Le pays des grottes sacrées
supplémentaire et
absorbait la sueur du cheval et d’Ayla. Celle-ci portait une tunique courte et
son pagne d’étoffe, semblable à celui qu’elle avait quand Jondalar et elle
s’étaient déplacés dans la chaleur estivale. Cela lui rappela leur Voyage et il
lui manqua d’autant plus.
Son corps, un peu épaissi par le
manque d’exercice ces dernières années, avait minci à la suite de son séjour
mouvementé dans la grotte. Ses seins, devenus opulents quand ils étaient
gonflés de lait pendant l’allaitement de Jonayla et à nouveau durant sa récente
grossesse, avaient repris leur taille normale, et elle avait encore un bon
tonus musculaire. Elle avait toujours eu la chair ferme et une belle
silhouette, et bien qu’elle comptât maintenant trente-six ans, elle avait à peu
près la même allure qu’à dix-sept.
Elle chevaucha jusqu’au coucher
du soleil, puis s’arrêta et dressa le camp près de la Rivière. Dormir seule
dans sa petite tente lui fit de nouveau penser à Jondalar. Elle se faufila sous
ses fourrures, ferma les yeux et des visions de son compagnon se
succédèrent ; elle avait envie qu’il soit là, ses bras autour d’elle, sa
bouche sur la sienne. Elle ne cessait de se retourner, de s’agiter, n’arrivait
pas à trouver le sommeil. À côté d’elle, Loup se mit à gémir.
— Je t’empêche de dormir,
Loup ? demanda-t-elle.
Il se releva et pointa le museau
dehors en grognant par l’ouverture triangulaire de la tente. Il rampa sous le
rabat en grondant de façon plus menaçante.
— Loup ? Où
vas-tu ? Loup ?
Elle détacha rapidement le rabat
et sortit à son tour, munie de son propulseur et de deux sagaies. La lune était
à son déclin, mais il y avait encore assez de lumière pour distinguer des
formes. Whinney s’éloignait du travois. Malgré le manque de clarté, Ayla se
rendit compte à la façon de se mouvoir de la jument qu’elle était nerveuse.
Loup rasait le sol vers le travois, légèrement en arrière de celui-ci. Puis,
l’espace d’un instant, elle aperçut une silhouette, une tête arrondie, deux
oreilles terminées par une touffe de poils.
Un lynx !
Elle avait le souvenir d’un gros
félin au pelage beige tacheté, à la queue courte et aux oreilles velues. Et
disposant de longues pattes qui lui permettaient de courir vite. C’était sa
première rencontre avec un lynx qui l’avait incitée à apprendre à lancer deux
pierres rapidement l’une à la suite de l’autre avec sa fronde, de façon à ne
pas se retrouver désarmée après le premier jet. Elle plaça une sagaie sur son
engin en s’assurant qu’elle en avait une de rechange, prête à lancer.
Elle vit alors la silhouette
s’approcher furtivement du travois.
— Aaaïïïe ! cria-t-elle
en courant vers le félin. File d’ici ! Ce n’est pas à toi !
Va-t’en ! Va-t’en d’ici !
Effarouché, l’animal sauta en
l’air, puis s’enfuit à toute allure. Loup se lança à sa poursuite, mais après
quelques instants Ayla le siffla. Il ralentit, puis s’arrêta, et quand elle
siffla de nouveau, il rebroussa chemin.
Ayla avait apporté un peu de
petit bois. Elle s’en servit pour tenter de ranimer le feu. Les braises étaient
éteintes et il lui fallut refaire du feu. Après avoir fait partir le petit
bois, elle prit une torche pour aller chercher du combustible. Elle se trouvait
dans une plaine traversée par la Rivière. Il y avait quelques arbres près du
cours d’eau, mais le bois était vert ; elle trouva en revanche de l’herbe
sèche et quelques crottes desséchées, sans doute de bison ou d’aurochs. Cela
suffisait pour faire durer un moment le petit feu. Elle étendit ses fourrures
près des flammes, se glissa dessous, Loup à côté d’elle. Whinney aussi resta
près d’Ayla.
Elle somnola un peu durant la
nuit, mais le moindre bruit la réveillait.
Elle se mit en route peu avant
les premières lueurs de l’aube et elle ne s’arrêta que pour leur laisser le
temps, à la jument, au loup et à elle, de boire à la rivière. Elle mangea une
autre galette en chemin et aperçut la fumée des feux de camp avant midi. Ayla
salua de la main quelques amis tandis qu’elle chevauchait le long de la Rivière
en tirant le travois et elle se dirigea d’abord en amont vers l’endroit où la
Neuvième Caverne avait campé auparavant.
Elle se rendit directement au vallon
entouré d’arbres. Le corral en bois rudimentaire la fit sourire. Les
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