Le pays des grottes sacrées
de la Neuvième Caverne des Zelandonii, dit-il, son tour venu, uni à
Marthona, qui dirigeait auparavant la Neuvième Caverne et mère de ce jeune
homme. Bien qu’il ne soit pas né dans mon foyer, il y a été élevé et je le
considère donc comme le fils de mon cœur. J’éprouve le même sentiment envers
Ayla et sa petite fille, Jonayla.
Elle n’est pas seulement unie,
elle a une enfant, une jeune enfant, pensa la Gardienne. Comment peut-elle
seulement songer à devenir une Zelandoni, elle qui est déjà acolyte de la plus
puissante Zelandoni de la Terre ? La Première doit voir en elle un fort
potentiel, mais elle doit être tiraillée dans son for intérieur.
Seuls ces cinq visiteurs allaient
pénétrer dans la caverne, cette fois-ci. Les autres en feraient une visite
ultérieure et n’en verraient sans doute pas autant. Les Cavernes qui veillaient
sur le Site Sacré n’aimaient pas que trop de gens y entrent en même temps. Il y
avait des torches et des lampes près du foyer. Les rassembler et les préparer
pour qu’elles soient à disposition quand il le fallait faisait partie du
travail du Gardien ou de la Gardienne. Chacun en prit une, mais la Gardienne en
distribua de supplémentaires, en mit d’autres dans un sac et ajouta quelques
lampes en pierre et des petites vessies d’huile. Quand tout le monde eut de
quoi s’éclairer, la Gardienne pénétra à l’intérieur.
Une lumière entrait dans la
première salle, suffisante pour se faire une idée de l’immensité de la caverne
et de son caractère désorganisé. Un ensemble chaotique de formations rocheuses
en occupait l’espace. Des stalactites jadis attachées au plafond et les
stalagmites correspondantes étaient tombées comme si le sol s’était dérobé sous
elles ; certaines renversées, d’autres effondrées, d’autres encore brisées
en morceaux. La façon dont elles étaient éparpillées donnait un sentiment
d’immédiateté ; pourtant, tout était si figé dans le temps qu’elles
étaient recouvertes d’une épaisse couche luisante couleur caramel de gel
stalagmitique.
La Gardienne les entraîna vers la
gauche en longeant la paroi et se mit à fredonner. Les autres suivirent en file
indienne, d’abord la Première, puis Ayla, Jonokol et Willamar, Jondalar en
dernier. Il était assez grand pour voir par-dessus les têtes et se considérait
comme une sorte d’arrière-garde protectrice, sans avoir cependant la moindre
idée de ce dont ils avaient besoin d’être protégés.
Même plus à l’intérieur de la
grotte, la lumière qui provenait de l’entrée était suffisante pour que
l’obscurité ne soit pas totale. La caverne baignait dans une pénombre profonde
à laquelle les yeux finissaient par s’habituer. À mesure qu’ils s’enfonçaient
dans les profondeurs de la grotte, la coloration de la roche éclairée au
passage par leurs torches et leurs lampes variait, du blanc pur de fins glaçons
récents au gris blanchâtre de vieux morceaux de glace grumeleux. Des draperies
ondulantes pendaient du plafond, rayées de jaune, orange, rouge et blanc le
long des plis. Des lumières cristallines accrochaient l’œil, reflétant et
amplifiant la faible clarté, d’autres miroitaient sur le sol recouvert d’une
pellicule blanche de calcite. De fantastiques sculptures enflammaient
l’imagination et des colonnes blanches colossales luisaient, translucides et
mystérieuses. La caverne était d’une beauté absolue.
Dans la lumière incertaine, ils
atteignirent un endroit où l’espace semblait s’ouvrir. Les parois de la salle
disparaissaient et devant eux, hormis un disque blanc brillant, le vide
paraissait se prolonger sans fin. Ayla sentit qu’ils étaient entrés dans une
salle encore plus vaste que la première. Alors que d’étranges et magnifiques
stalactites pareilles à de longs cheveux blancs pendaient du plafond, le sol
était exceptionnellement plat, comme le lac immobile qui l’avait jadis occupé.
Mais il était jonché de crânes, d’ossements et de dents et creusé par endroits
de légères dépressions dont les ours des cavernes avaient fait leurs lits.
La Gardienne, qui n’avait cessé
de fredonner, chanta plus fort, au point qu’Ayla, à son côté, n’aurait jamais
pensé qu’une telle puissance sonore fût possible, mais il n’y avait pas d’écho.
Le bruit était absorbé par l’immensité de l’espace vide à l’intérieur de la
falaise rocheuse. Puis Celle Qui Était la
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