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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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Mon
bébé est sur le point de réclamer sa tétée. Il l’aurait déjà fait si
l’obscurité et mes mouvements n’avaient pas contribué à le garder endormi.
    Zelandoni fredonna jusqu’à ce
qu’ils arrivent à un endroit où la grotte résonnait d’une manière différente.
Quand ils furent à proximité d’une petite galerie latérale partant vers la
gauche, la Première s’arrêta de nouveau.
    — Nous y sommes.
    Ayla fut contente de pouvoir
poser son sac et son propulseur. Chacun trouva un endroit où s’asseoir et elle
distribua les nattes tressées avec les feuilles de jonc. À peine
approcha-t-elle Jonayla de son sein que l’enfant ouvrit grand la bouche. La
Première tira de son sac trois lampes, une en grès décoré, deux en calcaire.
Elles avaient été taillées dans la pierre puis creusées, en laissant une
poignée dans le prolongement du bord de la partie concave. La doniate prit aussi
un sachet de mèches soigneusement fermé, fit tomber dans sa main six bandes de
bolet séché.
    — Ayla, où est le
suif ?
    — Dans la boîte à viande du
sac de Jondalar.
    Jondalar apporta à sa compagne la
nourriture et la grosse outre qu’il portait aussi. Il ouvrit la boîte en cuir
brut et elle lui montra l’intestin bourré d’une matière blanche obtenue en
faisant fondre la graisse entourant les reins d’un animal. Il le tendit à la
doniate.
    Tandis que Jondalar remplissait
les petites outres avec la grande, la Première fit tomber quelques morceaux de
suif dans le creux des trois lampes puis les fit fondre avec sa torche. Elle
trempa ensuite deux mèches de champignon séché dans la flaque graisseuse de
chaque lampe, en laissant une extrémité dépasser du bord. Lorsqu’elle les
alluma, elles crachotèrent un peu mais la chaleur fit monter la graisse dans
les mèches et bientôt ils eurent trois sources supplémentaires de lumière qui
paraissaient vives dans le noir absolu de la grotte.
    Jondalar fit passer la nourriture
cuite pendant le repas du matin pour la visite de la caverne. Chacun mit des
morceaux de cerf rôti dans son bol personnel et remplit sa coupe du bouillon
froid aux légumes contenu dans une deuxième grande outre. Les longs morceaux de
carotte, les petites racines rondes, les tiges de chardon débarrassées de leurs
épines, les pousses de houblon et les oignons étaient tendres et il fallait à
peine les mâcher. Ils les aspirèrent dans leur bouche en même temps que le
liquide.
    Ayla découpa aussi de la viande
pour Loup, la lui lança et s’assit pour manger en finissant de donner le sein à
sa fille. Elle avait remarqué que tout en explorant la grotte pendant qu’ils
marchaient l’animal ne s’était jamais trop éloigné. Les loups voyaient
étonnamment bien dans le noir et parfois Ayla avait vu ses yeux refléter le peu
de lumière de leurs torches dans les sombres profondeurs de la grotte. L’avoir
près d’elle lui donnait un sentiment de sécurité. Si un événement imprévu leur
faisait perdre leur feu, il saurait les ramener au-dehors rien qu’avec son
flair, elle en était certaine. Elle savait qu’il avait un odorat si fin qu’il
retrouverait les endroits par où ils étaient passés.
    Pendant que chacun mangeait en
silence, Ayla se prit à examiner ce qui l’entourait en ayant recours à tous ses
sens. La lumière de leurs lampes n’éclairait qu’une zone limitée autour d’eux.
Le reste de la grotte se perdait dans une obscurité profonde, englobante, qu’on
ne trouvait jamais dehors, même par les nuits les plus noires. Si elle ne
distinguait rien au-delà de la lueur des doubles flammes de chaque lampe, elle
pouvait, en tendant l’oreille, entendre les doux murmures de la grotte.
    Elle avait remarqué qu’à certains
endroits le sol et les parois étaient quasiment secs. Partout ailleurs, ils
luisaient d’humidité car l’eau de la pluie et de la neige fondue s’infiltrait
lentement, avec une patience extrême, dans la terre et la roche, s’imprégnant
au passage de calcaire qu’elle redéposait ensuite goutte par goutte pour former
les pointes pendant au-dessus de leurs têtes et les masses arrondies en
dessous. Ayla entendait cette eau goutter, à la fois près d’elle et au loin. Au
bout d’un temps incommensurable, le bas et le haut se rejoignaient pour créer
les piliers et les rideaux de pierre qui décoraient l’intérieur de la grotte.
    Elle perçut les grattements de
minuscules créatures et un mouvement d’air

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