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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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qu’elle devait
profiter du fait que la Zelandonia tout entière était encore sous le choc, donc
en infériorité par rapport à elle, pour la pousser dans ses retranchements avant
que ses membres ne se mettent à penser aux éventuelles conséquences, puis à
émettre de véritables objections qu’elle ne pourrait plus contrer avec ses
seuls éclats de voix. Elle ne doutait pas une seconde que ce nouveau Don de
Connaissance de la Vie aurait des répercussions plus profondes encore qu’elle
ne pouvait l’imaginer. Cela allait tout changer, et elle n’était pas certaine
elle-même d’apprécier certains des développements très concrets que cela allait
entraîner.
    La Zelandoni Qui Était la
Première était une femme intelligente, au sens de l’observation finement
développé. Elle n’avait jamais eu d’enfant, mais dans son cas ce n’était pas un
désavantage : elle n’avait jamais eu à connaître les distractions
inhérentes au statut de mère. Elle avait en revanche joué les sages-femmes dans
un nombre incalculable d’accouchements, et avait aidé beaucoup de femmes
victimes de fausses couches. En conséquence, la Première avait une connaissance
plus profonde que bien des mères des différents stades de développement des
fœtus humains.
    Les doniates contribuaient
également à aider certaines femmes à mettre un terme à leur grossesse avant la
fin de la gestation. La période la plus délicate dans la vie des enfants en bas
âge était celle des deux premières années. Beaucoup de bébés mouraient pendant
ce laps de temps. Même avec l’aide de leur compagnon, de leurs parents ou
d’autres membres de la famille élargie, la plupart des mères étaient dans
l’incapacité de nourrir trop de jeunes enfants en même temps, et de s’occuper d’eux
si elles voulaient que certains survivent.
    Bien que le fait de nourrir son
enfant semblât en soi avoir un effet dissuasif pour en concevoir un autre, il
était parfois nécessaire de mettre un terme à une grossesse inattendue pour
permettre aux enfants en bas âge de dépasser le stade des deux premières
années. Même chose si la femme était atteinte d’une maladie grave, avait des
enfants déjà grands et était trop vieille, avait connu par le passé un ou
plusieurs accouchements difficiles lui ayant fait frôler la mort, toutes
circonstances où une grossesse supplémentaire risquait de priver de leur mère
les enfants survivants. Le taux de mortalité des enfants eût été sensiblement
plus élevé si de tels contrôles sélectifs n’avaient pas été mis en pratique. Il
y avait par ailleurs toutes sortes d’autres raisons qui pouvaient conduire une
femme à souhaiter mettre un terme à sa grossesse.
    Si par ailleurs l’origine de la
grossesse n’était pas évidente par nature, les femmes savaient assez rapidement
qu’elles étaient enceintes. À une époque précédente, plus ou moins lointaine,
une femme, ou un groupe de femmes, avait découvert comment reconnaître les
signes montrant que l’on portait un enfant, avant que cela ne devienne évident.
Peut-être avait-elle remarqué qu’elle n’avait pas saigné depuis un certain
temps et avait-elle appris qu’il s’agissait là d’un signe ; autre
possibilité : si elle avait déjà été enceinte, elle avait pu reconnaître
certains symptômes. Ce savoir s’était transmis jusqu’à ce que les femmes dans
leur ensemble l’apprennent dans le cadre de leur initiation à l’âge adulte.
    Au départ, quand une femme se
rendait compte qu’elle portait un enfant, elle avait pu réfléchir et se
demander ce qui en était à l’origine. Peut-être un aliment qu’elle avait
consommé ? Un lieu particulier dans lequel elle s’était baignée ? Un
homme donné avec qui elle avait eu des relations ? Une certaine rivière
qu’elle avait traversée ? Un arbre singulier à l’ombre duquel elle avait
fait un somme ?
    Si une femme souhaitait avoir un bébé,
elle avait peut-être essayé de réitérer tout ou partie de ces activités, les
transformant éventuellement en rituel. Pour comprendre en fin de compte qu’elle
pouvait les recommencer un certain nombre de fois sans pour autant
nécessairement tomber enceinte. Elle s’était peut-être alors demandé si la clé
n’était pas une combinaison d’actions, ou encore l’ordre dans lequel elles
étaient exécutées, le moment de la journée, du cycle, de la saison, de l’année.
Voire simplement un vif désir

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