Le pays de la liberté
circulaient ainsi.
- Il faut bien que nous fassions quelque chose de nos vies en dehors du travail.
- qu'est-ce que vous faites?
- Les jeunes gens aiment les combats de coqs : ils sont prêts à faire quatre lieues pour en voir un. Les jeunes femmes aiment les jeunes hommes.
Les vieilles veulent simplement regarder les bébés des autres, parler des frères et des súurs qu'elles ont perdus. Et puis ils chantent. Les Africains ont ces chants tristes qu'ils entonnent en chúur. On ne comprend pas les paroles, mais les airs vous donnent la chair de poule.
- Les mineurs chantaient, en Ecosse.ª
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II resta un moment silencieux. ´ Je pense bien. ª Elle comprit qu'elle l'avait rendu triste. Ćroyt vous que vous retournerez jamais à High Glen ?
- Non. Et vous ? ª
Des larmes montèrent aux yeux de Lizzie. Ńo dit-elle. Je pense que vous ou moi ne retournero jamais là-bas. ª
Le bébé donna un coup de pied et elle dit : ÓuÔ
- quoi ? ª fit Mack.
Elle posa une main sur son ventre. ´ Le bébé dom des coups de pied. Il ne veut pas que je me languis de High Glen. Il va être un Virginien. Hou ! il vient ( recommencer.
- «a fait vraiment mal ?
- Oui... t‚tez. ª Elle lui prit la main et la posa si son ventre. Il avait les doigts durs et la peau rêch mais il la touchait avec beaucoup de délicatesse.
Le bébé s'était calmé. Mack demanda: ´quar doit-il naître ?
- Dans dix semaines.
- Comment l'appellerez-vous ?
- Mon mari a décidé que ce serait Jonathan poi un garçon, Alicia pour une fille. ª
Le bébé donna un nouveau coup de pied. Ć'e dur! fit Mack en riant. Pas étonnant que vous su sautiez. ª II retira sa main.
Elle aurait aimé qu'il la laiss‚t un peu plus lonj temps. Pour masquer ses sentiments, elle changea d sujet. ÍI vaudrait mieux que je parle à Bill Sowerh de cette fête.
- Comment, vous ne savez pas ?
- quoi donc ?
- Bill Sowerby est parti.
- Parti ? Comment ça ?
- Il a disparu.
- quand donc ?
- Il y a deux soirs. ª
Lizzie réfléchit qu'elle n'avait pas vu Sowerb depuis deux jours. Elle ne s'en était pas inquiétée ça
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elle ne le voyait pas nécessairement chaque jour. Á-t-il dit quand il revenait ?
- Je ne crois pas qu'il ait parlé à personne. Mais, à mon avis, il ne reviendra pas.
- Pourquoi?
- Il doit de l'argent à Sidney Lennox: beaucoup d'argent, et il ne peut pas payer. ª
Lizzie était indignée. Ét je suppose que depuis lors Lennox le remplace comme régisseur.
- «a n'a fait qu'une journée de travail... mais, oui, c'est vrai.
- Je ne veux pas voir cette brute diriger la plantation ! dit-elle, rageusement.
- Amen, dit Mack avec conviction. Aucun des ouvriers n'en a envie non plus. ª
Lizzie plissa le front d'un air songeur. On devait beaucoup de gages à
Sowerby. Jay lui avait dit qu'on le paierait une fois la première récolte de tabac vendue. Pourquoi n'avait-il pas tout simplement attendu? Il aurait fini par payer ses dettes. On avait d˚ lui faire peur. Lennox l'avait menacé, elle en était certaine. Plus elle y pensait, plus elle était en colère. ´Je suis persuadée, dit-elle, que Lennox a forcé Sowerby à partir.
ª
Mack acquiesça. ´Je ne sais pas grand-chose de cette histoire, mais c'est mon avis aussi. J'ai livré bataille à Lennox, et regardez ce qui m'est arrivé.ª
Il ne s'apitoyait pas sur son sort: il était simplement pratique. Mais elle éprouva un élan vers lui. Elle lui prit le bras et dit: ´Vous devriez être fier. Vous êtes brave et honorable.
- Lennox est cruel et corrompu, et qu'est-ce qu'il se passe ? Il va devenir régisseur ici. Ensuite il s'arrangera d'une façon ou d'une autre pour vous voler assez d'argent et ouvrir une taverne à Fredericksburg. Et bientôt, il vivra mieux qu'il ne vivait à Londres.
- Pas si je peux l'en empêcher, déclara Lizzie d'un ton décidé. Je vais lui parler. ª Lennox avait une petite maison de deux pièces à côté des hangars à tabac, près de celle de Sowerby. ´J'espère qu'il est chez lui.
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- Il n'y est pas en ce moment. ¿ cette heure-ci, 1 dimanche, il doit être à la taverne du Bac : c'est trois ou quatre lieues en amont d'ici. Il y restera ju< qu'à tard ce soir. ª
Lizzie ne pouvait pas attendre demain : elle n'ava aucune patience quand quelque chose de ce genre 1 préoccupait. ´Je vais à la taverne du Bac. Je ne peu pas y aller à cheval : je vais prendre le cabriolet. ª
Mack se rembrunit. Ést-ce qu'il ne vaudrait pa mieux vous
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