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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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désigner les deux et suggérer qu’ils voyagent ensemble. Bien sûr, la
compagne d’un Maître du Troc pouvait aussi voyager avec lui, mais une fois
qu’elle aurait des enfants elle hésiterait à s’éloigner des autres femmes. Cela
aurait été beaucoup plus difficile pour moi si j’avais eu un bébé pendant notre
Voyage, pensa Ayla. La plupart des femmes souhaitent avoir l’aide et la
compagnie de leur mère, de leurs amies… exactement comme Amelana. Je ne la
blâme pas de vouloir retourner chez elle.
     
     
    Une fois en route, les voyageurs
établirent rapidement une routine. Après le succès de leur chasse, ils n’eurent
pas à s’arrêter pour se procurer de la viande et progressèrent un peu plus
vite. Ils consacrèrent en revanche plus de temps à la cueillette. Cette période
de l’année leur offrait une abondance et un choix plus grand de légumes – racines,
tiges, feuilles – et de fruits.
    Le jour de leur départ, en milieu
de matinée, alors que la température commençait à s’élever, Ayla sentit une
délicieuse odeur. Des fraises ! Nous devons traverser une zone de
fraisiers, pensa-t-elle. Elle ne fut pas la seule à le remarquer et tous furent
heureux de faire halte pour cueillir plusieurs paniers du petit fruit rouge
très apprécié. Jonayla se passait de panier, elle fourrait les fraises
directement dans sa bouche. Ayla lui sourit et se tourna vers Jondalar, qui
cueillait à côté d’elle.
    — Elle me rappelle Latie,
dit-elle. Nezzie n’envoyait jamais sa fille cueillir des fraises pour le repas.
L’enfant mangeait toujours tout et ne rapportait rien, sa mère avait beau la
gronder, pourtant.
    — C’est vrai ? Je ne le
savais pas. Je devais être trop occupé avec Wymez ou Talut quand tu parlais à
Latie ou à Nezzie.
    — Je trouvais même des
excuses à Latie, quelquefois. Je disais à Nezzie qu’il n’y avait pas assez de
fraises pour tout le monde. C’était vrai : après le passage de Latie, il
ne restait pas grand-chose.
    Ayla continua à cueillir en
silence mais l’évocation de Latie avait fait naître d’autres souvenirs.
    — Tu te rappelles comme elle
aimait les chevaux ? Je me demande si elle a fini par en trouver un jeune
pour le ramener chez elle. Les Mamutoï me manquent, parfois.
    — Ils me manquent aussi, dit
Jondalar. Danug devenait un excellent tailleur de silex, surtout avec Wymez
pour le former.
    Quand elle eut fini de remplir
son deuxième panier, Ayla remarqua des plantes qu’ils pourraient ajouter au
repas du soir et demanda à Amelana et Dulana de l’aider. Emmenant Jonayla, elle
alla d’abord sur la berge de la rivière qu’ils longeaient pour arracher des
joncs. Les nouvelles racines, les bulbes et le bas des tiges étaient succulents
en cette saison. L’épi était gonflé de bourgeons verts, serrés les uns contre
les autres, qu’on pouvait faire bouillir ou cuire à la vapeur. Il y avait aussi
plusieurs espèces de plantes à feuilles. Ayla repéra la forme particulière de
celles de l’oseille et sourit en songeant à leur goût acide. Elle fut ravie
également de découvrir des orties, délicieuses une fois cuites et réduites à
une masse verte.
    Tout le monde apprécia le repas
ce soir-là. Au printemps, la nourriture était généralement rare – quelques
plantes, de jeunes pousses – et la variété, la profusion de l’été
était toujours très attendue. Cette envie de légumes et de fruits s’expliquait
par le besoin d’éléments nutritifs essentiels après un long hiver où l’on
mangeait surtout de la viande séchée, de la graisse et des racines. Le
lendemain matin, ils finirent les restes avec une tisane chaude et se mirent
rapidement en route. Ils voulaient parcourir une longue distance ce jour-là
pour arriver tôt le lendemain au camp de la Réunion d’Été.
     
     
    Le deuxième jour, peu après le
départ, les voyageurs se heurtèrent à une difficulté. La rivière qu’ils
suivaient s’était élargie, ses berges marécageuses étaient envahies de végétation
qui empêchait de marcher près de l’eau. Au milieu de la matinée, après avoir
gravi une longue pente, ils parvinrent au sommet d’une butte et découvrirent
une vallée. Une chaîne de hautes collines s’étirait autour d’une longue étendue
plate dominée par une éminence dressée au confluent de trois rivières : un
large cours d’eau venant de l’est et sinuant vers l’ouest, un affluent prenant
sa source au

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