Le pays des grottes sacrées
nord-est et la petite rivière qu’ils suivaient. Droit devant eux,
dans un pré situé entre deux des rivières, on avait installé une myriade
d’abris d’été, de huttes et de tentes. Ils étaient arrivés au camp de la
Réunion d’Été des Zelandonii vivant au sud de la Grande Rivière, au territoire
de la Septième Caverne.
L’un des guetteurs pénétra en
courant dans la hutte de la Zelandonia.
— Venez voir qui
arrive ! s’écria-t-il.
— Qui ? demanda le
Zelandoni de la Septième Caverne du Sud.
— Des gens, mais pas
seulement.
— Toutes les Cavernes sont
ici, fit remarquer un autre doniate.
— Alors, ça doit être des
visiteurs, avança celui de la Septième.
— Nous attendons des
visiteurs cette année ? s’étonna le vieux Zelandoni de la Quatrième
Caverne des Zelandonii du Sud tandis que tous se levaient et se dirigeaient
vers l’entrée.
— Non, mais c’est comme ça
avec les visiteurs, rétorqua le doniate de la Septième.
La première chose qui frappa les
Zelandonia lorsqu’ils furent dehors, ce ne fut pas le groupe de gens mais les
trois chevaux qui tiraient un curieux assemblage, et dont deux portaient
quelqu’un sur leur dos, l’un une enfant, l’autre un homme. Une femme marchait
devant le troisième, attelé à un assemblage plus bizarre encore, et lorsqu’ils
furent plus près la chose en mouvement qui accompagnait la femme se révéla être
un loup ! Le Zelandoni de la Septième Caverne se rappela tout à coup les
histoires colportées par des voyageurs revenant du Nord, qui parlaient d’une
étrangère, de chevaux et d’un loup. Puis il comprit.
— Si je ne me trompe pas,
déclara le grand homme barbu aux cheveux bruns, assez fort pour être entendu du
reste de la Zelandonia, nous recevons la visite de la Première parmi Ceux Qui
Servent la Mère et de son acolyte.
Il ajouta, à l’adresse d’un
acolyte qui se tenait près de lui :
— Fais le tour du camp et
ramène autant d’Hommes et de Femmes Qui Commandent que tu pourras.
Le jeune homme partit en courant.
— Elle est plutôt grosse, la
Première, je crois, non ? hasarda un Zelandoni replet. Cela ferait une
longue route pour une femme obèse.
— Nous verrons, répondit le
doniate barbu.
Comme le site le plus sacré de la
région se trouvait près de la Septième Caverne, son Zelandoni était
généralement reconnu – quoique pas toujours – comme le
porte-parole de la Zelandonia locale.
Un attroupement s’était déjà
formé quand les chefs des diverses Cavernes commencèrent à arriver. Celle qui
dirigeait la Septième rejoignit son Zelandoni et dit :
— Il paraît que la Première
nous rend visite ?
— Je crois bien. Tu te
souviens des visiteurs que nous avons reçus il y a quelques années ? Ceux
qui venaient de très loin au sud ?
— Oui. Maintenant que tu
m’en parles, je me rappelle qu’ils nous avaient raconté qu’une des Cavernes du
Nord avait accueilli une étrangère qui exerçait un grand pouvoir sur les
animaux, les chevaux en particulier, répondit la femme.
Les tatouages qu’elle avait au
front étaient semblables à ceux du Zelandoni mais se trouvaient du côté opposé.
— D’après eux, elle était
acolyte de la Première. Ils ne l’avaient pas beaucoup vue, du moins pas avant
leur départ. Son compagnon est un Zelandonii qui, après un Voyage de cinq ans,
l’a ramenée à son retour. Lui aussi a un pouvoir sur les chevaux, et ils ont un
loup, en plus. Il me semble que ce sont eux qui arrivent. Et il est probable
que la Première les accompagne.
Ils ont des guetteurs efficaces,
se dit la Première tandis que les voyageurs montaient vers une vaste hutte
qu’elle supposa être celle de la Zelandonia. Ils ont eu le temps de rassembler
beaucoup de gens pour nous accueillir.
Ayla fit signe à Whinney de
s’arrêter et quand la doniate fut sûre qu’il n’y aurait pas un dernier cahot,
elle se leva et, avec agilité et grâce, descendit du travois spécial. Voilà
pourquoi elle est capable de voyager aussi loin, pensa le Zelandoni
grassouillet.
Zelandonia, chefs et visiteurs
procédèrent aux présentations rituelles. Les chefs des Cavernes auxquelles
appartenaient les jeunes chasseurs furent contents de les retrouver. Leur
lointaine était déserte, personne ne les avait vus depuis plusieurs jours et
leurs familles, qui commençaient à s’inquiéter, demandaient qu’on envoie un
groupe à leur recherche.
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