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Le nazisme en questions

Le nazisme en questions

Titel: Le nazisme en questions Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Collectif
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dirigé par Hitler et qui est chargé du ministère de l’Intérieur de Prusse, fonde la Gestapo à partir de l’ancienne police politique prussienne et la confie à Rudolf Diels. En effet, la police politique était officiellement interdite au niveau fédéral pendant la république de Weimar, mais chaque État fédéré (Land) en possédait une. C’est le 26 avril 1933 que la Gestapa – un fonctionnaire de la poste transformera son nom en Gestapo –, installée peu après à Berlin au n o  8 de la Prinz-Albrecht-Strasse, est officiellement créée.
    Parallèlement, le Reichsführer-SS Heinrich Himmler et Reinhard Heydrich investissent peu à peu les polices politiques des autres Länder. Soucieux de ne pas provoquer l’opposition des hauts dignitaires du parti, et conformément au concept hitlérien de « révolution légale » – c’est-à-dire la révolution nazie effectuée dans le cadre des lois existantes ou promulguées pour l’occasion –, Himmler et Heydrich utilisent donc les institutions de la république de Weimar afin d’assurer le pouvoir de la SS. Dès l’hiver 1933-1934, Heinrich Himmler est devenu le chef des polices politiques de presque tous les Länder.
    En avril 1934, Rudolf Diels est renvoyé et Himmler lui succède. Le 17 juin 1936, les Gestapo des États fédérés cessent de dépendre des administrations locales et Heinrich Himmler est nommé chef de la nouvelle police allemande, au niveau fédéral, tout en demeurant le Reichsführer de la SS. Cette intégration de la police fonde en fait le futur empire SS dont l’infrastructure est complétée le 1 er  septembre 1939, lorsque le SD et la police de sûreté sont regroupés dans un mêmeOffice central du Reich pour la sûreté, le Reichssicherheitshauptamt (RSHA).
    Le véritable essor de cette SS qui finit par devenir omniprésente a commencé avec la décapitation de la SA. Celle-ci entretenait une agitation révolutionnaire permanente et menaçait de déstabiliser les structures politiques mises en place depuis janvier 1933. Elle s’était fait des ennemis un peu partout : dans les rangs du parti, où des dirigeants aussi importants que Göring et Goebbels ne cachaient pas leur hostilité à son égard ; dans la Reichswehr, qui se méfiait des ambitions de l’organisation nazie, désireuse de devenir l’armée du nouvel État ; parmi les représentants conservateurs du gouvernement. Une coalition de ces ennemis réussit à convaincre Hitler d’un complot fomenté contre lui : durant la « Nuit des longs couteaux », du 29 au 30 juin 1934, la SA est décimée par la Leibstandarte SS qui bénéficie de la complicité des forces armées.
    Après cette date, la SS prend une importance croissante au sein du régime hitlérien. Elle usurpe de nouvelles fonctions et pénètre d’autres secteurs de la vie publique et privée. Mais le nombre de ses adhérents est limité afin de lui conserver un caractère de corps d’élite. Il reste donc relativement constant – deux cent neuf mille à la fin de 1933 et deux cent trente-huit mille à la fin de 1938. En revanche, sa composition sociale se modifie. Avant 1933, la SS était formée d’anciens soldats des corps francs, d’intellectuels et de vétérans nazis de souche petite bourgeoise. Un dixième seulement de ces anciens membres parvient à se maintenir face à l’afflux qui se produit au moment de l’arrivée de Hitler à la chancellerie.

    Le premier groupe des nouveaux arrivants provient de l’aristocratie qui fournit dorénavant un pourcentage considérable d’officiers SS. Le deuxième groupe est composé de membres de la bourgeoisie moyenne, notamment d’intellectuels qui bénéficient d’une formation universitaire. Ils représentent le type même du technocrate de l’élite nouvelle. À leurs côtés, on trouve nombre de jeunes économistes et de « managers ». Enfin, la SS recrute d’anciens officiers bourgeois de la Reichswehr, mais aussi des fils de paysans. Himmler réussit même à lui incorporer des associations entières, comme celle des cavaliers des régions traditionnelles d’élevage de chevaux ou celle du Kyffhäuserbund, un groupement d’anciens soldats néo-monarchistes. Il crée le titre de « dirigeant d’honneur », décerné à des hauts fonctionnaires, à des savants, à des diplomates, sans qu’ils aient besoin d’accomplir un service effectif dans l’organisation nazie. Il fonde en outre le Cercle des amis du

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