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Le pays de la liberté

Le pays de la liberté

Titel: Le pays de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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convaincus de la justesse de leur cause et cela leur donnait une sorte d'assurance insensée. Ils ne comprennent donc pas, se demanda Jay, qu'ils vont déchaîner sur eux la colère d'une des plus grandes monarchies du monde? S'imaginent-ils qu'ils finiront par s'en tirer? Ils ne se rendent donc pas compte que la puissance de l'armée britannique va tôt ou tard les anéantir tous ?
    De toute évidence, ils ne se rendaient compte de rien et si grande était leur arrogance que pas un seul
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    d'entre eux ne protesta quand Jay alla s'asseoir au fond de la salle : nombre de ceux qui se trouvaient là savaient pourtant qu'il était loyal à

    la Couronne.
    Une des têtes br˚lées était en train de parler et Jay reconnut George Washington, un ancien officier de l'armée qui avait gagné beaucoup d'argent dans la spéculation immobilière. Ce n'était guère un orateur, mais il y avait chez lui une détermination d'acier qui impressionna Jay.
    Washington avait un plan. Dans les colonies du Nord, déclara-t-il, les notables avaient formé des associations dont les membres s'étaient engagés à ne pas importer de marchandises britanniques. Si les Virgi-niens voulaient vraiment faire pression sur le gouvernement de Londres, ils devraient en faire autant.
    Si jamais j'ai entendu des propos qui frisent à ce point la trahison, songea Jay avec colère, c'est bien ceux-là. L'entreprise de son père allait souffrir davantage encore si Washington obtenait gain de cause. Outre les forçats, Sir George transportait des cargaisons de thé, de meubles, de cordages, de machineries et une foule d'articles manufacturés et de produits de luxe que les colons ne pouvaient pas produire eux-mêmes. Son commerce avec le Nord n'était déjà plus qu'une fraction de ce qu'il représentait autrefois : c'était pourquoi son affaire s'était trouvée en crise un an auparavant.
    Tout le monde n'était pas d'accord avec Washington. Certains députés firent remarquer que les colonies du Nord avaient plus d'entreprises industrielles : elles pouvaient donc fabriquer elles-mêmes un grand nombre de produits essentiels alors que le Sud dépe' 't davantage des importations. que ferons-r    coudre?
    xn précisa qu'il pourrait y avoir des excep-smblée se mit à examiner les détails, c^ isa l'interdiction d'abattre les agneaux la production locale de laine, luf?^ ^t fait de suggérer la formation
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    d'une petite commission pour régler les détails techniques. La proposition fut acceptée et l'on entreprit de désigner les membres du comité.
    Jay quitta la salle, écúuré. Comme il traversait le hall, Lennox l'aborda avec un message de Murch-man. Il était de retour en ville. Il avait lu le billet de Mr. Jamisson et serait honoré de recevoir celui-ci à neuf heures du matin.
    La crise politique avait un moment distrait Jay, mais ses problèmes personnels revinrent le hanter et le tinrent éveillé toute la nuit. Par moments, il rendait son père responsable de lui avoir donné une plantation qui ne pouvait pas rapporter d'argent. Puis il maudissait Lennox d'avoir trop fumé les champs au lieu de défricher des terres vierges. Il se demanda même si sa récolte de tabac n'était pas en fait d'excellente qualité et si les inspecteurs virginiens ne l'avaient pas br˚lée rien que pour le punir de sa loyauté au roi d'Angleterre. Tout en se tournant et se retournant dans le lit étroit, il envisagea même la possibilité que Lizzie e˚t provoqué l'accouchement de cet enfant mort-né pour le contrarier.
    Il se rendit de bonne heure chez Murchman. C'était sa seule chance. quel qu'en f˚t le responsable, il n'avait pas réussi à rendre la plantation rentable. S'il ne pouvait pas emprunter davantage d'argent, ses créanciers allaient saisir l'hypothèque et il se retrouverait sans toit et sans le sou.
    Murchman paraissait nerveux. ´Je me suis arrangé pour faire venir votre créancier afin qu'il vous rencontre, dit-il.
    - Mon créancier ? Vous m'aviez dit qu'il s'agissait d'un syndicat.
    - Ah, en effet... pardonnez-moi cette petite supercherie. La personne en question voulait conserver l'anonymat.
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    - Alors pourquoi a-t-elle décidé de se dévoiler maintenant ?
    - Je... Je ne saurais vous le dire.
    - Bah, je suppose que ce monsieur doit envisager de me prêter l'argent dont j'ai besoin... sinon pourquoi se donner la peine de me rencontrer ?
    - Vous avez sans doute raison... il ne m'a pas fait de confidences.

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