Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
s’arrêta, le regarda et se
détendit.
    — Tu as raison, Jondalar. Ce
ne sont que des animaux.
    Leurs lance-sagaies armés,
Jondalar prit une patte arrière de la bête abattue, Ayla l’autre, et ils se
mirent à tirer. Elle remarqua que la hyène était encore en train d’allaiter,
mais elle savait que les hyènes allaitent souvent pendant un an, au point que
les petits ont presque atteint la taille adulte et que seule la couleur du
pelage, plus foncée, permet de les différencier de leurs aînés. La meute
suivait en reniflant, grognant et ricanant ; l’autre hyène qu’elle avait
touchée boitait bas. Ils abandonnèrent le cadavre loin du campement et, en
rebroussant chemin, remarquèrent que d’autres carnivores les avaient suivis.
    — Très bien ! dit Ayla.
Cela va peut-être en tenir certains à distance. Je vais me laver les mains. Ces
animaux sentent mauvais.
    La plupart du temps, les parents
et amis zelandonii d’Ayla la considéraient comme une femme et une mère
ordinaire et ne remarquaient même pas son accent, cependant, quand elle faisait
quelque chose d’inhabituel, comme de prendre à parti une bande de hyènes et de
tuer presque machinalement l’animal de tête avec sa fronde, ils prenaient
soudain conscience de ce qui les différenciait. Elle n’était pas née
zelandonii, son éducation avait été tout autre que la leur et sa manière
inhabituelle de parler devenait perceptible.
    — Nous devons couper
quelques petits arbres pour fabriquer de nouvelles perches, comme l’a suggéré
Zelandoni. Elle n’a pas envie d’avoir de la viande sanglante sur les siennes.
Elle considère qu’elles lui appartiennent en propre, dit Ayla.
    — C’est le cas. Personne
d’autre ne songerait à s’en servir, confirma Jondalar.
     
     
    Il fallut faire deux voyages pour
emporter tout le produit de leur chasse, la plupart des carcasses traînées par
les cornes et poussées par les membres de la Caverne voisine. Lorsque le camp
fut levé, le soleil descendait vers l’horizon et blasonnait le ciel d’orange et
de rouge. Les voyageurs prirent la viande qu’ils gardaient pour eux et se
dirigèrent vers la Caverne. Ayla et Jondalar s’attardèrent un peu – à
cheval, ils pourraient rattraper les autres facilement. Ils firent une dernière
fois le tour du campement abandonné pour voir si personne n’avait rien oublié
d’important.
    Les traces de leur séjour étaient
évidentes. Les allées et venues entre les tentes avaient tracé des sentiers qui
menaient maintenant à des carrés d’herbe aplatie et jaunie ; des cercles
noirs de charbon de bois marquaient l’emplacement des foyers ; là où des
branches avaient été arrachées, des arbres montraient des cicatrices de bois
clair et, ailleurs, des moignons pointaient vers le ciel comme s’ils avaient été
rongés par un castor. Quelques déchets étaient éparpillés alentour, parmi
lesquels un panier en lambeaux près de l’un des foyers et un tapis de couchage
usé, devenu trop petit pour Jonlevar, abandonné au milieu d’une zone d’herbe
aplatie où avait été dressée une tente. Des éclats et des pointes brisées de
silex, des os et des épluchures de légumes épars jonchaient le sol, mais ils
n’allaient pas tarder à se décomposer. Cependant, les grands massifs de roseaux
et de lin des marais, quoique abondamment coupés, semblaient inchangés, de
l’herbe verte allait bientôt recouvrir les parcelles jaunies et les cercles
noircis des foyers, tandis que les arbres abattus laissaient de la place à de
jeunes pousses. L’empreinte des humains était légère.
    Ayla et Jondalar soupesèrent
leurs outres et burent une rasade, puis Ayla éprouva le besoin de se vider la
vessie avant de partir et fit le tour du bouquet d’arbres. S’ils avaient été
pris par la neige en plein hiver, elle n’aurait pas hésité à se soulager dans
un vase de nuit, même à la vue de tous.
    Elle défit la lanière qui lui
ceignait la taille et s’accroupit. En se relevant pour remonter sa culotte,
elle eut la surprise de voir quatre hommes qui la regardaient. Elle était plus
offensée qu’autre chose. Même s’ils étaient tombés sur elle par hasard, ils
n’auraient pas dû rester là à la fixer des yeux. C’était très grossier. Puis
elle remarqua certains détails : la saleté de leurs vêtements, leurs
barbes peu soignées, leurs cheveux longs et poisseux et, surtout, leur air lubrique.
Ce fut ce qui la mit en

Weitere Kostenlose Bücher