Le pays des grottes sacrées
son sort périlleux.
Elle lui parla de Son chagrin et du voleur tournoyant.
La Mère était épuisée, Elle devait se reposer,
Elle relâcha Son étreinte sur Son lumineux amant
Qui, pendant Son sommeil, la froide puissance affronta
Et pendant un temps vers sa source la refoula.
Son esprit était fort, mais trop long le combat.
Son pâle ami lumineux de toutes ses forces lutta,
Le conflit était âpre, acharné le combat.
Sa vigilance déclina, son grand œil il ferma,
Le noir l’enveloppa, sa lumière lui vola.
Du pâle ami exténué, la lumière expira.
Quand les ténèbres furent totales, avec un cri Elle
s’éveilla.
Le vide obscur la lumière du ciel cachait.
Elle se jeta dans la mêlée, fit tant et si bien
Qu’à l’obscurité Son ami elle arracha.
Mais de la nuit le visage terrible gardait Son fils
invisible.
Prisonnier du tourbillon, le fils ardent de la Mère
Ne réchauffait plus la Terre, le froid chaos avait
gagné.
La vie fertile et verdoyante n’était que glace et
neige,
Et un vent mordant soufflait sans trêve.
Aucune plante ne poussait plus, la Terre était
abandonnée.
Bien que lasse et épuisée de chagrin, la Mère tenta
encore
De reprendre la vie qu’Elle avait enfantée.
Elle ne pouvait renoncer, Elle devait lutter
Pour que renaisse la lumière glorieuse de Son fils.
Elle poursuivit sa quête guerrière pour ramener la
lumière…
Quelque chose attira soudain
l’œil d’Ayla et elle fut parcourue d’un frisson, pas exactement de peur, plutôt
une sensation de déjà-vu. Un crâne d’ours des cavernes était posé sur la
surface plate d’un rocher. Elle ne savait trop comment le rocher était arrivé
là, au milieu de la salle. D’autres plus petits se trouvaient à proximité et
elle supposa qu’ils étaient tombés du plafond, mais aucun d’eux n’avait un
dessus aplani. Elle savait cependant comment le crâne était arrivé sur le
rocher plat : quelqu’un l’y avait mis !
En se dirigeant vers le rocher,
elle se souvint brusquement du crâne d’ours que Creb avait trouvé, un os
enfoncé dans l’ouverture formée par l’orbite et la pommette. Ce crâne revêtait
une grande importance pour le Mog-ur du Clan de l’Ours des Cavernes et elle se
demanda si des membres du Clan étaient venus dans cette grotte. S’ils l’avaient
fait, cette caverne avait dû posséder une grande signification. Les Anciens qui
avaient peint les animaux de cette grotte étaient certainement des gens comme
elle ; les membres du Clan ne peignaient pas, mais ils avaient pu déposer
là un crâne. Et le Clan se trouvait là en même temps que les peintres anciens.
Étaient-ils entrés dans cette caverne ?
En s’approchant, le regard fixé
sur le crâne d’ours perché sur la pierre plate, avec deux énormes canines
dépassant du bord, elle était intimement persuadée que l’Ancien qui l’avait
placé là appartenait au Clan. Jondalar l’avait vue frissonner et il se dirigea
vers le milieu de la salle où le crâne était posé sur le rocher et il comprit
sa réaction.
— Ça va, Ayla ?
demanda-t-il.
— Cette caverne devait
compter beaucoup pour le Clan, dit-elle. Je ne peux m’empêcher de penser qu’ils
en connaissaient l’existence. Peut-être s’en souviennent-ils encore.
Les autres s’étaient maintenant
regroupés autour du rocher plat.
— Je vois que tu as trouvé
le crâne. J’allais vous le montrer, dit la Gardienne.
— Des membres du Clan sont
venus ici ? s’enquit Ayla.
— Des membres du Clan ?
répéta la Gardienne en secouant la tête.
— Ceux que vous appelez les
Têtes Plates.
— C’est curieux que tu poses
la question. Nous voyons effectivement des Têtes Plates par ici, mais seulement
à certaines périodes de l’année. Ils font peur aux enfants ; nous sommes
cependant parvenus à une sorte de compréhension mutuelle, si tant est que ce
soit possible avec des animaux. Ils gardent leurs distances et nous les laissons
tranquilles dans la mesure où ils veulent seulement entrer dans la caverne.
— Je dois d’abord te dire
que ce ne sont pas des animaux mais des humains. L’Ours des Cavernes est leur
principal totem, ils disent être du Clan de l’Ours des Cavernes, fit remarquer
Ayla.
— Comment peuvent-ils dire
quoi que ce soit, ils ne parlent pas, répliqua la Gardienne.
— Si, ils parlent, mais pas
comme nous. Ils emploient certains mots, mais parlent surtout avec les
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