Le méridien de Paris - Une randonnée à travers l'histoire
e P a r i s
Le siège du Crédit Lyonnais est un bel exemple de l’architecture commerciale parisienne de la fin du XIXe siècle.
dessus de notre condition évidemment. Tout ça maison des Pyrénées. Vous ne
a dû marquer, probablement. Je les regardais
trouverez plus qu’un trou. À
avec admiration. Et ma mère d’ailleurs me
gauche, rue de Gramont.
faisait la morale. Elle me faisait remarquer
À droite, le siège
qu’une cliente était un objet sacré, qu’elle avait de l’ancienne Société des
des responsabilités que je ne soupçonnais pas Restaurateurs, Limonadiers
et que c’est grâce à elle que nous survivions, et Hôteliers (SNRLH),
et que je ne pouvais pas imaginer même le
devenue Synhorcat
sacrifice et la vertu des gens riches. […] Elle depuis 2002.
vénérait beaucoup les gens riches, qu’elle
N°111 : À droite devant l’entrée
trouvait bien au-dessus de notre condition et de service de ce qui fut
que par conséquent il s’agissait une fois pour le siège principal du
toutes de les remercier de bien vouloir nous
Crédit Lyonnais
faire vivre très humblement. [J’ai découvert la (au 16, rue du Quatre-Septembre).
nature] au cimetière, pour aller voir la tombe de Après le grand incendie
ma grand-mère, quand elle est morte. »
du 5 mai 1996, le bâtiment
a été sous divisé
[Parcours]
et s’appelle a présent
Traversez le passage.
Le Centorial.
Médaillon introuvable.
N°110 : À la sortie rue Saint-Augustin,
tourner à droite.
Prendre la rue du Quatre-Septembre vers
Le médaillon est devant le n°15,
l’ouest, tourner à droite dans la rue – et non 107
L e M é r i d i e n d e P a r i s
pas le passage – de Choiseul. Tout de
Le médaillon 118 se trouve pile
suite, à droite sur le mur du bâtiment qui
à la pointe de l’annexe ajoutée
abritait la banque, vous apercevez les
à La Taverne.
traces d’une des premières attaques aériennes de l’histoire, le 30 janvier 1918. Un peu plus C’est dans cette rue, à l’angle de la rue des de neuf mois avant l’armistice du 11 novembre, Italiens, qu’était autrefois le siège du journal qui mit fin à une des plus grandes boucheries Le Monde . Souvent d’ailleurs, on l’appelait le de tous les temps.
quotidien de la rue des Italiens. Chacun savait Revenir à la rue de Gramont, tourner à
alors de quoi il était question. Il m’arrivait parfois gauche, aller jusqu’au bout de la rue pour
d’y passer quand j’étais correspondant pour un profiter de la belle vue sur le Sacré-Cœur.
journal néerlandais. Plus tard, j’eus mon bureau Prendre à gauche le boulevard des Italiens.
un peu plus loin, rue de Provence. L’immeuble Les nos 112 à 115 n’ont jamais été placés.
était dégradé. En haut la rédaction, en bas
l’imprimerie. Tout un enchevêtrement de
N°116 : Se situait juste devant
bureaux rédactionnels. Du désordre et de la
l’entrée principale du
poussière. Des archives conservées dans
Crédit Lyonnais , au n°19
les couloirs étroits. La réunion rédactionnelle du boulevard des Italiens.
au petit matin (puisque Le Monde est un
Disparu.
journal du soir) se faisait debout, pour qu’elle Le bâtiment de la banque
ne dure pas trop longtemps. En face, il y
a été dessiné par
avait un bistrot sympathique où j’ai souvent
un architecte néerlandais
déjeuné avec des collègues du Monde. Il y
du XIXe siècle,
avait quantité de petits troquets comme ça
Bouwens van der Boijen.
dans le quartier. La plupart n’ont pas survécu À l’intérieur, la coupole
au départ du journal.
est un des plus beaux
À présent, la rue est vide et terne. À
exemples de structures
l’époque, c’était l’agitation. Des coursiers
d’acier telles qu’elles furent
allaient et venaient. Et puis il y avait le
souvent employées
moment où le journal devait sortir. Là où se
à l’époque, sous l’influence
trouvent maintenant des portes irréprochables, de l’ingénieur Gustave Eiffel.
il y avait des trous dans un mur sale, qui
N°117 : Traverser le boulevard
crachaient des paquets de journaux à partir de en direction de La Taverne
13 h. Ces paquets étaient attrapés au vol par où l’on mange à volonté
des livreurs costauds qui criaient et juraient tantôt de a choucroute,
pour se rappeler à l’ordre. Ça sentait l’encre tantôt des huîtres.
et le papier. Le romantisme de la presse !
Le trou où se trouvait
le médaillon
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