ne me suis pas trompée, avant que ce jour finisse, nous retournerons à la Taverne du Vannier pour confondre le meurtrier.
    Il n’en fallait pas plus pour décider Colum. Il courut dans le corridor appeler Thomasina et les autres et tous s’installèrent à la table de la cuisine. Thomasina semblait intriguée, tandis que Wuf et Agnes étaient ravis d’interrompre leurs besognes domestiques.
    Kathryn prit sa place.
    — À présent, Thomasina, remplis les coupes de vin.
    La servante obéit.
    — Garde un gobelet pour toi, lui ordonna Kathryn, donnes-en un à Colum, et le dernier sera pour moi.
    La jeune femme but une petite gorgée du sien.
    — Allons, fit-elle, taquine, vous ne buvez pas à ma santé ?
    Colum leva un sourcil perplexe à l’adresse de la servante, puis tous trois burent. Kathryn sirota un moment en silence le contenu de sa coupe.
    — Vous avez toujours aimé faire des mystères ! déclara Thomasina.
    Kathryn sourit.
    — Thomasina, j’ai un service à te demander. Monte ta coupe de vin dans ma chambre et nettoie la bougie des heures qui s’y trouve.
    — Nettoyer la bougie des heures ? répéta la vieille nourrice. Quelle mouche vous a piquée, Maîtresse ? Vous vous comportez comme une écervelée !
    — Thomasina, fais ce que je te demande, je te prie.
    Soufflant bruyamment, la servante se munit d’un couteau pointu, et, tenant la coupe de vin dans son autre main, sortit avec résignation dans le couloir pour monter l’escalier.
    — Que va-t-il se passer ? demanda Wuf, les yeux tout brillants. Agnes et moi pouvons avoir du vin ?
    — Certainement pas ! s’exclama Kathryn.
    Reste tranquille et un peu de patience.
    Elle se pencha pour tapoter le bout du nez du garçonnet.
    — Mais demain, Wuf, nous irons chez le boulanger pour acheter le plus gros morceau de massepain qui s’y trouvera. Tu viendras toi aussi, Agnes, ajouta Kathryn, voyant combien la jeune servante semblait déçue.
    — Et moi ? demanda Colum.
    Kathryn prit un air faussement sérieux.
    — Bien sûr, vous aurez aussi du massepain, fit-elle malicieusement.
    — J’ai nettoyé cette fichue chandelle ! cria Thomasina depuis la chambre. Allez-vous me laisser là-haut éternellement, Maîtresse ?
    Avec un sourire, Kathryn souleva sa propre coupe, et porta un doigt à ses lèvres pour indiquer aux autres de ne rien dire. Sur quoi elle fila dans le couloir, puis dans l’escalier.
    — De quoi s’agit-il ? murmura Agnes à l’adresse de Colum.
    — Je l’ignore, mais nous finirons bien par le savoir.
    Quelques minutes après, Kathryn, suivie de Thomasina qui grommelait encore, reparut dans la cuisine.
    — Que

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