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Le mariage de la licorne

Le mariage de la licorne

Titel: Le mariage de la licorne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie Bourassa
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direction de la poitrine de Louis qui, sans ciller, laissa tomber sa massole* près du corps et leva à demi les mains.
    —  Where the hell does that come from (49)  ? demanda l’un des cavaliers, qui pointa le géant du menton en toisant ses compagnons pour avoir été ainsi surpris par-derrière comme une bande d’incapables.
    — Du calme. Qui êtes-vous ? demanda Louis comme si personne ne menaçait de le transpercer.
    —  Bloody son of a bitch (50)  !
    —  No, wait (51) , dit l’un des cavaliers en s’interposant et en retenant son acolyte par l’épaule.
    — Maître, maître, appela la voix brisée de Sam.
    Louis détourna son regard des routiers pour le poser sur la triste scène qu’offraient les deux Écossais. C’était la première fois que Sam l’appelait ainsi. Aedan avait fermé les yeux. Peut-être avait-il perdu connaissance.
    L’un des bandits s’avança vers son compagnon inerte pour le ramasser tandis qu’un autre appliquait le picot de sa dague contre le ventre de Louis. Le cavalier, une nouvelle fois, retint le geste.
    —  Leave him, leave him. He’s one awesome bastard, isn’t he ? Almost worth keeping alive. It will be a great wonder to watch such a brave man die (52) .
    S’adressant à Louis, il questionna :
    — Toi, saynewer ?
    — Quoi ?
    — Sé-nieur.
    — Ah. Non, je regrette, il n’y a pas de seigneur ici. Il n’y a que moi.
    —  Good for you then. Show me to your coin and wine (53) .
    –… and your women (54) , dit l’un des hommes.
    Ses compagnons ricanèrent. Le barbu aussi. Il se corrigea :
    —  Right. Do as we say and perhaps we’ll let you live. Agreed (55)  ?
    — Non.
    —  What (56)  ?
    — Je n’ai rien compris.
    —  Damned Franklin* (57)
    — Qui vous envoie ? Quel est votre chef ? Robert Canolles ? demanda Louis au barbu.
    —  No. King Edward is, and we’re coming to see him wear the crown of the Capets (58) , brama un jeunot aux lèvres charnues, qui se voulait impressionnant.
    Cela fut accueilli par un enchevêtrement de commentaires joyeux dont Louis ne saisit pas un mot.
    En tant que petit-fils de l’ancien roi de France Philippe le Bel, Édouard III d’Angleterre jugeait que le trône devait lui revenir davantage qu’aux Valois de parenté indirecte.
    Un homme à barbiche s’avança avec impatience et posa la pointe de sa dague contre le haut col de l’homme en noir et dit :
    —  I’m your ruler, Franklin*. James de Pipe, at your service. God’s friend, and everyone’s enemy (59) .
    —  There’s a monk approaching (60) , dit quelqu’un.
    Sans tenir compte de l’arme, Louis tourna la tête en direction de la pente où croissait la vigne dont une partie, redevenue sauvage, donnait des grappes aigrelettes mais délicieuses. Lionel venait dans leur direction, une main levée et le sourire bienveillant comme s’il accueillait les bandits à l’église. Il portait un coffret sous son autre bras.
    —  Gaude blesse you, maille childrène (61) , dit-il.
    De se trouver soudain en présence d’un interprète convenable causa un remous autant parmi les agresseurs que parmi leurs victimes. Lionel dit :
    — La bibliothèque de l’abbaye regorge d’excellents ouvrages en langues étrangères. Disons que j’en ai un peu glané sans m’en rendre compte au fil de mes lectures.
    Hubert eut le temps d’expliquer au religieux :
    — Aedan se débrouille en anglais, mais il refuse d’adresser la parole à cette pendaille. Leur chef, c’est lui, celui qui se tient avec le maître. On peut dire que vous arrivez à point nommé. Il s’est fichu dans de sales draps et je crains qu’il ait grand besoin de votre aide pour communiquer avec eux.
    — C’est plutôt moi qui aurais besoin d’aide pour communiquer avec lui, marmonna Lionel.
    — Pardon ?
    — Non, rien. Je réfléchissais. Allons-y.
    Le moine alla s’agenouiller auprès du jeune bandit qui venait de mourir et ouvrit son coffret. Quelques coupe-jarrets se réunirent prudemment tout près afin d’en examiner le contenu. Il s’agissait d’objets du culte. Lionel administra l’extrême-onction au défunt. Ses compagnons semblèrent apprécier ce geste. James de Pipe contraignit Louis à s’avancer et à mettre un genou en terre. Ils assistèrent à tout le rituel avec une dévotion qui avait quelque chose d’assez étonnant.
    Une fois que Lionel en eut terminé, il se releva et annonça quelque chose aux bandits, puis il traduisit

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