Le pays des grottes sacrées
sur ton visage pour amollir les cicatrices et les rendre moins
visibles.
Soudain, Dulana fondit en larmes.
— Qu’est-ce qu’il y a ?
demanda Ayla. J’ai dit quelque chose qui t’a bouleversée ?
— Non. C’est juste la
première fois que quelqu’un me redonne espoir, répondit Dulana en sanglotant.
Tu m’as presque convaincue que mes cicatrices n’ont pas d’importance, que
personne ne les remarquera. Notre Zelandoni a essayé de m’aider, lui aussi,
mais il est jeune, et ce n’est pas un guérisseur très doué.
Elle s’interrompit, regarda Ayla
dans les yeux.
— Je sais maintenant
pourquoi la Première t’a choisie pour acolyte bien que tu ne sois pas née chez
les Zelandonii. Elle est la Première et tu es Premier Acolyte. C’est comme ça
que je dois t’appeler ?
Ayla eut un mince sourire.
— Je sais qu’un jour je
devrai probablement renoncer à mon nom pour me faire appeler « Zelandoni
de la Neuvième Caverne » mais pas trop tôt, j’espère. J’aime qu’on
m’appelle Ayla. C’est mon nom, celui que ma vraie mère m’a donné. C’est la
seule chose qui me reste d’elle.
— Ayla, donc. Et comment
prononces-tu le nom de cet animal ?
Loup avait de nouveau posé sa
tête sur la jambe de Dulana, ce qu’elle trouvait réconfortant.
— Loup, dit Ayla.
Dulana tenta de répéter le mot
étrange ; Loup leva la tête et la regarda, comme pour l’encourager dans
ses efforts.
— Viens rejoindre les
autres, proposa Ayla. Le Maître du Troc est avec nous, il raconte de
merveilleuses histoires sur ses voyages, et la Première chantera peut-être une
des Légendes Anciennes, elle a une voix magnifique.
— Tu crois ? fit Dulana
d’un ton hésitant.
Elle s’était sentie tellement
seule dans son coin tandis que tous les autres passaient un bon moment avec les
visiteurs. Lorsqu’elle se leva et sortit, Loup la suivit. Tous les membres de
sa Caverne, en particulier le Zelandoni, furent étonnés de la voir, et plus
encore de constater que le chasseur à quatre pattes semblait vouloir la
protéger. C’est à côté d’elle, non d’Ayla ou de Jonayla, qu’il choisit de
s’asseoir. La Première coula un regard à son acolyte et lui adressa un discret
hochement de tête approbateur.
Le lendemain matin, les visiteurs
et une partie de ceux de la Quatrième restés sur place se préparèrent à visiter
la grotte peinte voisine. Il y avait dans la région plusieurs refuges de pierre
qui abritaient diverses Cavernes, portant généralement chacune leur propre mot
à compter, même s’il arrivait que deux ou trois d’entre elles vivant l’une près
de l’autre décident de s’unir pour former une seule communauté. La plupart des
abris étaient déserts à cause des habituelles activités de la belle saison.
Quelques membres des Cavernes proches qui ne s’étaient pas rendus à leur
Réunion d’Été avaient rejoint une Caverne dont le Zelandoni était resté sur
place.
Les huit adultes du Périple de
Doniate et cinq personnes résidant à la Quatrième Caverne des Zelandonii du Sud – dont
deux chasseurs vivant normalement dans l’abri de pierre voisin – composaient
le groupe venu visiter le lieu sacré. Dulana avait proposé de garder Jonayla,
et Ayla devina que ses enfants lui manquaient. Comme Jonayla était d’accord
pour rester avec la jeune femme et que Loup semblait l’être pour rester avec
elle et l’enfant, Ayla avait accepté. Bien que sa fille sût marcher, elle
n’avait que quatre ans et Ayla la portait encore souvent. Jondalar la relayait
parfois, mais elle avait tellement l’habitude de la porter qu’elle eut
l’impression d’oublier quelque chose quand ils se mirent en route.
Ils retournèrent au petit abri de
pierre que la Première avait indiqué à l’aller. Il donnait à l’est et avait
manifestement servi à l’occasion de lieu de vie. Le cercle sombre d’un ancien
feu était encore partiellement entouré de pierres. Deux blocs de calcaire
détachés d’une paroi ou du plafond avaient été disposés autour pour servir de
sièges. Une couverture en cuir déchirée gisait près de quelques grosses
branches qui nourriraient un feu toute la nuit une fois qu’il serait bien pris.
L’entrée de la grotte se trouvait
à l’extrémité nord de l’abri, sous une partie du surplomb qui s’érodait, et les
pierres qui en tombaient formaient un tas devant l’ouverture menant à
l’intérieur de la falaise.
Le
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