Le pays des grottes sacrées
amovibles
passées dans des trous sur les côtés pouvaient être serrées ou laissées lâches,
ou même enlevées quand il faisait particulièrement chaud. On utilisait des
peaux épaisses pour l’extérieur du dessous afin d’obtenir un coussin isolant du
sol dur et souvent froid. De nombreuses fourrures convenaient, mais on
choisissait généralement celles d’un animal tué pendant la saison froide. Pour
celle-là, Ayla avait pris la fourrure d’hiver extrêmement dense d’un renne. Le
dessus, plus léger, provenait de peaux d’été de mégacéros, ce qui, du fait de
leur grande taille, permettait de ne pas avoir à coudre beaucoup de pièces. Si
le temps fraîchissait, on ajoutait une fourrure par-dessus et, s’il faisait
vraiment froid, à l’intérieur aussi, et on laçait les côtés.
— Je suis justement venue te
parler de la Réunion d’Été, dit la Première. Ou plutôt de ce que nous pourrions
faire après les premières cérémonies. Je te suggère d’emporter ce qu’il faut
pour continuer à voyager une fois là-bas. Il y a dans cette région des sites
sacrés que tu dois absolument voir. Plus tard, dans quelques années, je t’en
montrerai d’autres et je te présenterai à des membres de la Zelandonia qui
vivent au loin.
Ayla sourit. Elle aimait l’idée
de découvrir de nouveaux endroits s’ils n’étaient pas trop éloignés. Elle avait
fait assez de longs voyages. Se rappelant que Whinney et Grise venaient de
rentrer, elle songea à un moyen de faciliter les déplacements de la Première.
— Avec les chevaux, nous
irions plus vite.
La doniate secoua la tête, but
une gorgée.
— Jamais je ne parviendrai à
monter sur un cheval.
— Tu n’aurais pas à le
faire. Tu serais sur les perches à tirer, derrière Whinney. Nous pourrions
installer dessus un siège confortable.
Ayla songeait depuis un moment à
un moyen d’aménager le travois pour transporter des personnes, en particulier
Zelandoni.
— Qu’est-ce qui te fait
croire que ce cheval pourrait tirer quelqu’un de mon poids sur tes
perches ?
— Whinney a transporté des
fardeaux bien plus lourds que toi. C’est une jument très puissante. Elle
pourrait te tirer, toi, tes affaires et tes médecines. En fait, je m’apprêtais
à te demander si tu voulais qu’elle porte tes remèdes avec les miens à la
Réunion d’Été. Nous ne monterons pas les chevaux pour aller là-bas. Nous avons
promis à plusieurs personnes que Whinney et Rapide porteraient certaines
choses. Joharran aimerait nous confier des poteaux pour construire les abris d’été
de la Neuvième Caverne. Et Proleva souhaiterait que nous nous chargions de ses
grands paniers à cuire spéciaux pour les fêtes et les repas en commun. Jondalar
voudrait aussi alléger le fardeau de Marthona.
— Tu feras apparemment bon
usage de tes chevaux, approuva la Première, qui élaborait déjà un plan dans sa
tête.
Elle projetait divers voyages
pour Ayla. Elle voulait lui faire rencontrer des Zelandonii de Cavernes
éloignées et peut-être aussi des peuples voisins vivant près des limites de
leur territoire. Mais la Première avait le pressentiment que la jeune femme,
après avoir parcouru tant de chemin pour venir chez son compagnon, ne serait
pas intéressée par le long voyage qu’elle envisageait pour elle. Elle ne lui
avait pas encore parlé du Périple de Doniate que tous les acolytes devaient
accomplir.
Elle se dit que si elle acceptait
de se faire tirer par la jument, cela encouragerait Ayla à voyager avec elle.
La Première n’avait aucune envie de s’asseoir sur ces perches et, pour être
franche avec elle-même, elle devait avouer que cela l’effrayait, mais elle
avait affronté de pires craintes dans sa vie.
— Nous verrons peut-être un
jour si Whinney peut me tirer, dit-elle.
Un sourire s’élargit sur le
visage de la jeune femme.
— Pourquoi pas
aujourd’hui ? suggéra Ayla, qui voulait profiter de l’humeur conciliante
de Zelandoni avant qu’elle change d’avis.
Elle vit une expression
stupéfaite apparaître sur les traits de la Première. À cet instant précis, le
rideau de l’entrée s’écarta et Jondalar entra. Il remarqua la mine étonnée de
Zelandoni et se demanda ce qui l’avait causée.
Ayla se leva et Jondalar la salua
en la prenant brièvement dans ses bras et en effleurant sa joue de la sienne,
mais les sentiments profonds qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre sautaient aux
yeux et
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