Le pays des grottes sacrées
pendant sa période de reproduction. Ils pêchaient
aussi dans la Rivière en utilisant diverses méthodes : filets, harpons,
barrages, hameçons droits aux deux extrémités pointues.
L’abri de pierre de la Onzième
Caverne étant à la fois proche de la Rivière et des bois, ses membres avaient
mis au point des techniques de fabrication de radeaux qu’ils se transmettaient
et amélioraient au fil des générations. Ils remontaient ou descendaient la
Rivière à la perche pour transporter leurs propres biens ou ceux d’autres
Cavernes, leurs voisins contractant ainsi envers eux des obligations qu’ils
pouvaient échanger contre d’autres biens et services.
La Neuvième Caverne était située
près d’En-Aval, lieu où se regroupaient les artisans locaux. Beaucoup d’entre
eux finissaient par rejoindre la Neuvième, ce qui expliquait pourquoi elle
était si nombreuse. Pour se procurer un outil ou un couteau spécial, des
panneaux de cuir brut utilisés pour construire des habitations, de la corde
solide ou du fil fin, des vêtements et des tentes, ou des matériaux pour en
fabriquer, des récipients en bois ou en jonc tressé, la peinture ou la gravure
d’un cheval, d’un bison ou d’un autre animal, ou n’importe quel objet
artisanal, il fallait s’adresser à la Neuvième.
La Cinquième Caverne se
considérait en revanche comme autonome dans tous les domaines. Elle comptait en
son sein des chasseurs, des pêcheurs et des artisans talentueux. Elle
fabriquait même des radeaux et prétendait les avoir inventés, quoique la
Onzième lui disputât ce mérite. Leurs doniates étaient très respectés et
l’avaient toujours été. Plusieurs des grottes de leur petite vallée étaient
ornées de peintures et de gravures d’animaux, dont certaines en haut relief.
Pour la plupart des autres
Zelandonii, toutefois, la Cinquième Caverne était spécialisée dans la
fabrication de bijoux et de perles. Si quelqu’un cherchait un nouveau collier
ou différentes sortes de perles à coudre sur un vêtement, il s’adressait
souvent à la Cinquième. Ses artisans fabriquaient des perles d’ivoire,
perçaient des trous dans les racines de dents d’animaux – celles des
renards et des cerfs étaient les plus prisées – pour en faire des
pendants et se débrouillaient pour se procurer des coquillages provenant des
Grandes Eaux de l’Ouest et de la Mer Méridionale.
Lorsque les voyageurs de la
Neuvième parvinrent à la petite vallée de la Cinquième, ils furent rapidement
entourés par des Zelandonii sortant de plusieurs refuges de pierre situés de
part et d’autre du ruisseau. L’un, possédant une large ouverture, faisait face
au sud-ouest, un autre se trouvait plus au nord, d’autres encore sur le versant
opposé de la vallée. Les visiteurs furent étonnés de voir un tel
attroupement : ou une bonne partie des membres de la Caverne avait décidé
de n’aller à aucune Réunion d’Été, ou ils n’y étaient pas restés longtemps.
Curieux, ceux-ci se dirigèrent
vers le petit groupe, sans toutefois trop s’approcher, intimidés ou retenus par
un reste de peur. Jondalar était pour tous les Zelandonii une figure familière,
à l’exception de ceux qui étaient encore très jeunes lorsqu’il était parti.
Tout le monde savait qu’il était revenu d’un long voyage, tous avaient vu la
femme et les animaux qu’il avait ramenés, mais le groupe insolite formé par
Jondalar, l’étrangère et son bébé, le loup, les trois chevaux, dont une
pouliche, et Celle Qui Était la Première, installée sur un siège tiré par l’un
des chevaux, fit encore une fois forte impression. Pour beaucoup, il y avait
quelque chose d’étrange, de surnaturel, dans le comportement docile de ces
animaux qui auraient normalement dû s’enfuir.
L’un des premiers à les
apercevoir avait couru prévenir le Zelandoni de la Cinquième Caverne, qui les
attendait maintenant devant l’abri de droite avec un sourire de bienvenue. Mûr
mais encore dans la force de l’âge, il avait de longs cheveux bruns ramenés en
arrière et enroulés autour de sa tête en une coiffure complexe. Ses tatouages
faciaux, marques de sa position éminente, étaient plus recherchés qu’ils
n’auraient dû l’être, mais il n’était pas le premier doniate à arborer des
tatouages un peu trop ornés. Il y avait en lui de la rondeur et son visage
charnu faisait paraître ses yeux plus petits, ce qui lui donnait un air
intelligent
Weitere Kostenlose Bücher