Le pays des grottes sacrées
front.
Morizan attendit Jondalar et
Ayla, qui fermaient la marche devant les chevaux. Après un bref échange de
salutations, le jeune homme dit à Jondalar :
— Je ne me doutais pas que
ton lance-sagaie pouvait être aussi utile. Je m’étais exercé, mais voir Ayla et
toi vous en servir m’a révélé son efficacité.
— C’est Manvelar qui t’avait
conseillé de t’y mettre, ou l’idée venait de toi ?
— Elle est venue de moi,
mais une fois que j’ai commencé il m’a encouragé. Il a dit que je donnais le
bon exemple. Pour être franc, je m’en fichais un peu, j’avais juste envie
d’apprendre à me servir de cette arme.
Jondalar lui sourit. Il avait
pensé que les jeunes seraient peut-être les premiers à adopter le lance-sagaie
et la réaction de Morizan correspondait exactement à ce qu’il espérait.
— C’est bien. Plus tu
t’entraîneras, plus tu deviendras adroit. Ayla et moi l’utilisons depuis
longtemps : pendant le long voyage de retour et plus d’une année avant ça.
Comme tu l’as constaté, les femmes peuvent aussi s’en servir habilement.
Ils remontèrent un moment la
Rivière des Prairies, parvinrent à un affluent appelé la Petite Rivière des
Prairies. Tandis qu’ils continuaient à se diriger vers l’amont, Ayla nota un
changement dans l’air, une fraîcheur humide chargée d’odeurs fortes. L’herbe
elle-même était d’un vert plus foncé et par endroits le sol devenait mou. Le
sentier contourna une région marécageuse de roseaux et de joncs tandis qu’ils
traversaient la vallée luxuriante et approchaient d’une falaise calcaire.
Plusieurs personnes attendaient
devant, notamment deux jeunes femmes auxquelles Ayla sourit quand elle les
découvrit. Elles s’étaient toutes unies aux mêmes Matrimoniales à la Réunion
d’Été de l’année précédente et elle se sentait particulièrement proche d’elles.
— Levela !
Janida ! J’avais hâte de vous revoir, dit-elle en se dirigeant vers elles.
J’ai appris que vous aviez toutes deux décidé d’aller vivre à la Deuxième
Caverne…
— Ayla ! s’écria
Levela. Sois la bienvenue au Rocher à la Tête de Cheval. Nous sommes venues ici
avec Kimeran pour ne pas avoir à attendre que tu rendes visite à la Deuxième.
Quelle joie de te revoir !
— Oh, oui, approuva Janida.
Moi aussi, je suis heureuse de te retrouver.
Elle était beaucoup plus jeune
que Levela et plutôt timide, mais son sourire était chaleureux.
Les trois jeunes femmes
s’étreignirent, en prenant cependant quelques précautions. Ayla et Janida
portaient leurs bébés contre leurs poitrines et Levela était enceinte.
— Il paraît que tu as eu un
garçon, dit Ayla à Janida.
— Oui, je l’ai appelé
Jeridan, répondit Janida en montrant son bébé.
— Moi, c’est une fille, elle
s’appelle Jonayla.
L’enfant s’était réveillée et
Ayla la tira de la couverture à porter puis regarda l’autre bébé.
— Oh, il est magnifique. Je
peux le prendre ?
— Bien sûr, et moi, je veux
prendre ta fille dans mes bras.
— Donne-moi ton bébé, Ayla,
proposa Levela. Tu pourras prendre Jeridan et je donnerai ensuite… Jonayla,
c’est ça ? à Janida.
Les deux femmes échangèrent leurs
enfants et les câlinèrent.
— Tu sais que Levela est
enceinte, n’est-ce pas ? dit Janida.
— Je le vois. Quand à peu
près accoucheras-tu ? J’aimerais être auprès de toi, et Proleva aussi,
j’en suis sûre.
— Je ne sais pas au juste,
encore quelques lunes. Je serais très contente que tu sois là, et ma sœur
aussi, répondit Levela. Mais tu n’auras pas à venir ici, nous serons toutes
probablement à la Réunion d’Été.
— Tu as raison. Zelandoni la
Première y sera aussi et elle sait remarquablement aider une femme à accoucher.
— Cela fera peut-être trop,
remarqua Janida. Tu ne voudras peut-être pas que je sois là aussi, je n’ai pas
beaucoup d’expérience. J’aimerais quand même être auprès de toi, Levela, comme
tu l’as été pour moi. Mais je comprendrai si tu préfères quelqu’un que tu
connais depuis plus longtemps.
— Bien sûr que je te veux
auprès de moi, Janida. Et Ayla aussi. Nous avons eu les mêmes Matrimoniales,
cela crée un lien.
Ayla comprenait les sentiments
que Janida avait exprimés et s’était demandée elle aussi si Levela ne
souhaitait pas la présence d’amies plus anciennes pour son accouchement. Elle
éprouva une vague
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