Le pays des grottes sacrées
bras sa poitrine massive et se fit
la réflexion, en se reculant pour mieux le regarder, que si sa taille était
relativement fine, ses cuisses et mollets musclés étaient énormes.
Ayla n’en avait connu qu’un qui
était de proportions équivalentes à celles de Danug : Talut, l’homme
auquel la mère de Danug était unie, le chef du Camp du Lion des Mamutoï. Si
tant est que ce fût possible, le jeune homme était encore plus grand et fort.
— Je t’avais dit que je
viendrais te voir un jour, dit-il. Comment vas-tu, Ayla ?
— Oh, Danug, dit-elle, les
larmes aux yeux. Comme je suis contente de te voir. Quand es-tu arrivé ?
Comment as-tu fait pour devenir si grand et fort ? Je crois que tu l’es
encore plus que Talut !
Elle n’eut pas de mal à passer à
la langue mamutoï, mais bien que ses mots fussent compréhensibles, ses questions
n’en suivaient pas pour autant un ordre logique.
— Je le crois aussi, mais je
n’oserai jamais le dire à Talut.
Ayla se retourna au son de la
voix et vit un autre jeune homme. Il lui sembla inconnu, mais, à le regarder
plus attentivement, elle lui trouva des similitudes avec d’autres qu’elle avait
connus. Il ressemblait à Barzec mais était plus grand que l’homme courtaud et
vigoureux, compagnon de Tulie, la Femme Qui Commande le Camp du Lion. Elle
était la sœur de Talut, presque de la même taille que lui et de rang égal. Le
jeune homme avait une certaine ressemblance avec tous les deux.
— Druwez ? dit Ayla. Tu
es Druwez ?
— Il est difficile de se
tromper avec ce gros balourd, dit le jeune homme en souriant à Danug, mais je
ne savais pas si tu me reconnaîtrais.
— Tu as changé, dit Ayla en
l’étreignant, mais je vois en toi ta mère et Barzec. Comment vont-ils ? Et
comment vont Nezzie, Deegie et tous les autres ? demanda-t-elle en les
embrassant tous deux du regard. Vous n’imaginez pas combien vous m’avez tous
manqué.
— Tu leur manques aussi, dit
Danug. Mais il y a avec nous quelqu’un d’autre qui brûle d’impatience de te
rencontrer.
Un grand jeune homme au sourire
timide et aux cheveux châtains et bouclés se tenait un peu à l’écart. Il
s’avança sur l’invitation des deux Mamutoï. Ayla savait qu’elle ne l’avait
jamais rencontré et pourtant il avait quelque chose d’étrangement familier
qu’elle n’arrivait pas à définir.
— Ayla des Mamutoï…
Zelandoni maintenant, je suppose, je te présente Aldanor, des S’Armunaï, dit
Danug.
— Des S’Armunaï !
s’exclama Ayla.
Elle comprit soudain ce qui lui
était si familier en lui : sa vêture, en particulier sa chemise. Elle
était coupée et ornée dans le style unique de ce peuple auquel Jondalar et elle
avaient involontairement rendu visite au cours de leur Voyage. Les souvenirs
affluèrent. C’étaient des S’Armunaï, plus exactement le Camp d’Attaroa, qui
avaient capturé Jondalar. Accompagnée de Loup et des chevaux, Ayla les avait
suivis à la trace et l’avait retrouvé. Mais ce n’était pas la première fois
qu’elle voyait une chemise de ce genre. Ranec, le Mamutoï avec lequel elle
avait failli s’unir, en avait une, qu’il avait échangée contre des sculptures.
Ayla se rendit soudain compte
qu’ils se dévisageaient mutuellement. Elle se reprit et s’avança vers le jeune
homme, les mains tendues.
— Au nom de Doni, la Grande
Terre Mère, appelée aussi Muna, tu es le bienvenu ici, Aldanor des S’Armunaï.
— Au nom de Muna, je te
remercie, Ayla.
Il eut un sourire timide.
— Peut-être es-tu mamutoï ou
zelandonii, mais sais-tu que parmi les S’Armunaï on t’appelle S’Ayla, Mère de
l’Étoile du Loup, envoyée pour anéantir Attaroa, la Malfaisante ? On
raconte tant d’histoires sur toi que je ne croyais pas que tu étais quelqu’un
de réel. Je pensais que tu étais une légende. Lorsque Danug et Druwez se sont
arrêtés à notre camp et ont annoncé qu’ils faisaient un Voyage pour te rendre
visite, je leur ai demandé si je pouvais les accompagner. Je n’arrive pas à
croire que j’ai fait ta connaissance !
Ayla sourit et secoua la tête.
— Je ne sais rien des
histoires et des légendes. Les gens croient souvent ce qu’ils ont envie de
croire, dit-elle en pensant qu’il avait l’air d’un gentil garçon.
— J’ai quelque chose pour
toi, dit Danug. Si tu veux bien entrer, je vais te le donner.
Elle le suivit dans un petit abri
couvert de peaux, apparemment leur
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