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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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qui disait à Ses enfants, par l’intermédiaire de
la grotte, où regarder et où dessiner ? Ayla se demanda si les sons qu’ils
émettaient les conduisaient vraiment à des endroits plus proches du Monde
Souterrain de la Mère. Apparemment oui, mais dans un coin de son esprit le
doute subsistait.
    Ils repartirent et elle reprit
ses imitations de chants d’oiseaux. Au bout d’un moment, sans qu’elle en eût la
certitude, elle se sentit quasiment forcée de ralentir. D’abord elle ne vit
rien de particulier mais, après avoir fait quelques pas de plus, elle
découvrit, sur la paroi gauche, un extraordinaire mammouth gravé. Il était
représenté dans son long pelage d’hiver, avec des poils qui lui couvraient la
tête et le tronc.
    — Il ressemble à un vieux
sage, souligna Ayla.
    — C’est ainsi qu’on
l’appelle, dit la Première. Le Vieux, ou parfois le Vieux Sage.
    — Il me fait penser à un
vieillard qui peut s’enorgueillir des nombreux enfants de son foyer, et de
leurs enfants, et peut-être des enfants du foyer de ces enfants.
    Zelandoni se remit à chanter en
se dirigeant vers la paroi opposée, ornée de nombreux autres mammouths peints
en noir.
    — Pouvez-vous me dire, en
utilisant les mots à compter, combien vous en voyez ? demanda-t-elle à
Jondalar et à Ayla.
    Ils se rapprochèrent tous deux de
la paroi, levèrent leurs lampes pour mieux voir et se firent un plaisir de
prononcer à voix haute le mot à compter pour chaque animal.
    — Il y en a tournés vers la
gauche, d’autres tournés vers la droite, remarqua Jondalar. Et deux dans le
milieu, qui se font face.
    — On dirait que les deux
Hommes Qui Commandent que nous avons vus il y a un moment se sont de nouveau
rencontrés et ont amené avec eux quelques autres bêtes de leur troupeau, avança
Ayla. J’en compte onze.
    Jondalar annonça le même
résultat.
    — C’est ce que la plupart
des gens comptent, dit la Première. Il y aurait d’autres animaux à voir mais
ils sont beaucoup trop loin. Revenons sur nos pas pour prendre l’autre galerie.
Je crois que vous allez être surpris.
    Ils retournèrent à l’endroit où
la galerie principale bifurquait et Zelandoni les entraîna dans l’autre
passage. Fredonnant ou chantant, elle les fit passer devant d’autres animaux,
pour la plupart des mammouths mais aussi un bison, peut-être un lion, pensa
Ayla. Elle releva d’autres marques de doigts, certaines disposées pour créer
une forme particulière, d’autres au hasard, semblait-il.
    Soudain la doniate haussa la voix,
ralentit le pas et prononça les mots familiers du début du Chant de la
Mère :
     
    Des ténèbres, du Chaos du temps,
    Le tourbillon enfanta la Mère suprême.
    Elle s’éveilla à Elle-Même sachant la valeur de la vie
    Et le néant sombre affligea la Grande Terre Mère.
    La Mère était seule. La Mère était la seule.
     
    De la poussière de Sa naissance, Elle créa l’Autre,
    Un pâle ami brillant, un compagnon, un frère.
    Ils grandirent ensemble, apprirent à aimer et chérir,
    Et quand Elle fut prête ils décidèrent de s’unir.
    Il tournait autour d’elle constamment, Son pâle amant…
     
    La voix profonde de la Première
semblait emplir toute la profondeur de la grotte. Ayla, très émue, était
parcourue de frissons ; elle avait la gorge serrée et les larmes aux yeux.
     
    Le vide obscur et la vaste Terre nue
    Attendaient la naissance.
    La vie but de Son sang, respira par Ses os.
    Elle fendit Sa peau et scinda Ses roches.
    La Mère donnait. Un autre vivait.
     
    Les eaux bouillonnantes de l’enfantement emplirent
rivières et mers,
    Inondèrent le sol, donnèrent naissance aux arbres.
    De chaque précieuse goutte naquirent herbes et
feuilles
    Jusqu’à ce qu’un vert luxuriant renouvelle la Terre.
    Ses eaux coulaient. Les plantes croissaient.
     
    Dans la douleur du travail, crachant du feu,
    Elle donna naissance à une nouvelle vie.
    Son sang séché devint la terre d’ocre rouge
    Mais l’enfant radieux justifiait toute cette
souffrance.
    Un bonheur si grand, un garçon resplendissant.
     
    Les roches se soulevèrent, crachant des flammes de
leurs crêtes.
    La Mère nourrit Son fils de Ses seins montagneux.
    Il tétait si fort, les étincelles volaient si haut
    Que le lait chaud traça un chemin dans le ciel.
    La Mère allaitait, Son fils grandissait.
     
    Il riait et jouait, devenait grand et brillant.
    Il éclairait les ténèbres, à la joie de la Mère.
    Elle

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