Le neuvième cercle
centrale des S.S. : 750 barres d’or, d’un poids total de 3 650 kilos ; 25 caissettes de pierres précieuses et de perles ; 15 caisses de « vrais » billets et de titres. Trésor « mis sous la protection de la S.S. », 56 heures avant l’entrée des troupes soviétiques à Berlin : 500 kilos d’or provenant de la Banque d’État ; 5 caisses de pierres précieuses ; 12 caisses de bijoux ; 225 kilos de stupéfiants (opium, morphine, peyolt) ; timbres postes, titres pour plusieurs milliards. Quant aux autres « trésors » repliés sur les Alpes autrichiennes, baptisés « Roumanie » et « Albanie », « Tchécoslovaquie », « Yougoslavie », etc… nul n’en connaît officiellement le détail… si ce n’est le service de contre-espionnage américain qui ne leva le voile que sur la découverte des œuvres d’art pillées (près de 12 000 tableaux, 25 000 dessins et estampes, et des milliers de tapis, de tapisseries, de sculptures, de pièces archéologiques, etc.) qui attendaient la victoire dans les galeries sèches de la mine de sel de Salzkammergut. Une fois cependant, les services secrets furent obligés de parler de « trésor de guerre » lorsqu’ils arrêtèrent dans la salle d’attente de la gare de Salzbourg deux anciens officiers allemands qui « évacuaient » dans deux cantines, les ciboires et croix pastorales de l’abbaye cistercienne de Zwettl, déterrés dans une caverne. Il est probable que les services secrets et les anciens S.S. (en particulier les commandos de Skorzeny) se livrèrent une course de vitesse pour retrouver ces « trésors » enfouis. Qui a gagné ? Peut-être un jour le Département d’État américain lèvera le voile sur ce chapitre à peu près inconnu de l’histoire du III e Reich, dont chaque page est marquée par un meurtre ou une disparition (autour du lac Toplitz, de 1945 à 1963, la police autrichienne ouvrit vingt-deux enquêtes sur vingt-deux assassinats connus. Une douzaine de morts étaient d’anciens S.S. ou des « démobilisés » de la base d’expérience de la Marine allemande. La vingt-troisième victime était un plongeur amateur de Munich, Alfred Egner, qui ne remonta jamais du fond du lac…). En 1963, le gouvernement autrichien décida de « démythifier » Toplitz en faisant fouiller chaque millimètre de terre immergée. Plongeurs, scaphandriers, caméras de télévision, sonars passèrent au peigne fin cet immense « piège » qui a la particularité de posséder un double fond : à 35 mètres de la surface, un gigantesque plancher, constitué de troncs d’arbres arrachés aux rives des torrents qui se déversent dans le lac, forme une muraille horizontale pratiquement infranchissable. Le plongeur de Munich était resté prisonnier de ce chaos immergé qu’il voulait franchir. Les membres de l’expédition « 1963 » firent sauter à la dynamite ce « plancher » pour pouvoir explorer le fond. Le 6 décembre 1963, le représentant du ministère de l’Intérieur autrichien décidait de stopper l’expédition :
— « Les recherches ont duré six semaines. Nous avons pu repêcher les dix-huit dernières caisses qui restaient dans le lac. Elles contenaient des fausses livres sterling et différents documents d’archives, les planches à billets, les caractères d’imprimerie. Ces découvertes dissipent le mystère du lac et prouvent qu’il n’y avait rien au fond qui ressemble à un trésor c . »
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Les communiqués du gouvernement autrichien n’y feront rien… Les expéditions clandestines se poursuivent à Toplitz et autour de Toplitz. Le 26 janvier 1972, le porte-parole de l’« Association de recherches du lac de Toplitz », Heinz Riegel, réunissait les journalistes pour leur annoncer que « quatorze caisses restaient au fond du lac, et qu’il venait de demander l’autorisation d’effectuer des plongées ». En octobre 1973, le gouvernement autrichien répondit à Riegel : « Il n’y a plus rien au fond du lac. Nous avons dépensé pour le prouver deux millions de schillings (deux cent vingt mille francs français). Six plongeurs ont passé, en 1962, 302 heures sous l’eau… Aucune caisse n’a pu leur échapper. »
À Toplitz peut-être…
V
MELK
Un monde différent. Melk est différent.
Et non seulement différent des autres kommandos du « Neuvième Cercle » de Mauthausen, mais encore de l’ensemble des camps de concentration. Car, ne
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