Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
d’eux, un autre groupe de dix points au plafond. Pour les
dessiner, il avait fallu grimper sur une concrétion avec l’aide d’amis ou
d’apprentis, supposa-t-elle ; ils devaient donc avoir une importance
particulière pour leur auteur, bien qu’elle ne pût en imaginer la raison.
    Un peu plus loin s’ouvrait une
alcôve. À l’entrée se trouvait un rocher, complètement couvert de gros points
rouges. À l’intérieur de l’alcôve, on avait dessiné d’autres points rouges sur
une paroi et, sur celle d’en face, un groupe de points, quelques lignes et
d’autres marques, ainsi que trois têtes de cheval, dont deux jaunes. Parmi le
fouillis de blocs et de stalagmites de l’autre côté, derrière des concrétions
basses, la Gardienne montra un autre ensemble assez important de grosses taches
rouges.
    — N’y a-t-il pas une tête
d’animal formée de points rouges au milieu de ces points ? demanda
Jonokol.
    — Certains le pensent,
répondit la Gardienne en le gratifiant d’un sourire pour avoir su reconnaître
le motif.
    Ayla essaya de distinguer
l’animal, ne vit que des points. Elle perçut cependant une nuance.
    — Ces points n’ont-ils pas
été dessinés par une personne différente ? Ils semblent plus gros.
    — Tu as sans doute raison,
répondit la Gardienne. Nous pensons que les autres l’ont été par une femme,
ceux-ci par un homme. Il y a d’autres peintures, mais pour les voir nous devons
retourner par où nous sommes venus.
    Elle se remit à fredonner en les
conduisant dans une petite salle parmi les concrétions centrales. Un grand
dessin représentait la partie antérieure d’un cervidé, probablement un jeune
mégacéros. Il avait une petite ramure palmée et une légère bosse sur le garrot.
La Gardienne haussa la voix. La salle résonnait de son écho. Jonokol joignit sa
voix à la sienne et ses gammes s’harmonisèrent doucement avec ses tons. Ayla se
mit à siffler des chants d’oiseaux qui complétèrent la musique. Puis la
Première entonna de nouveaux couplets du Chant de la Mère en baissant sa voix
puissante de contralto, ajoutant ainsi une note profonde et riche à
l’ensemble :
     
    De ce seul compagnon Elle se contenta d’abord,
    Puis devint agitée et inquiète en Son cœur.
    Elle aimait Son pâle ami blond, cher complément
d’Elle-Même,
    Mais Son amour sans fond demeurait inemployé.
    La Mère Elle était, quelque chose Lui manquait.
     
    Elle défia le grand vide, le Chaos, les ténèbres,
    De trouver l’antre froid de l’étincelle source de vie.
    Le tourbillon était effroyable, l’obscurité totale.
    Le Chaos glacé chercha Sa chaleur.
    La Mère était brave, le danger était grave.
     
    Elle tira du Chaos froid la source créatrice
    Et conçut dans ce Chaos. Elle s’enfuit avec la force
vitale,
    Grandit avec la vie qu’Elle portait en Son sein,
    Et donna d’Elle-Même avec amour, avec fierté.
    La Mère portait Ses fruits, Elle partageait Sa vie.
     
    Le vide obscur et la vaste Terre nue
    Attendaient la naissance.
    La vie but de Son sang, respira par Ses os.
    Elle fendit Sa peau et scinda Ses roches.
    La Mère donnait. Un autre vivait.
     
    Les eaux bouillonnantes de l’enfantement emplirent
rivières et mers,
    Inondèrent le sol, donnèrent naissance aux arbres.
    De chaque précieuse goutte naquirent herbes et
feuilles,
    Jusqu’à ce qu’un vert luxuriant renouvelle la Terre.
    Ses eaux coulaient. Les plantes croissaient.
     
    La Première cessa de chanter à un
passage qui semblait conclure le chœur impromptu. Ayla s’arrêta aussi au bout
d’un long trille mélodieux d’alouette, laissant poursuivre seuls Jonokol et la
Gardienne, qui finirent sur une tonalité harmonieuse. Jondalar et Willamar se
tapèrent sur les cuisses en connaisseurs.
    — C’était merveilleux, dit
Jondalar. Tout simplement splendide.
    — Oui. Excellent, renchérit
Willamar. Je suis sûr que la Mère a aimé autant que nous.
    La Gardienne les emmena à travers
une petite salle puis jusqu’à un autre renfoncement. De l’entrée on distinguait
la tête d’un ours peint en rouge. Lorsqu’ils se baissèrent pour franchir un
passage bas, le reste du corps de l’ours leur apparut, puis la tête d’un autre
émergea de l’obscurité. Après s’être redressés au bout du passage, ils
aperçurent la tête d’un troisième, esquissée sous celle du premier. La forme de
la paroi était habilement mise à profit pour ajouter de la profondeur à

Weitere Kostenlose Bücher