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Le médecin d'Ispahan

Le médecin d'Ispahan

Titel: Le médecin d'Ispahan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Noah Gordon
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les mahouts, probablement gardé par des
soldats. On en trouva un autre, un peu plus profond, vers le sud. Khuff fit
construire des radeaux et ceux qui savaient nager passèrent sur l'autre rive
avec les animaux. Beaucoup d'éléphants avaient pied et s'immergeaient
entièrement, respirant par leur trompe, puis ils nageaient quand fleuve
devenait plus profond.
    Karim fit
venir Mirdin et Rob, qui montèrent près d'Ala sur le dos de Zi. Le roi voulait
confirmation du rapport des espions sur la faiblesse de la garnison à Mansoura.
    « Il faut
envoyer des éclaireurs, et c'est vous qui irez, car il me semble que deux
marchands dhimmis peuvent approcher du village sans éveiller les soupçons.
Observez bien les abords : ces gens creusent parfois, au-delà de leur
enceinte, des fossés profonds plantés de pointes de fer où les éléphants
tombent et s'empalent. Nous ne pouvons risquer nos bêtes sans savoir ce qu'il
en est. »
    On installa le
camp, où l'expédition attendrait le tour des éclaireurs. Rob et Mirdin
échangèrent leurs chameaux, trop militaires, pour deux ânes et mirent en route
par une matinée fraîche et soleillée. Ils rencontrèrent deux fois des Indiens,
un fermier plongé jusqu'aux chevilles dans un fossé d'irrigation, et deux
paysans portant entre eux une perche où pendait un panier plein de prunes
jaunes ; ceux-ci les saluèrent en une langue compréhensible, et ils
répondirent par un sourire. Rob leur souhaita en silence de ne pas aller
jusqu'au camp : quiconque tomberait sur les Perses se retrouverait à coup
sûr esclave ou cadavre.
    C'est alors
qu'une demi-douzaine d'hommes à dos d'âne vinrent à leur rencontre et Mirdin
eut un sourire car ils portaient comme eux le chapeau de cuir et le caftan
noir, couverts de poussière, sans doute après un long voyage.
    «  Shalom  !
dit Rob quand ils furent assez près.
    – Shalom
aleikhem  ! » répondit leur chef.
    Hillel
Nafthali, marchand d'épices d'Ahwaz, était direct et souriant, avec une tache
de naissance sous l'œil gauche. Il semblait prêt à passer la journée entière en
présentations et généalogies ; les autres étaient son frère Ari, son fils
et les maris de ses filles. Il ne connaissait pas le père de Mirdin, mais avait
entendu parler des Askari de Mascate, et ils finirent par se découvrir une
relation commune avec un cousin éloigné de Nafthali.
     « Vous
venez du nord ?
    – Nous étions
à Multan. Une petite mission, ajouta le chef de famille d'un air satisfait qui
en disait long sur l'importance de la transaction. Et vous, où
allez-vous ?
    – A Mansoura,
pour affaires, un peu de ci, un peu de ça », dit Rob. Les autres hochèrent
la tête avec respect. « Vous connaissez bien Mansoura ?
    – Très bien.
Nous avons passé la nuit chez Ezra ben Husik, qui vend du poivre noir ; un
homme remarquable et accueillant.
    – Vous avez vu
la garnison là-bas ?
    – La
garnison ? s'étonna Nafthali.
    – Combien y
a-t-il de soldats pour défendre Mansoura ? » demanda Mirdin avec
calme.
    Nafthali
comprit et recula avec inquiétude.
    « Nous ne
nous intéressons pas à ce genre de chose », murmura-t-il.
    Les voyants
prêts à partir, Rob se décida.
    « Vous
risquez votre vie si vous continuez sur cette route. Et vous ne pouvez pas
retourner à Mansoura.
    – Que faire,
alors ?
    – Cachez-vous
dans les bois avec vos bêtes, et restez-y aussi longtemps qu'il faudra. Jusqu'à
ce que vous entendiez passer une troupe importante. Ensuite seulement, reprenez
la route et gagnez Ahwaz le plus vite que vous pourrez.
    – Merci.
    – Pouvons-nous
approcher de Mansoura sans danger ? demanda Mirdin.
    – Oui, les
gens ont l'habitude des marchands juifs. »
    Rob n'était
pas satisfait. Se rappelant le langage par signes que Loeb lui avait appris sur
le chemin d'Ispahan, il leva la main et la retourna, pour demander :
« Combien ? » Nafthali le regarda puis mit sa main droite sur
son épaule gauche, ce qui ait le signe des centaines, étendit les cinq doigts,
cachant le pouce de sa main gauche, il écarta les très doigts et les mit sur son
épaule droite. « Neuf cents soldats ? dit Rob, qui voulait être sur
d'avoir bien compris.
    – Shalom ,
fit l'autre en hochant la tête avec une tranquille ironie.
    – Que la paix
soit avec vous », répondit Rob.
     
    En sortant de
la forêt, ils virent Mansoura, dans une petite vallée au pied d'une pente
rocheuse. Ils percevaient d'en haut la garnison, les

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