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Le marchand de mort

Le marchand de mort

Titel: Le marchand de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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signifie tout ceci ? marmotta la servante, reprenant son siège. Voyons, Maîtresse, vous savez bien que mon premier travail le matin est de nettoyer les chandelles.
    — Bois ton vin, lui ordonna Kathryn. Thomasina avala goulûment une gorgée.
    — Est-ce ta coupe ?
    La servante regarda le gobelet.
    — Bien sûr, oui.
    — Eh bien, tu te trompes, fit valoir Kathryn. Observe cette coupe, Thomasina. Sur le côté, elle porte une légère bosselure parce que Wuf l’a sans doute fait tomber.
    — Oui, oui, je la vois, admit la servante après avoir examiné l’objet avec attention.
    — J’avais cette coupe avant de te rejoindre dans ma chambre. Tu avais posé la tienne sur la table, n’est-ce pas ?
    — Bien sûr, oui, je…
    — Je n’ai fait qu’échanger ta coupe contre la mienne, expliqua Kathryn. Si j’avais mis du poison dans la mienne, tu serais en partance pour l’éternité !
    — Dieu nous protège, gloussa Thomasina, vous me donnez des frissons !
    — C’est ce qui est arrivé à la Taverne du Vannier  ? demanda Colum.
    — C’est bien possible, répliqua Kathryn, mais nous avons encore un petit jeu à jouer.
    Elle porta son regard sur la jeune servante.
    — Agnes, sais-tu compter ?
    — Oh, oui, répliqua la jeune fille. Je compte sur mes doigts jusqu’à quarante. Il me faut un damier pour compter davantage.
    — Parfait. Dans ce cas, va t’asseoir sur le tabouret en bas de l’escalier, et tu me diras qui est monté et combien de fois.
    — Et moi, qu’est-ce que je fais ? s’écria Wuf dont le visage se rembrunit quand il ajouta : Je ne sais compter que jusqu’à dix.
    — N’aie crainte, tu vas nous aider, le rassura Kathryn.
    Agnes obéit, et tous, y compris Thomasina qui maugréait qu’elle avait mieux à faire, se dirigèrent vers l’escalier.
    — Tu as bien compris, Agnes, répéta Kathryn, je veux seulement que tu repères qui monte, et combien de fois.
    Wuf se régalait, il montait et descendait l’escalier tel un jeune chien. Thomasina était plus laborieuse, quant à Colum, il semblait ne pas comprendre. Kathryn, elle, vérifiait qu’Agnes comptait bien. Au bout de quelques minutes, elle redescendit et annonça à la jeune servante que le jeu était fini.
    — Combien de fois suis-je monté ? Dis-le, dis-le ? s’exclama Wuf en sautant d’un pied sur l’autre.
    Agnes ferma les yeux.
    — Wuf est monté six fois, non, sept, je crois.
    Maître Murtagh, cinq fois ; vous, Maîtresse, deux fois, et Thomasina deux fois, à moins que ce ne soit trois.
    — Parfait ! s’exclama Kathryn. Et combien de fois sommes-nous redescendus ?
    Agnes ouvrit de grands yeux.
    — Mais vous ne m’avez pas demandé cela ! s’écria-t-elle. Vous m’avez demandé de compter le nombre de fois que chacun montait !
    — Où est Thomasina ? demanda Kathryn.
    — Je suis en haut de l’escalier comme vous me l’avez demandé, Maîtresse ! cria l’intéressée.
    — Kathryn, voyons ! s’exclama Colum, un soupçon d’agacement dans la voix. Qu’est-ce que cela signifie ?
    — C’est seulement un jeu, Irlandais. Agnes s’appliquait tant à repérer qui montait, et combien de fois, qu’elle n’a pas compté qui descendait. Vous souvenez-vous que nous avons posé la même question aux clients de la Taverne du Vannier  ? À présent, allez prendre votre manteau et le mien, Colum, et vous autres, je vous demande un peu de patience. Oh, Colum, prenez aussi votre ceinture d’armes. Agnes, toi, va à la taverne du coin de la rue.
    Elle tendit une pièce de monnaie à la jeune servante, ajoutant :
    — Tu donneras ceci à l’un des garçons et tu lui diras de se rendre tout droit au Guildhall. Il demandera à Maître Luberon de nous rejoindre à la Taverne du Vannier .
    Kathryn sourit à Thomasina en lui tapotant l’épaule.
    — Je t’expliquerai tout à mon retour, c’est promis.
    Le temps qu’ils arrivent à l’auberge, Kathryn avait exposé ses conclusions à son compagnon, ainsi que la façon dont elle entendait les prouver. La grande salle était vide, les clients s’étant retirés dans leurs chambres.
    — Oh, non, vous n’allez pas recommencer ! gémit Tobias Smithler lorsque Colum et Kathryn franchirent la porte. C’est que je dois gagner ma vie, moi, Maîtresse Swinbrooke.
    — Certes, répliqua Kathryn, mais la justice du roi, sans parler de celle de Dieu, n’attend pas. Le tenancier lui porta un regard singulier.
    — Je

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