Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le pays de la liberté

Le pays de la liberté

Titel: Le pays de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
Vom Netzwerk:
je gagnerais ma vie sans elle ?
    - Tu pourrais faire n'importe quoi : tu es maligne et belle...
    - Je ne veux pas faire n'importe quoi, Mack: je veux faire ce que je fais.
    - Pourquoi ?
    - J'aime ça. J'aime m'habiller, boire du gin et flirter. Je dépouille des hommes stupides qui ont plus d'argent qu'ils ne le méritent C'est excitant, c'est facile et je gagne dix fois autant que si j'étais couturière, vendeuse ou serveuse dans un café. ª
    II fut choqué. Il avait cru qu'elle volait parce qu'elle y était obligée.
    L'idée qu'elle aimait cela lui paraissait insensée. ´Je ne te connais vraiment pas, dit-il.
    - Tu es intelligent, Mack, mais tu ne connais rien à rien. ª
    Peg arriva. Elle était p‚le, maigre et épuisée, comme toujours. Ás-tu pris un petit déjeuner? demanda Mack.
    - Non, dit-elle en s'asseyant. J'aimerais bien un verre de gin. ª
    Mack héla un serveur. Ún bol de porridge avec de la crème, s'il vous plaît. ª
    Peg fit la grimace mais, quand la nourriture arriva, elle l'engloutit avec avidité.
    231
    Elle était en train de dévorer quand Caspar Gor-donson entra. Mack était content de le voir. Il avait songé à lui rendre visite pour discuter du boycott des armateurs et de l'idée d'une grève. Il lui fit un rapide compte rendu des événements de la journée tandis que l'avocat sirotait son cognac.
    ¿ mesure que Mack parlait, Gordonson semblait de plus en plus soucieux.
    quand il eut terminé, l'avocat commença de sa voix haut perchée : ÍI faut que vous compreniez que nos dirigeants ont peur. Pas seulement la cour et le gouvernement, mais tout le gratin : les ducs et les comtes, les conseillers, les juges, les marchands, les propriétaires terriens. Toutes ces histoires de liberté, ça les énerve. Et les émeutes de gens affamés l'année dernière et l'année d'avant leur ont montré de quoi les gens sont capables quand ils sont furieux.
    - Parfait! fit Mack. Alors, ils devraient nous donner ce que nous voulons.
    - Pas nécessairement. Ils ont peur qu'en faisant cela vous n'en demandiez que davantage. Ce qu'ils veulent vraiment, c'est une excuse pour faire venir la troupe et tirer sur les gens. ª
    Mack sentait que, derrière la froide analyse de Gordonson, il y avait une peur réelle. Íls ont besoin d'une excuse ?
    - Oh oui. C'est à cause de John Wilkes. C'est une véritable épine dans leur flanc. Il accuse le gouvernement de despotisme. Si la troupe réprime brutalement une manifestation, des milliers de gens sans grande conviction diront : "Tiens, Wilkes avait raison, ce gouvernement est tyrannique." Et tous ces boutiquiers, ces joailliers et ces boulangers, ça fait des voix...
    - Alors, quel genre d'excuse faut-il au gouvernement?
    - Ils veulent des émeutes, pour que votre violence fasse peur à ces gens sans conviction. Voilà qui les rangera du côté du maintien de l'ordre et qui leur fera oublier la liberté d'expression. ª
    232
    Mack était fasciné et démonté. Il n'avait jamai: pensé à la politique de cette façon. Il avait discuté dt théories ampoulées qu'on lisait dans les livres, i avait été la victime impuissante de lois injustes. I comprit soudainement ce qu'était vraiment la poli tique, et c'était dangereux.
    Gordonson avait l'air soucieux. Ć'est moi qu vous ai entraîné là-dedans, Mack, et si vous vou; faites tuer, j'aurai cela sur la conscience. ª
    Mack commençait à trouver contagieuses le; appréhensions de Gordonson.
    Voilà quatre mois, S( dit-il, je n'étais qu'un mineur ; aujourd'hui, je suis ur ennemi du gouvernement. Mais il était responsabh des dockers, il se sentait de lourdes obligations tou comme Gordonson se sentait responsable de lui C'était lui qui leur avait attiré tous ces ennuis : c'étai à lui maintenant de les sortir de là.
    ´ que croyez-vous que nous devrions faire 'ï. demanda-t-il à Gordonson.
    - Si les hommes sont d'accord pour se mettre er grève, votre t‚che sera de les contrôler. Il faudra le; empêcher de mettre le feu aux navires, de massacre] les briseurs de grève et de faire le siège des taverne; des entrepreneurs. Ces hommes-là ne sont pas de; enfants de chúur, vous le savez : ils sont jeunes vigoureux et en colère. S'ils se déchaînent, ils von mettre Londres à feu et à sang.
    - Je crois que je serais capable de les contrôler, di Mack. Ils m'écoutent. Ils semblent me respecter.
    - Ils vous vénèrent, dit Gordonson. Et cela vou; fait courir un danger encore plus grand. Vous êtes ur

Weitere Kostenlose Bücher