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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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le lapin que j’ai trouvé quand j’étais petite
fille. Il était blessé – il avait dû échapper à un prédateur – et
il n’a pas pu, ou pas voulu, s’enfuir lorsque je l’ai soulevé. Je l’ai apporté
à Iza, la guérisseuse. Elle m’a dit qu’elle s’occupait des gens, pas des
animaux, mais elle l’a soigné quand même. Peut-être pour voir si elle en était
capable. Je suppose que l’idée que les gens peuvent aider les animaux avait dû
rester en moi quand j’ai vu la petite pouliche. Je ne m’étais pas rendu compte
que l’animal tombé dans mon piège était une jument allaitante et je ne sais pas
pourquoi j’ai tué les hyènes qui harcelaient sa pouliche, si ce n’est que je
déteste les hyènes. Mais après l’avoir sauvée j’ai senti que j’étais
responsable d’elle, que je devais essayer de l’élever. Je suis heureuse de
l’avoir fait. Elle est devenue mon amie.
    Shevola était fascinée par
l’histoire qu’Ayla racontait avec détachement, comme s’il s’agissait
d’événements ordinaires.
    — Tu as quand même un
pouvoir sur ces bêtes, fit-elle observer.
    — Je ne sais pas si le mot
convient. Pour Whinney, j’étais comme sa mère. Je prenais soin d’elle, je la
nourrissais. Nous avons fini par nous comprendre. Si tu trouves un animal très
jeune et que tu l’élèves, tu peux lui apprendre à bien se conduire, comme une
mère le fait avec son enfant.
    — Et pour Loup ?
    — J’avais tendu des pièges à
hermines et quand je suis allée les relever avec mon amie Deegie, je me suis
rendu compte qu’un animal me dérobait mes prises. Avec ma fronde, j’ai tué le
loup qui en dévorait une, mais c’était une femelle allaitante. Je ne m’y
attendais pas. Il était tard dans la saison pour qu’une louve ait encore des
jeunes à la mamelle. J’ai remonté sa piste jusqu’à son repaire. C’était une
louve solitaire, elle n’avait pas de meute pour l’aider et il avait dû arriver
quelque chose à son compagnon. C’était pour ça qu’elle pillait mes pièges. Il
ne restait qu’un louveteau vivant, que j’ai ramené. Nous vivions alors chez les
Mamutoï et il fut élevé avec les enfants du Camp du Lion. Il n’a jamais vécu
avec des loups, il pense que les humains sont sa meute.
    — Tous les humains ?
    — Non, pas tous, quoiqu’il
se soit habitué à en côtoyer un grand nombre. Jondalar et moi, et Jonayla
aussi, maintenant – les loups adorent leurs petits –,
constituons le noyau de sa meute mais il y inclut aussi Marthona, Willamar et
Folara, Joharran, Proleva et leurs enfants. Il admet comme des sortes de
membres temporaires de sa meute des gens dont je lui fais renifler l’odeur, que
je lui présente comme des amis. Tous les autres, il les ignore tant qu’ils ne
font aucun mal à ceux dont il se sent proche.
    — Et si quelqu’un essaie de
leur nuire ?
    — Pendant notre Voyage,
Jondalar et moi sommes tombés sur une femme mauvaise, qui prenait plaisir à
faire mal aux gens. Elle a tenté de me tuer mais Loup l’a égorgée avant.
    Shevola fut parcourue d’un
frisson délicieux, comme lorsqu’elle écoutait un bon conteur narrer une
histoire effrayante. Elle ne doutait pas un instant que cette histoire fût
vraie, elle ne croyait pas l’acolyte de la Première capable d’inventer de
telles choses.
    En suivant la piste qui sinuait
dans la gorge, elles arrivèrent à une bifurcation dont la branche de droite
menait à une faille dans la falaise : l’entrée de la grotte. Après une
montée assez raide, elles découvrirent en y parvenant qu’un gros bloc de pierre
la barrait partiellement en laissant une ouverture de chaque côté. La partie
gauche était étroite mais permettait quand même de passer, la partie droite
était plus large et jonchée de traces indiquant que d’autres l’avaient
empruntée avant elles : un vieux coussin éventré perdant son rembourrage
d’herbe, des éclats de pierres provenant de la fabrication d’outils, des os
qu’on avait rongés avant de les jeter au pied de la falaise. Les deux femmes
pénétrèrent dans la grotte et firent quelques pas. Loup suivit. Shevola défit
son sac à dos, l’appuya à un rocher.
    — Quand nous avancerons
encore un peu, il fera trop sombre pour qu’on y voie, prévint-elle. Il faut
allumer nos torches. Nous pouvons laisser nos sacs ici mais nous devons d’abord
boire un peu d’eau.
    Elle plongea une main dans son
sac mais Ayla avait

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