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Le Maréchal Suchet

Titel: Le Maréchal Suchet Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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s’emparèrent de Mequinenza et de Monzon devant lesquels ils piétinaient depuis plusieurs mois.
    Ce fut en vain que Suchet essaya de négocier avec les généraux anglais et espagnols pour obtenir qu’on lui rendît ces braves par un échange de prisonniers car il estimait que leur capture avait été réalisée contrairement au droit des gens.
    Lors de son passage au quartier général de Suchet à son retour de Madrid, le duc de San Carlos ne lui cacha pas que le retour du roi poserait un certain nombre de problèmes car la junte au pouvoir n’entendait pas abandonner celui-ci sans conditions. Elle voulait entre autres qu’il reconnût la constitution qu’elle avait promulguée et Ferdinand n’y était pas disposé.
    Le maréchal pensait qu’avec ses forces, même réduites, il pourrait continuer à tenir ses positions autour de Gérone d’autant que Habert avait pu lui faire parvenir par mer un courrier qui lui annonçait que les troupes assiégeant Barcelone s’élevaient à plus de trente mille hommes et que leurs travaux ne progressaient guère. Mais, dans la première quinzaine de mars, le 7 exactement, il reçut l’ordre d’organiser une nouvelle colonne de dix mille hommes, et de la diriger également sur Lyon que menaçaient les Autrichiens. Il fut donc contraint avec les faibles forces qui lui restaient, un peu plus de neuf mille hommes, de se replier sur Figueras. Son principal sujet de préoccupation était dès ce moment les garnisons de Sagonte, Tortose et Barcelone. Il ne voyait pas comment il pourrait se porter à leur aide pour les récupérer en leur faisant évacuer leurs forteresses. Toutefois, l’annonce de l’arrivée prochaine du roi Ferdinand lui donna une idée pour tenter de résoudre cet épineux problème.
    En effet, ayant quitté Valençay, Ferdinand arriva à Perpignan le 19 mars. Le maréchal Suchet l’y attendait et leurs entretiens se déroulèrent en pleine cordialité. Le duc écrivit même à Clarke à son propos : « Je l’ai trouvé au-dessus de l’opinion qu’on m’en avait donnée. »
    Suivant les instructions qu’il avait reçues, Suchet se déclara prêt à faciliter le passage en Espagne du roi qui désirait se rendre non pas à Barcelone, mais à Valence. Il promit à Suchet de faire tout son possible pour faciliter le retour des garnisons des trois places toujours occupées lorsqu’elles lui seraient rendues. Toutefois, la prudence de Suchet l’inclinait à n’accorder qu’une confiance limitée à une promesse de roi, surtout s’agissant de Ferdinand VII. Sans prononcer le mot d’« otages », il lui déclara qu’il souhaitait que le souverain demeurât à Perpignan à ses côtés jusqu’au retour des troupes en garnison dans les trois places.
    Peut-être parce qu’il pressentait toutes les complications qui l’attendaient dans son pays, peut-être aussi parce qu’il se savait entièrement entre les mains du duc d’Albufera, Ferdinand accepta de bonne grâce cet arrangement. Aussitôt, Suchet avisa Berthier de ces nouvelles dispositions. En même temps, il faisait construire à la hâte quelques fortifications pour défendre, le cas échéant, Figueras dont les remparts tombaient en ruine. Puis il commença à organiser la protection des côtes et des places dans les départements pyrénéens. Des rumeurs couraient en effet sur un projet anglais de soustraire une partie des troupes assiégeant Barcelone pour tenter un débarquement dans le Bas-Languedoc. Puis, autant par mesure d’économie que pour assurer leur sécurité, Suchet fit rapatrier en France les employés français de l’administration qui se trouvaient encore en poste en Espagne. Soult rencontrait, lui aussi, de graves difficultés. L’empereur avait prélevé une partie importante de ses troupes. Tout en combattant, il ne cessait de battre en retraite, à présent sur le sol français.
    De Perpignan, Suchet consentit à ce que le roi l’accompagnât jusqu’à Figueras. L’accueil enthousiaste qu’au passage lui réserva la population rassura ce dernier sur les dispositions de son peuple. Avant le départ, il avait été convenu que le frère du roi, Don Carlos, resterait à sa place à Perpignan jusqu’au retour des trois garnisons, d’autant que les Anglais et les généraux espagnols dépendant de la junte avaient fait savoir qu’ils s’opposaient à cet arrangement. Mais, au moment où ils partaient pour Figueras, Suchet reçut un courrier du major

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