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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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la douleur, mais celle-ci était maintenant mêlée
de joie. À mesure que les paroles se répétaient encore et encore dans son
esprit, elle pleurait de chagrin et de bonheur.
    Elle entendit le grondement d’un
fauve et son lion totémique se tourna pour s’en aller. Elle tenta de se lever,
mais elle était trop faible et elle appela l’animal :
    — Ne t’en va pas, mon
beau ! Qui va me conduire hors d’ici ?
    L’animal descendit le tunnel en
bondissant, puis il s’arrêta et revint vers elle, mais ce n’était pas le lion
qui approchait. La bête sauta soudain sur elle et lui lécha le visage. Ayla
secoua la tête, tremblante et désorientée.
    — Loup ? C’est toi,
Loup ? Comment es-tu arrivé ici ? dit-elle en serrant le gros animal
dans ses bras.
    Tandis qu’elle tenait ainsi le
loup enlacé, ses visions de bisons dans la niche s’estompèrent et
s’obscurcirent. Les scènes qui se déroulaient sur les parois se brouillèrent
aussi. Elle s’appuya de la main à la paroi et sortit à tâtons de la niche. Elle
s’assit par terre et ferma les yeux pour lutter contre l’étourdissement. Elle
les rouvrit, sans être sûre d’y parvenir. Qu’elle eût les yeux ouverts ou
fermés, c’était le noir absolu et un frisson de peur lui parcourut la colonne
vertébrale. Comment allait-elle trouver la sortie ?
    Elle entendit alors Loup gémir et
sentit sa langue sur son visage. Elle tendit la main vers lui et sa nervosité
diminua. Elle chercha à tâtons la paroi et ne trouva rien, puis elle heurta la
roche de l’épaule. Il y avait sous l’une des parois un espace qu’elle n’avait
pas remarqué parce qu’il était au ras du sol, mais en cherchant son chemin elle
toucha quelque chose qui n’était pas de la pierre.
    Elle retira la main
précipitamment, puis, se rendant compte que le contact était familier, elle la
tendit de nouveau. La caverne était plus noire que la nuit et elle tenta de
déterminer ce qu’elle avait touché. Ça avait la texture d’une peau de daim
soigneusement grattée. Elle tira à elle un ballot de cuir. Elle l’examina en le
palpant, localisa une lanière ou une sangle, la défit et trouva une ouverture.
C’était une sorte de sac en cuir souple accroché à une sangle. À l’intérieur,
elle découvrit une outre vide – ce qui lui rappela qu’elle avait soif –,
quelque chose en fourrure, peut-être un manteau, et elle sentit des restes de
nourriture.
    Elle referma le sac, le mit sur
son épaule, puis se releva et resta contre la paroi, luttant contre le vertige
et une vague de nausée. Quelque chose de chaud parcourut l’intérieur de sa
jambe. Le loup aimait la renifler, mais elle lui avait fait perdre cette
habitude depuis longtemps et elle repoussa son museau inquisiteur.
    — Nous devons sortir d’ici,
Loup. Rentrons à la maison.
    Tout en se mettant à marcher et
en se guidant de la main à la paroi humide, elle se rendit compte combien elle
était faible et épuisée.
    Le sol était irrégulier et
glissant, jonché de morceaux de roche mêlés à de la boue argileuse. Des
stalagmites, certaines fines comme des brindilles, d’autres aussi massives que
des gros troncs d’arbres, semblaient sortir de terre comme des plantes. Leur
extrémité, quand il lui arrivait de la toucher, était mouillée par le
ruissellement inexorable d’eau calcaire tombant goutte à goutte des
stalactites, leurs homologues, pareilles à des glaçons de pierre qui
descendaient du plafond. Après s’être cogné la tête à l’une d’elles, elle se
montra plus prudente. Comment avait-elle pu s’enfoncer si loin dans les
profondeurs de cette grotte ?
    Le loup partait en éclaireur,
puis revenait vers elle ; à un certain moment, il l’empêcha de prendre une
mauvaise direction. En sentant le sol monter sous ses pieds, elle sut qu’elle
approchait de la sortie. Elle était venue assez souvent dans cette grotte pour
reconnaître l’endroit, mais en essayant d’escalader l’éboulis elle fut prise de
vertige et tomba à genoux. La sortie semblait beaucoup plus loin que dans son
souvenir et elle dut s’arrêter pour se reposer plusieurs fois. Bien que
l’ensemble de la caverne fût sacré, une barrière rocheuse naturelle séparait la
partie antérieure plus ordinaire et le fond, d’une grande sacralité.
L’ouverture était le seul endroit où y pénétrer, l’entrée du Monde Souterrain
de la Grande Mère.
    La température commença à

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