Le pays des grottes sacrées
à l’intérieur. J’ai alors
compris ce qu’était cet endroit et je suis allée prévenir la Première et
Jonokol.
Cela faisait quelque temps que le
Zelandoni de la Cinquième n’avait pas entendu Ayla parler et l’accent de la
jeune femme le surprit de nouveau, ainsi que les autres membres de sa Caverne,
y compris Madroman. L’acolyte se rappelait la ferveur avec laquelle Jondalar
avait été accueilli à son retour avec la belle étrangère. Cela n’avait fait
qu’attiser sa haine.
C’est toujours lui qu’on
remarque, toujours lui qui plaît aux femmes, ruminait Madroman. Je me demande
ce qu’elles lui trouveraient s’il lui manquait deux dents de devant. Sa mère a
payé pour lui, mais ça ne m’a pas rendu mes dents.
Pourquoi a-t-il fallu qu’il
revienne de son Voyage et qu’il ramène cette femme ? Et toutes ces
histoires pour elle et ses animaux ! Je suis acolyte depuis des années
mais la Première ne voit qu’elle. Et si elle devenait Zelandoni avant
moi ? En plus, c’est à peine si elle s’est intéressée à moi quand nous
avons fait connaissance, l’année dernière. Et elle continue à m’ignorer.
Il souriait en retournant ces
pensées dans sa tête mais pour Ayla, qui ne le regardait pas directement et
l’observait cependant à la dérobée comme l’aurait fait une femme du Clan, en
constatant tout ce que son corps exprimait inconsciemment, ce sourire était
hypocrite et sournois. Elle se demanda pourquoi le Zelandoni de la Cinquième
l’avait pris pour acolyte. Se pouvait-il que Madroman ait réussi à duper un
homme aussi rusé ? Elle glissa un nouveau coup d’œil dans sa direction et
le surprit à la fixer d’un regard si malveillant qu’elle en frissonna.
— Je suis heureux de voir
que tu as un nouvel acolyte, dit le Zelandoni de la Cinquième à la Première,
mais je continue à m’étonner que tu n’en aies qu’un. Moi j’en ai toujours
plusieurs et j’envisage en ce moment d’en prendre un de plus. Tous les acolytes
n’ont pas la capacité de devenir Zelandoni et si l’un renonce, j’en ai toujours
un autre sous la main. Tu devrais y réfléchir… Mais ce n’est pas à moi de te
donner des conseils.
— Non, tu as raison, je
devrais y réfléchir. J’ai toujours en vue plusieurs personnes qui pourraient
faire un bon acolyte, mais j’ai tendance à attendre d’avoir besoin d’en prendre
un. Le problème, pour la Première parmi Ceux Qui Servent la Grande Terre Mère,
c’est d’être responsable de plus d’une Caverne, et je n’ai pas beaucoup de
temps à consacrer à la formation des acolytes, alors je préfère me concentrer
sur un seul. Avant de quitter la Réunion d’Été, j’ai dû faire un choix entre
mes responsabilités envers toutes les Cavernes et l’obligation de former le prochain
doniate de la Neuvième. La dernière Matrimoniale n’avait pas encore été
célébrée, mais puisqu’il ne restait que quelques couples à unir et que je
savais que la Zelandoni de la Quatorzième pouvait s’en charger, j’ai estimé
qu’il était plus important d’entamer le Périple de Doniate d’Ayla.
— Je suis sûr qu’elle a été
ravie de te remplacer, répondit le Zelandoni de la Cinquième Caverne d’un ton à
la fois méprisant et ironique.
Il était au courant des problèmes
que la Première avait avec la Zelandoni de la Quatorzième, qui non seulement
convoitait sa place mais estimait la mériter.
— Tous les Zelandonia
l’auraient été, poursuivit-il. Ils sont sensibles au prestige de cette haute
fonction mais n’en voient pas toujours la difficulté… et je ne fais pas exception.
Les abris de pierre qui les
entouraient avaient été creusés par le vent, la pluie et l’érosion pendant des
millénaires. Quelques-uns seulement étaient occupés, d’autres servaient de
remise, d’endroit pour exercer tranquillement un artisanat, de lieu de
rencontre pour un couple qui voulait être seul. On en réservait généralement un
pour loger les visiteurs.
— J’espère que vous y serez
bien, dit le Zelandoni de la Cinquième en les conduisant à l’un des abris de
pierre proches du bas de la falaise.
Il se révéla spacieux, avec un
plafond haut, une entrée large mais protégée de la pluie. Près d’une des
parois, plusieurs coussins en mauvais état jonchaient le sol et des cercles de
cendres noires entourés de pierres indiquaient que les occupants précédents avaient
fait du feu.
— Je vous fais
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